Publié par Anonyme (non vérifié) le mar, 13/11/2012 - 07:45

Hautes-Alpes : Joël Gaillard est à nouveau en liberté. Celui qui le 9 mars 2004 avait assassiné au Forest d'Entrais Germain Trabuc, 83 ans à coup de hache bénéficierait d'autorisation de sortie et se serait même marié. Voila qui, on l'imagine aisément, n'est pas de nature à satisfaire et à rassurer la famille de la victime. C'est ce que l'on apprend alors même que se déroule aujourd'hui à Marseille le procès du psychiatre qui, en 2004, l'avait laissé sortir de l’hôpital avant qu'il ne commette son crime.
Trancher les responsabilités
Jusqu’où un médecin peut-il être responsable des faits et gestes d’un patient souffrant de troubles psychiatriques ? C'est la question que devront trancher les juges du tribunal correctionnel de Marseille et c'est une première en France. L'affaire remonte au 9 mars 2004 lorsque Joel Gaillard assassine au Forest d'Entrais Germain Trabuc, 83 ans à coup de hache. Il bénéficiait alors d'une permission de sortie. Schizophrène l'homme sera finalement jugé irresponsable de ses actes par la Cour d'assises. En 2009 la famille Trabuc avait obtenu gain de cause dans son procès contre l'hopital Edouard-Toulouse de Marseille. L'établissement avait été condamné à 15.000 euros de dommages et intérêts par le tribunal administratif de Marseille.
La justice elle-même reproche à la psychiatre des négligences quant au traitement du patient. Le juge d’instruction a même évoqué des « fautes multiples et caractérisées », qui ont « contribué au passage à l'acte violent de Joël Gaillard en refusant de poser le moindre diagnostic de maladie mentale ».
Une affaire qui pourrait faire jurisprudence
De leur côté pas moins de 5 syndicats de psychiatres* ont publié un communiqué commun de soutien au Dr Danièle Canarelli. Ils dénoncent la « tendance à vouloir mettre en cause la responsabilité des psychiatres hospitaliers en exigeant d’eux une obligation de résultat et non plus de moyen, dans un domaine où la prédictivité et le risque zéro n’existent pas ».
L'affaire s'annone donc extrêmement délicate. Les juges devront faire face à la souffrance d'un fils mais aussi le risque d'entraîner devra composer avec la souffrance d'un fils et le risque de créer un précédent entraînant plus facilement la responsabilité du corps médical en cas de récidive d'un criminel.
Romaric Ponce :