Hautes-Alpes : Grise et triste journée de jeudi à Embrun où les familles des quatre victimes de l'avalanche de Crévoux sont venues organiser le rapatriement des corps vers Rennes en Bretagne où se dérouleront les obsèques dans les jours qui viennent. Des visages marqués, le silence et la douleur de familles qui ne se sont pas exprimés. Sur place Virginie Bonamy, la présidente du Club Alpin Français de Rennes dont étaient membre les quatre hommes âgés de 27,35,40 et 49 ans qui ont trouvé la mort dans cette Goulotte des Enfers pris sous une avalanche alors qu'ils gravissaient cette cascade de glace. Virginie Bonamy a en effet souhaité accompagner les familles dans ce difficile travail de deuil mais aussi organiser un lieu de receuillement au retour en Bretagne pour les amis et les proches. Le CAF organisera plus tard un temps de parole "quand chacun aura pris du recul".
Quant à l’enquête, elle se poursuit et se termine en même temps puisqu'il apparaitrait que le guide soit hors de cause. Le Procureur de la République nous a en effet confié que l' avalanche s'était déclenchée naturellement, que le matériel était adapté et enfin que les prévisions météo n'annonçaient pas le mauvais temps et la tourmente qui est soudainement apparue dans l'après midi de ce triste mardi 5 mars 2013.
La fatalité donc pour seule explication de ce drame gravé dorénavant gravé dans la mémoire collective des montagnards.
Et des images, celles du retour de ces corps meurtris sur les chenillettes à la Chalp de Crévoux, le corps de quatre passionnés d'une montagne qui a fini par les emporter.
Le point sur l'enquête
Il n'y a eu, a priori aucune faute du guide dans le drame de Crévoux. Ce sont les premiers éléments de l'enquête en tout cas suite à ce drame qui a coûté le vie à quatre personnes dans une avalanche au dans la Goulotte des Enfers au dessus de cette station village de l'Embrunais. Le guide, Charly Demor, a été entendu par les gendarmes du PGHM hier dans le cadre d'une première audition. Il a pu préciser les circonstances de l'accident. Selon ses premières explications une plaque s'est détachée dans la partie supérieure de la course. Le guide assurait le relais alors que deux des victimes étaient au relais 5, les deux autres victimes étaient entre ces deux relais puisqu'ils pratiquaient la technique appelée de la Double Flèche. Ce sont les personnes stabilisées au relais 5 qui ont été les premières touchées par l'avalanche qui a sectionné les cordes, entraînant la chute des deux grimpeurs. Le guide lui a été plaqué contre la paroi.
L'avalanche s'est naturellement précise le Procureur de la république Philippe Toccanier expliquant qu'aucune lacune l'avait été constatée. "En terme de matériel et de préparation rien n'est à redire", précise Philippe Toccanier. Les quatre alpinistes et leur guide étaient parfaitement équipés notamment avec du matériel de détection. Tous les alpinistes étaient chevronnés et s'attaquaient à une paroi parfaitement de leur niveau. Une course qui était organisée dans le cadre d'un stage proposé par le Club Alpin Français de Rennes, habitué à travailler avec le guide de St Appolinaire. Les cinq hommes avaient déjà effectué une course la veille à Chabrières.
Concernant les conditions climatiques, le parquet ne semble pas relever de faute. Le Procureur précise : "Les prévisions météo ne prévoyaient aucune précipitation annonçant simplement une couverture nuageuse et un vent faible qui devait se renforcer en fin d'après-midi".
Les familles, de leur côté, arrivées mercredi soir à Embrun, elles sont reparties ce jeudi dans l'après-midi. Les corps seront rapatriés sur Rennes pour les obsèques dans les jours qui viennent.
Les alpinistes étaient parti vers 10h et devaient terminer leur ascension vers 15h. Ils en avait donc quasiment fini quand l'avalanche s'est déclenchée. Une course classée difficile que cette Goulotte des Enfers mais pas à risque. "Il n'y a jamais eu d'accident grave ou mortel à notre connaissance dans ce couloir", précise le Procureur. Les derniers témoins sont auditionné par les PGHM de Briançon. Le guide pourrait être de nouveau auditionné dans le cadre d'un complément d'information. L'enquête est, en tout cas, toujours en cours.
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