Réforme des cantons : Unanimité et dissonances politiques

Hautes-Alpes : Ambiance tendue ce lundi matin dans l'hémicycle du Conseil Général des Hautes-Alpes. Une séance extraordinaire avait lieu pour discuter du nouveau découpage des cantons proposé par le gouvernement.  Un découpage qui crée un grand canton regroupant La Bâtie-Neuve et Savines, qui ôte 4 communes dont la Roche des Arnaud, le Saix ou Rabou au canton de Veynes ou encore place Eyguians hors du canton de Laragne. Bref un découpage qui fait l'unanimité contre lui. Alors face à autant de méfiance on aurait pu penser le département uni d'une seule voix face au gouvernement... C'était sans compter, ce matin, sur les rivalités politiques... Et le moins que l'ont puisse dire c'est que les débats ont été houleux. Le ton a été donné dès l'ouverture des discussion et juste après la présentation du découpage par le Préfet des Hautes-Alpes Pierre Besnard. Réponse cinglante du Président du département, Jean-Yves Dusserre, après le discours du représentant de l'Etat : "Vous tentez de nous vendre la loi. Vous tentez de nous vendre quelque chose que je n'achète pas".

Le ton est donné. Et les trois heures de débat qui va suivre entre les Conseillers Généraux prendra le même chemin. Attaques personnelles, et attaques politiques ont fusées durant trois heure. La majorité accusant l'opposition de charcutage politique "plus personne n'ose assumer cette réforme", fustige Jean-Michel Arnaud, vice-président du Conseil Général des Hautes-Alpes "même Karine Berger qui se targuait auparavant de s'en occupait explique qu'elle n'y est plus pour rien. Vous n'assumez pas", a-t-il martelé. Réponse de l'opposition : la réforme des cantons est certes mauvaise mais elle ne fait que poursuivre le travail de la précédente réforme mise en place par le précédent gouvernement. Une réforme qui n'avait soulevé aucune critique alors de la part de la majorité Dusserre. "Il fallait vous draper du deuil de la ruralité avant, lorsque votre majorité a mit en place cette réforme déjà mauvaise', rappelle Christian Graglia, le leader de l'opposition. Majorité et opposition s'affrontent alors pour proposer chacune son texte... affirmant chacun leur opposition à ce découpage cantonal. S'en est à perdre ses ciseaux.

Le constat du jour sera à mettre au compte de Guy Blanc, cinglant : "Le gouvernement pourra continuer à nous prendre pour des con-citoyens de seconde zones puisque nous sommes incapable de parler d'une voix unanime". Trois heures de débat et deux suspensions de séance plus tard majorité et opposition parviennent finalement à un accord : le vote d'une délibération exprimant le refus du département face à ce découpage. Un vote qui recueillera une abstention, celle de Claude Feutrier et une abstention de vote celle de Rémy Costorier. Unanimité certes... pas pas parfaite...