Publié par Samir MATHIEU le sam, 05/04/2014 - 10:00

Hautes-Alpes: Selon une personnes proche du dossier, « c'est l'une des affaires les plus dégueulasses qu'il a eu l'occasion de suivre ». Le 10 avril prochain sera traité devant le Tribunal Correctionnel de Gap un dossier d'agressions sexuelles d'un père envers sa fille. L'histoire remonte au 6 janvier 2012. Ce jour là, une jeune haut-alpine majeure dépose plainte à la Gendarmerie de Langres en Haute-Marne et accuse son père de viol et d'agressions sexuelles subies entre 2009 et 2011. Membre de l'armée, cette jeune femme est poussée par son supérieur à déposer plainte, chose qu'elle n'a pas fait dans sa commune des Hautes-Alpes, puisque son père a des amis proches en Gendarmerie.
Selon sa déclaration, elle accuse son père de lui avoir fait visionner des films à caractère pornographique et zoophile, de lui avoir demandé de réaliser des actes incestueux et zoophiles, ou encore de se masturber devant elle. Par peur de vexer son père, qu'elle considère comme son modèle, cette jeune femme boit beaucoup d'alcool, ce qui alerte sa hiérarchie. Peu avant que la plainte soit déposée, en novembre 2011, le père reconnaît les faits devant une psychologue et son épouse. L'épouse justement est convoquée devant la Gendarmerie et confirme les déclarations de sa fille, en rajoutant des détails encore plus dégradants que nous ne préférons pas détailler.
Les rapports psychologiques et psychiatriques révèlent que la jeune femme présente une personnalité fragile et soumise et qu'il existe une relation avec son père engendrant une position addictive par rapport à lui et entraînant une perte totale des repères de la jeune fille.
Dans le rapport que nous nous sommes procurés, nous apprenons également qu'un Gendarme exerçant dans les Hautes-Alpes et ami du père avait été appelé par ce dernier qui lui avait demandé de l'arrêter car il culpabilisait d'avoir fait subir des agressions sexuelles à sa fille. Le Gendarme l'aurait rassuré en lui expliquant que sa fille était majeure et consentante, et qu'il n’encourerait de ce fait aucune responsabilité pénale.
Placé en garde à vue le 31 juillet 2012, le père reconnait les faits mais réfute le viol. « Je crois que j'étais son Dieu, j'était son pilier. Quand elle avait un problème, ce n'est pas maman qu'elle allait voir mais moi, la puissance physique ».
Il ressort de la procédure d'enquête que la fille était très au fait des habitudes sexuelles de son père et venait de son propre chef le rejoindre sur son lieu de travail. Elle reconnaît d'ailleurs que son père n'a jamais été violent ou menaçant à son égard.
En mars 2013, le parquet rend un non-lieu. Mais le juge d'Instruction de Grenoble ordonne le renvoi devant le Tribunal Correctionnel de Gap en requalifiant les faits. Il ne sera donc plus question de viol mais bien d'atteintes sexuelles commises par un ascendant de la victime. La Justice devrait donc trancher le 10 avril prochain. Le procès pourrait se tenir à huis-clos.