Publié par Samir MATHIEU le sam, 19/07/2014 - 12:00

Hautes-Alpes : C'est parti pour la saison du génépi avec 10 jours d'avance sur l'année dernière dans les Hautes-Alpes. Pendant environ un mois, les amateurs de cette liqueur arpenteront les massifs rocheux des Alpes à la recherche des précieux brins. Une récolte en altitude, souvent dangereuse et surtout très réglementée. Daniel Briotet, responsable de l’équipe de gardes moniteurs dans le parc national des Écrins, rappelle que la cueillette est limitée à 100 brins, sauf pour le génépi laineux, dont la cueillette est totalement interdite. Malgré ses 92 000 hectares, le parc national des écrins est bien surveillé. En effet, les agents du parc et les gardes-chasses ont une connaissance précise des lieux où pousse le génépi. Les cueilleurs peuvent donc s’attendre à devoir ouvrir leur sac. Une cueillette excessive sera sanctionnée par une amende et la confiscation des brins. Enfin, le génépi se trouve en altitude, généralement dans des lieux escarpés, difficile d’accès. Une cueillette donc dangereuse qui provoque chaque année au moins un accident grave.
Alors que la saison du génépi touche à sa fin, c'est celle de la cueillette des baies et petits fruits qui commence. L'occasion de faire le point sur les différents règlements qui encadrent le prélèvement de ce que l'on trouve dans la nature, notamment dans le Parc national des Écrins.
Si elle ne répond plus à des nécessités de subsistance, la cueillette demeure un plaisir pour une grande partie de la population et une occasion de promenade dans les espaces naturels.
2012-08-pico-cueilletteD'une façon générale, la cueillette des végétaux et le prélèvement de fossiles et minéraux sont interdits dans le cœur du Parc national des Écrins.
Pour autant, des "dérogations" existent pour permettre la cueillette modérée de certains petits fruits, baies sauvages et de génépis.
En dehors du cœur, dans les espaces ne disposant pas de protection particulière, ces pratiques sont souvent réglementées mais de façon différente selon les départements. Il importe donc de se renseigner sur les dispositions locales mais aussi de respecter le droit des propriétaires du sol, qu'il s'agisse d'une commune, de l'État ou de particuliers.
Les génépis
Dans les vallées alpines, on trouve quatre espèces de génépis : le génépi laineux encore appelé mâle ou bourru (Artemisia eriantha), le génépi blanc ou femelle (Artemisia umbelliformis ou A. mutellina), le génépi vrai ou noir (Artemisia spicata ou A. genepi) et le génépi des glaciers (Artemisia glacialis).
La cueillette «du» génépi est très précisément réglementée.
Dans le cœur du Parc, sa cueillette est limitée pour 3 des 4 espèces à 100 tiges fleuries, la cueillette du génépi laineux étant interdite.
Cette même réglementation s'applique dans les Hautes-Alpes et en Isère, que l'on se trouve ou non dans le cœur du Parc national.
Fossiles et minéraux
Les fossiles et minéraux constituent un patrimoine géologique propre à chaque site et chaque territoire. Toute atteinte ou tout prélèvement engendre un préjudice irréversible. A ce titre, dans le cœur du parc national des Écrins, ce patrimoine est strictement protégé et les atteintes, prélèvements et collectes sont interdits. Seules des autorisations dérogatoires peuvent être accordées par le directeur du Parc national des Ecrins à des fins scientifiques et/ou pédagogiques. Les prélèvements des minéraux et cristaux nécessitent souvent la mise en place de moyens d'extraction conséquents et occasionnent des impacts importants : fouilles, creusements de trous et cavités.. En 2011, des personnes ayant extrait près de 20 kg de cristaux de roche ont été verbalisés et reconnus coupables par le Tribunal de Gap d'un préjudice important pour le patrimoine géologique du cœur du parc des Ecrins. En aire optimale d'adhésion, dans les départements des Hautes-Alpes et de l'Isère, en dehors de sites à protection particulière (réserve naturelle, arrêté de biotope etc.) les prélèvements de minéraux sont encadrés par des arrêtés municipaux spécifiques à chaque commune. Il est donc important de se renseigner avant tout prélèvement dans la nature.
Plus d’informations sur la plante sont disponibles sur le site internet du Parc National des Écrins : http://ecrins-parcnational.fr/.