Hautes-Alpes: l'ARS et 60 Millions de Consommateurs pointent du doigt les gastros du Club Med Serre-Che

C'est la très sérieuse association 60 Millions de Consommateurs qui pose le problème... Et il suffit d'aller sur internet pour voir combien le sujet préoccupe depuis dix ans et encore récemment avec de nombreuses plaintes l'été dernier... Certes, la crise est moins grave qu'en 2003 mais le Club va bien devoir trouver une solution...
Le Club Med de Serre-Chevalier suivit de très près par l'ARS, l'Agence Régionale de Santé... L'ARS demande même au club, basé à la Salle les Alpes, de renforcer « les mesures d’hygiène au cours de la prochaine saison hivernale ». En ligne de mire : les gastroentérite à répétition, qui touche le Club Med depuis son arrivée il y a 10 ans. De nouveaux cas ont été décelés l'été dernier si l'on en juge les avis des visiteurs sur le site Trip-Advisor. Il y en a de nombreux. Alerté, l'Association 60 Millions de Consommateurs, a aussi décidé de mener son enquête. Et les chiffres qu'elle donne sont alarmants. Au cours de l’hiver 2001-2002, 241 cas de gastroentérite aiguë virale ont été observés, dont 22 hospitalisations, impliquant surtout des nourrissons. En 2003, 250 clients qui ont été touchés – et 314 personnes durant l’été 2004. Des dysfonctionnements ont  été relevés dans les pratiques de maîtrise de l’hygiène de la restauration, mais « ils ne semblent pas pouvoir expliquer à eux seuls l’origine de la contamination » détaille l’ARS à l'Association 60 Millions de Consommateurs. De son côté, le Club Med déclare qu'il a « déjà recours à des mesures d’hygiène strictes dans tous les Club Med, et surtout dans ceux intégrant des structures d’accueil des enfants » . Des poubelles spéciales, couches et des distributeurs de gel-hydroalcoolique ont été installés. Pourtant, les cas de gastro sont toujours fréquents. Nul doute toutefois que la destination Club-Med Serre-Che soit encore très prisée cet hiver. De son côté, Alain Fardella, le maire de la Salle les Alpes, explique que « le problème a été pris à bras le corps dès 2004 en ce qui concerne l'alimentation en eau. Depuis, je n'ai jamais eu de mauvais retour ».

 

"Serre-Chevalier, son Club Med et sa gastro

Le Club Med de Serre-Chevalier, dans les Hautes-Alpes, doit faire face à des gastroentérites à répétition depuis plus de dix ans. Un phénomène mal expliqué et, pour l’instant, sans solution.
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Paradis des skieurs et des amoureux de la nature, le Club Med de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes) est aussi celui de la gastroentérite. Les témoignages sont légion sur le forum de TripAdvisor. « Toute la famille a été malade, raconte Christina, qui y a séjourné au mois d’août dernier. En parlant avec les autres vacanciers, il semble que pratiquement tout le club a subi la même chose. »
Une épidémie ponctuelle ? Pas vraiment : les désagréments se répètent quasiment chaque année, été comme hiver. Comme le souligne un autre internaute : « Nous sommes venus à Serre-Chevalier environ six fois depuis son ouverture, il y a une dizaine d’années. Eh bien, l’épidémie de gastro est toujours bien là au rendez-vous. Je n’ai jamais vu cela dans aucun autre village du Club Med. »
L’hygiène de la restauration mal maîtrisée
Alertées, les autorités sanitaires ont passé l’établissement au crible. L’Agence régionale de santé (ARS) s’est penchée sur l’aspect épidémiologique, la Répression des fraudes (DDCSPP) sur l’hygiène de la restauration, et le service de protection maternelle et infantile (PMI) sur l’accueil des enfants au sein du « baby club ».
Mais aucun manquement majeur n’a été relevé. Et la qualité de l’eau distribuée dans la commune de la Salle-les-Alpes est conforme au niveau bactériologique et chimique.
Des dysfonctionnements ont cependant été relevés dans les pratiques de maîtrise de l’hygiène de la restauration, mais « ils ne semblent pas pouvoir expliquer à eux seuls l’origine de la contamination », nous explique l’ARS.
Plusieurs graves épidémies entre 2001 et 2004
Ce phénomène est d’autant plus mystérieux qu’il se répète depuis… plus de dix ans ! Au cours de l’hiver 2001-2002, il avait été comptabilisé 241 cas de gastroentérite aiguë virale, dont 22 hospitalisations, impliquant surtout des nourrissons. En 2003, ce sont près de 250 clients qui ont été contaminés – et 314 personnes durant l’été 2004, avec heureusement moins d’hospitalisations.
À l’époque, avait été pointée du doigt l’activité du « baby club », associée à un fort taux de rotation des clients et, dans une moindre mesure, au buffet en self-service. La fermeture de la crèche avait même été décidée à diverses reprises.
Comme un bateau de croisière
Dans un rapport publié en mars 2007, l’Institut de veille sanitaire (InVS) dressait un parallèle avec les bateaux de croisière, souvent confrontés à ce type d’épidémies : « Les modalités de recrutement de clientèle (1 100 nouveaux clients chaque semaine) et de fonctionnement quotidien (brassage permanent de population lors des repas et des activités de loisirs), dans des locaux d’hôtellerie en bâtiment monobloc et difficiles à désinfecter, permettent de comparer ce centre de vacances à un bateau de croisière. »
Si on ajoute à ces particularités la présence de la crèche, on obtient un « environnement propice à la survenue et surtout l’amplification des épidémies de gastroentérites aiguës virales et limitant l’efficacité des mesures de contrôle », soulignait l’InVS.
Le Club Med estime faire le maximum
Suite aux problèmes rencontrés à nouveau l’été dernier, l’ARS demande au Club Med « des mesures d’hygiène renforcées au cours de la prochaine saison hivernale ».
Mais l’entreprise estime déjà faire le maximum. « Nous avons déjà recours à des mesures d’hygiène strictes dans tous les Club Med, et surtout dans ceux intégrant des structures d’accueil des enfants », explique Caroline Bruel, directrice de la communication.
Gel hydro-alcoolique et poubelles spéciales
Parmi ces mesures, elle cite la mise à disposition de distributeurs de gel hydro-alcoolique à l’entrée des restaurants, la fermeture un jour par semaine de la crèche pour la désinfection des jouets et des surfaces, des poubelles spéciales « couches » à tous les étages…
Force est de constater que cela ne suffit pas à mieux circonscrire les épidémies. Pourtant, le Club Med n’envisage aucune mesure spécifique complémentaire pour cet hiver. La « gastro de Serre-Che » a encore de beaux jours devant elle…

Fabienne Loiseau"
 

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