Drame de Jausiers: le choc est aussi immense à Embrun

Vous le savez c'est un terrible drame qui s'est produit mercredi soir à 18h30 à quelques heures de la nouvelle année à Jausiers dans la vallée de l'Ubaye.

Trois   jeunes domiciliés dans le village ont été fauchés par un pick-up (camionnette blanche avec une benne) dont le chauffeur alcoolisé , Sébastien Encenas, domicilié lui aussi dans la commune a pris la fuite. Une ouverture d'information judiciaire par le Parquet de Digne et il sera présenté au juge d'instruction, pour être mise en examen.

Dans ce drame , Alexandre Caire,17 ans,a été tué sur le coup à 200 m de sa maison où vivent sa maman, son frère cadet et sa petite soeur. Une autopsie a été réalisée ce vendredi à L'hopital de Digne par le médecin légiste. Le drame touche aussi l'embrunais puisqu'une partie de la famille Caire y est domiciliée dont son grand père Hubert.

Son ami, Bastien Olivier., du même âge a été très grièvement blessé et héliporté d'urgence sur l'hopital de la Timone à Marseille Selon le maire de Jausiers, Bastien a été opéré ce jeudi matin "mais ses jours ne sont pas en danger .Selon un proche Bastien est au service neurologie de la Timone, "il s'accroche et remonte la pente tranquillement". .Le procureur de la république de Digne indique de son coté ce matin que son état est toujours "préoccupant" .

Le troisième adolescent, Thomas Roux. de 17 ans aussi, s'en est sorti indemne, mais il est évidemment extrêmement choqué. alerté par le bruit du moteur il a pu sauter dans le bas-côté. Malgré ses cris d'alerte les deux autres jeunes ont eux été fauchés.

L'accident s'est donc produit sur la RD 4 du col de la Bonette sur une chaussée qui était enneigée et qui bénéficiait de l'éclairage public dans une portion limitée à 50 km/h. Le véhicule les a percuté côté droit alors que les trois jeunes chez un ami commun pour fêter la nouvelle année à 100 m de là.Ils marchaient les uns derrière les autres.

Le conducteur, Sébastien Encenas, ne s'est donc  pas arrêté et a été appréhendé  quelques heures plus tard (0h30) à Miramas dans les Bouches du Rhône avec un taux d'alcoolémie positif. Il est d'abord repassé chez lui avant changer de véhicule de prendre la fuite vers le sud et Miramas où il a de la famille. Il avait entre temps  tenté de dissimuler les pick-up  à environ un kilomètre des Magnans, dans le secteur du pont des Mâts, sur la route du col de La Bonette (Notre photo).

L'ubayen marié et père de deux enfants  n'a pas opposé de résistance  lorsque les policiers l'ont interpellé avant de le remettre aux gendarmes. C'est le 3ème jeune rescapé qui a permis son identification rapide ainsi qu'un rétroviseur cassé retrouvé sur place. il a ensuite été géolocalisé via son téléphone portable.  La garde à vue du chauffard a été prolongée de 24 heures . Des analyses de sang vont aider à déterminer le taux d'alcool qu'il avait au moment du drame. L'artisan reconnaît les faits. Il devrait être mis en examen pour homicide et blessures involontaires. Après une carrière de chef d'équipe au sein de l'entreprise SACTP Olivero aux ThuiIes près de Barcelonnette, Sébastien Encenas s'était installé à son compte en tant qu'artisan maçon. Il bénéficiait d'une bonne image dans la commune et avit par exemple travaillé pour la municipalité.

Cette famille et leur proches sont aussi évidement traumatisés. L'épouse de Sébastien Encenas travaille en effet à la crèche de Jausiers.

Ce matin, le village de Jausiers est encore sous le choc.
Les habitants sont peu bavards "Nous ne faisons pas de jugement, nous attendons les résultats de l’enquête" nous confie l'un d'entre eux.
Un commerçant visiblement ému raconte : "Je le voyais régulièrement au magasin, il venait faire des photocopies. C'était un garçon très calme, poli et bien élevé. Sa mère était également cliente ainsi que son jeune frère, passionné de basket qui venait acheter ses revues.
Un autre habitant déplore : "Cela fait aujourd'hui quatre familles dans la peine, celles des enfants et du chauffard. Je n'aime pas employer ce mot car c'était un ami mais c'est un chauffard et l'on peut se  demander ce qui lui a passé par la tête. Il avait certainement commencé à arroser le nouvel an avant l'heure".

C'est malheureusement la 2ème fois en 6 mois que la petite commune de Jausiers est touchée par un drame. On s'en souvient une jeune fille de St Pons, Maeva Derbez avait perdu la vie dans un terrible accident le le 17 aout, sur la RD 900 entre Jausiers et Barcelonnette.

Drapeaux en berne

"Nous sommes en deuil" déclare Lucien Gilly, le maire de Jausiers, également très affecté par ce drame et qui a fait mettre les drapeaux de la mairie en berne. "Ce sont des gamins sans histoires qui marchaient tranquillement". Avant de poursuivre: " je n'arrive pas à comprendre comment le conducteur ou la conductrice a pu faire pour ne pas s'arrêter. Cela rajoute de la colère au drame". Lucien Gilly termine par ces mots très forts: "nous allons accompagner les familles. Mais comment accompagner une mère qui vient de perdre son enfant de 17 ans?".
Le conducteur est un habitant de la commune, un artisan maçon de 40 ans qui venait de se mettre à son compte et qui avait une bonne image dans la commune.
Les services scientifiques de la gendarmerie de digne, accompagnés de celles de Jausiers et de Barcelonnette se sont déplacées  ce jeudi midi pour une effectuer une recherche de preuves dans un hangar vert de type agricole, situé à la sortie du village, au pied du col de Restefond et à proximité immédiate du pont qui traverse le torrent d’Abriès. Il pourrait s’agir d’examiner le véhicule incriminé dans ce drame de la Saint Sylvestre. Les habitants du village que nous avons pu rencontrer n’ont pas souhaité témoigner. Si certains d’entre eux nous ont signalé un déficit d’éclairage public sur cette partie de route sur laquelle l’accident s’est produit, c’est néanmoins une certaine incompréhension et la consternation qui prévalent dans le village en ce premier janvier 2015.

Les réactions, vous l'imaginez, se succèdent. C'est le cas par exemple du Club de Tennis de Table de l'Ubaye. Alexandre était licencié dans ce club. Thomas l'est aussi. "Nous sommes tous très émus" détaille le Président du Club Gilles Damien.

A Embrun, c'est aussi le choc. Alexandre avait été scolarisé dans la commune, où il était apprécié et ou vivent deux de ses grands parents. .

Par ailleurs les faits étant maintenant connus et relatés, les photographies n'ont plus lieu d'être ce que nos lecteurs comprendront.