Avalanche de Cervières : Pierre Sauget, l'un des secouristes CRS, raconte la difficulté des recherches

 Le second corps a finalement été retrouvé après beaucoup d'efforts des secouristes ce mardi  après-midi à Cervières dans le briançonnais après la terrible avalanche de dimanche après-midi. Claire Deluchat , 52 ans, avait été emportée dimanche avec son mari lors d'une randonnée en raquette en dessus du refuge Napoléon sous le col Perdu près du col d'Izoard. Les recherches ont duré plus de 24 heures dans des conditions très délicates avec un fort risque d'avalanche et des intempéries qui ont contraint à l'intervention quasiment continue de 24 secouristes qui ont sondé pendant des heures la neige pour retrouver les victimes. Sous l'égide de la CRS  des Alpes de Briançon,les hommes du PGHM et les pompiers sont aussi intervenus. les recherches  avaient débutée dans la nuit de dimanche à lundi. Le corps d'Eric Deluchat, 52 ans également, avait été retrouvé hier après-midi dans des conditions difficiles. Le corps de son épouse a été retrouvé a proximité sous 1m 80 de neige Les deux victimes étaient domiciliées à Montbonnot, près de Grenoble.

Les deux randonneurs ne portaient pas d'ARVA et n'avaient pas signalé leur destination. Le procureur de la République a dans un communiqué de presse parlé ce matin d'une "randonnée totalement déraisonnable".

Communiqué de presse de Monsieur Raphaël BALLAND, Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Gap :

Le corps sans vie de la femme du couple emporté par une avalanche le 15 février 2015 à Cervières (05) a été retrouvé ce jour en début d'après midi sous 1,80 mètre de neige et à 50 mètres de l'endroit où le corps de son mari avait été découvert la veille.

L'enquête en recherche de personnes disparues est donc terminée et sera clôturée par un classement sans suite de la part du parquet de Gap.

Le Procureur de la République adresse ses sincères condoléances à la famille. Il remercie le travail exemplaire de l'ensemble des secouristes et enquêteurs.

Avec 13 morts sur le seul département des Hautes-Alpes en moins de deux mois dans le cadre de randonnées en montagne, le Procureur renouvelle son appel à la plus grande prudence.

Il rappelle que si la montagne est un espace de liberté, il n'en reste pas moins que toute personne est susceptible de voir sa responsabilité pénale engagée dans l'organisation ou l'accompagnement d'une sortie, en cas de faute caractérisée qui exposerait autrui à un risque d'une particulière gravité qu'elle ne pouvait ignorer (article 121-3 du code pénal).

Le Procureur précise que la règle énoncée par l'article 121-3 du code pénal ci-dessous rappelée dans mon communiqué est applicable en cas d'accident corporel causé indirectement par la faute caractérisée de l'organisateur et/ou de l'accompagnateur.

En revanche, il n'existe pas de sanction pénale si, malgré les risques pris, aucun incident ne survient au cours de la randonnée ou s'il n'existe aucun lien de causalité entre l'accident et la faute caractérisée.

 

 

"Une randonnée déraisonnable", ce sont les mots utilisés pas le Procureur et c'est évidemment ce que confirment les secouristes en intervention sur le terrain depuis maintenant plus de 36 heures.

Non seulement les deux victimes n'avaient pas de DVA mais en plus elles n'avaient pas expliqué à leurs proches où elles comptaient faire cette randonnée. Cela a énormément compliqué les premières heures du secours, puisque tous les valons ont dû être sondés ainsi que l'on vous l'a déjà expliqué.

C'est le téléphone portable qui a permis de déterminer à quelle heure avait eu lieu l'avalanche  :dimanche à 14 h 15. "Les investigations téléphoniques ont permis de déterminer que le couple avait quitté le parking de Cervières le 15 février 2015 vers 10 heures 35 et qu'il avait été emporté par l'avalanche vers 14 heures 15" précise le Procureur de la République.
Cet après-midi les recherches continuent avec 24 hommes sur place qui sondent à la main avec beaucoup de précaution pour retrouver le corps de Claire Deluchat.
"Les risques de sur-avalanche demeurent mais les conditions météorologiques se sont substantiellement améliorées, facilitant ainsi la tâche des 24 personnes mobilisées sous la direction de la CRS-Alpes renforcée par 4 gendarmes du PGHM et 3 pompiers du SDIS 05" écrit le Procureur dans un communiqué.

Communiqué de presse de Monsieur Raphaël BALLAND, Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Gap :

Les recherches ont repris ce matin à Cervières afin de tenter de retrouver dans l'avalanche le corps de la femme du couple qui avait disparu le 15 février 2015.

Les risques de sur-avalanche demeurent mais les conditions météorologiques se sont substantiellement améliorées, facililtant ainsi la tâche des 24 personnes mobilisées sous la direction de la CRS-Alpes renforcée par quatre gendarmes du PGHM et trois pompiers du SDIS 05.

Les investigations téléphoniques ont permis de déterminer que le couple avait quitté le parking de Cervières le 15 février 2015 vers 10 heures 35 et qu'il avait été emporté par l'avalanche vers 14 heures 15.

Le couple n'était pas doté de système de détection ARVA.

En outre, selon les premiers éléments, il apparaît que les conditions météorologiques, la difficulté du parcours et le risque élevé d'avalanches rendaient cette randonnée totalement déraisonnable.

 

Rappel des faits :

Les recherches pour retrouver le corps de la deuxième victime ont recommencées comme prévu ce matin dés 9h . Une vingtaine de secouristes sont sur place  pour sonder l'avalanche par petits groupes pour limiter les risques.Il s'agit pour eux de retrouver le corps de Claire Deluchat sous cette avalanche survenue dans le col Perdu dimanche alors qu'elle effectuait une sortie en raquette avec son mari dont le corps a été retrouvé hier.

C’est en effet comme on pouvait s’y attendre depuis hier matin par un nouveau drame que s’est terminée la disparition de ces deux grenoblois de 52 ans au dessus du Laus près du refuge Napoléon au col d’Izoard dans le Briançonnais. Tous les deux sont décédé sous une avalanche impressionnante survenue à priori ce dimanche après-midi au col Perdu.
Un premier corps (celui du mari) a pu être récupéré par les secouristes de la CRS des Alpes, en début d’après midi de ce lundi après 12 heures de recherche. Le second puisqu'il n' y  a plus d'espoir, sera récupéré en fonction des conditions météo dans la journée de ce mardi. Les recherches ont en effet été interrompues ce soir en raison des risques après une nuit et une journée d'efforts remarquables des sauveteurs  qui ont pris beaucoup de risques depuis le début des recherches, dans la nuit de dimanche à lundi. . C'est ce que confirmait hier  soir le Procureur de la République de Gap (communiqué ci dessous).

Les CRS ont reçu le renfort du PGHM, et ce lundi après midi, d'un maître-chien des sapeurs pompiers, soit au total près de 25 hommes.
L'intervention a été sérieusement compliquée par les conditions météo et les chutes de neige qui ont empêché l'intervention de l'hélicoptère mais aussi par le risque d'avalanche fort puisque de 4 sur 5.
Cette avalanche très importante, ne semble avoir laissé aucune chance aux deux grenoblois, Éric et Claire Deluchat, tous les deux âgés de 52 ans.
L'avalanche  faisait 500 m de large en haut, au niveau de la cassure.
Depuis le milieu de la nuit,  les secouristes de la CRS de Briançon  recherchaient  ce couple qui n'avait  plus donné signe de vie après être parti faire de la raquette dans ce secteur du Laus, au pied du col d’izoard.
C’est leur fille qui a donné l'alerte hier soir, en ne les voyant pas rentrer. Les secouristes avaient, ce matin, lancé un appel à témoins.

Le communiqué de presse de Monsieur Raphaël BALLAND, Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Gap :

Dans la nuit du 15 au 16 février 2015, le commissariat de police de Briançon était informé par une jeune femme de la disparition inquiétante de ses parents, âgés de 52 ans et domiciliés dans l'Isère, qui n'étaient pas rentrés d'une randonnée en raquettes programmée dans la journée du 15 février.
Avisé de ces faits à 23h45, le Parquet de Gap ordonnait l'ouverture immédiate d'une enquête aux fins de rechercher les personnes dont la disparition était inquiétante. La CRS ALPES de Briançon était saisie
La géolocalisation des téléphones permettait de retrouver le véhicule du couple sur le parking de la commune de CERVIERES (Hautes-Alpes) vers 02 h 40.
Sous la direction de la CRS ALPES de Briançon, il était immédiatement mis en place un important dispositif de recherche composé notamment de 9 équipes pédestres et de 4 chiens. Les conditions météorologiques difficiles n'ont pas permis d'utiliser l'hélicoptère.
Ce n'est que dans l'après midi que le corps de l'homme a été retrouvé enseveli par une importante avalanche survenue sous le Col Perdu, dans le versant situé au dessus du refuge de Napoléon en direction du col d'Izoard.
Les recherches ont été interrompues à la tombée de la nuit et reprendront demain matin pour tenter de retrouver la femme, dans des conditions jugées difficiles par les secouristes, notamment en raison des risques de sur-avalanche.

 

Soyez très prudents si vous allez skier dans les prochaines jours !

Le risque d'avalanche est passé en niveau fort (4 sur une échelle de 5) sur les massifs du Champsaur et du Queyras. Le Préfet appelle de nouveau à la plus grande vigilance tous les usagers de la montagne et déconseille fortement la pratique du ski ou de la randonnée en hors-piste.

Depuis le 31 décembre, quatorze personnes ont trouvé la mort sous des avalanches dans les Alpes du Sud, soit la moitié des décès survenus dans la montagne française.

Ecoutez le capitaine Olivier Cousin, commandant des CRS de Briançon :

Notre envoyé spécial sur place Michel Toupet, nous raconte le déroulement des recherches ce lundi !

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A ce stade, l'hélicoptère ne peut toujours pas survoler le secteur, en raison des chutes de neige et de du temps bouché. Des renforts sont en train de se rendre sur place pour poursuivre les recherches, sachant qu'évidement, l'espoir s'amenuise d'heure en heure.

Les point d'hébergement potentiels ont été inspectés pendant la nuit et ce matin encore, mais sans succès.

Reste, à ce stade, l'hypothèse d'un abris de fortune où le couple grenoblois aurait pu trouver refuge.

A  Cervières, plus vraiment grand monde ne croit à une issue heureuse de ce drame

 

 

Pierre SAUGET des CRS de Briançon fait le point... par dicitv31