Sébastien Golé, pilote de ligne ubayen, livre son analyse sur la catastrophe

Il a 31ans, vit à Barcelonnette et est le seul pilote de ligne domicilié dans les Alpes du Sud. Pilote moyen courrier pour Air France, Sébastien Golé a bien voulu venir sur notre plateau pour donner son point de vue sur la catastrophe de l’A320.
Comme Andreas Lubitz, Sébastien Golé fait parti d’une "major", puisqu’il vol pour Air France, comme Andreas Lubitz volait pour Lufthansa. Premier enseignement : ce qu’il entend dire des maladies supposées du copilote, en particulier ses problèmes de vision, sont forcement erronés : on ne peut pas échapper aux contrôles médicaux sur ce point. En revanche, on peut avoir des problèmes psychologiques et ne pas en faire état auprès médecins, lors des contrôles annuels.
Forcement cartésien, Sébastien Golé revient sur deux points qui font l’objet de spéculation dans notre région : s’il avait voulu viser le barrage de Serre Ponçon, il aurait pu le faire sans problème. Même s’il connaissait bien la montagne, ce n’est pas volontairement qu’il s’y est crashé, selon le pilote ubayen, car il aurait fallu une conjonction de hasards, notamment que le pilote quitte le cockpit au moment approprié.
Intéressant, enfin : ce pilote s’étonne du délai d’intervention du Mirage, qui a décollé pour contraindre l’avion à reprendre sa trajectoire ou pour le détruire, le cas échéant. Selon les indications rendues publiques, le Mirage était encore à deux minutes derrière l’avion, au moment du crash.