Publié par Jean Marc Passeron le lun, 06/04/2015 - 13:24

C'est le magazine "Closer" qui le révèle : Andreas Lubitz utilisait le pseudonyme "Skydevil" sur Internet, notamment pour faire ses recherches sur le suicide ou sur les portes de Cockpit.
"Skydevil". Le "diable du ciel". Voilà le pseudonyme qu'avait choisi Andreas Lubitz, le copilote aux manettes de l'A320 de Germanwings qui s'est crashé dans les Alpes de Haute-Provence le 24 mars dernier. Les enquêteurs avaient déjà révélé que cet allemand de 28 ans avait fait des recherches sur Internet concernant le suicide. En plus de ces recherches sur les manières de se donner la mort, Andreas Lubitz avait également récolté des informations à propos des portes de cockpit, comme l'a expliqué le parquet français. L'annonce du pseudonyme qu'utilisait Andreas Lubitz est glaçante, puisque se baptiser "Skydevil", ou "diable du ciel", est loin d'être un acte anodin. Cette information fait suite à l'analyse de la tablette numérique que possédait Andreas Lubitz. Les enquêteurs ont aussi découvert que le copilote s'était renseigné sur les troubles bipolaires ainsi que sur la dépression.
L'enquête autour du crash avait déjà montré qu'Andreas Lubitz avait accéléré au moment de la chute de l'appareil ; les preuves qui vont dans la direction de l'acte prémédité s'accumulent donc. Le corps du copilote aurait déjà été identifié, au milieu des décombres, dans les montagnes escarpées de la zone du crash. D'après le quotidien allemand "Bild", qui cite les enquêteurs français, des tests ADN auraient déjà confirmé qu'il s'agissait bien des restes humains du copilote, qui conduisait cent cinquante personnes à bord de l'Airbus A320 de Germanwings.
Par ailleurs, l'Autorité allemande de supervision du transport aérien (LBA) assure ne pas avoir été informée du passé médical du copilote Andreas Lubit. Il aurait pourtant été examiné au moins six fois par des médecins de Lufthansa depuis 2009. Une porte-parole de la LBA a ainsi déclaré à l'AFP que Lufthansa, maison mère de Germanwings, ne leur avait transmis "aucune information sur le passé médical" d'Andreas Lubitz. Les médecins de Lufthansa, qui ont examiné Lubitz, n'ont notamment pas alerté les autorités d'une "phase de grave dépression", a souligné la porte-parole, confirmant des informations du journal allemand "Welt am Sonntag". Pis, la LBA n'a eu accès au dossier d'Andreas Lubitz, au centre médical de la Lufthansa, que le 27 mars soit trois jours après le crash, a-t-elle ajouté.
Lufthansa a refusé de commenter ces informations, a précisé le journal, en raison de l'enquête en cours sur les circonstances du crash.
Par ailleurs, selon le quotidien populaire "Bild", le copilote a été impliqué dans un accident de voiture fin 2014 et en a gardé des séquelles, notamment des problèmes de vue.
La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a annoncé samedi la fin des opérations visant à retrouver les 150 victimes du crash de l'A320 de Germanwings, et elle rappelle que le site reste interdit d’accès au public et qu’il est gardé.
Enfin, des mesures de dépollution du site sont en cours de définition.
Des contrôles effectués sur les eaux s'écoulant à l'aval ne montrent actuellement aucun signe de pollution. Toutefois, par prévention, des barrages filtrants ont été mis en place en cas de pluie. Un suivi quotidien est assuré par le service départemental d’incendie et de secours des Alpes-de- Haute-Provence (SDIS 04).
Le procureur de Marseille, Brice Robin, a déclaré cette semaine que 150 profils ADN avaient été isolés à partir des plus de 2000 échantillons prélevés sur le site. Mais il a prévenu que rien n'assurait qu'il s'agisse des ADN des 150 victimes.
M. Robin a précisé qu'il faudrait "trois à cinq semaines" pour procéder aux identifications par comparaison d'échantillons ante-mortem et post-mortem.
Sur le site, la recherche des corps a donc pris fin, mais pas l'ensemble des opérations. "La recherche des corps est terminée, mais celle des effets personnels des victimes se poursuit", a dit un porte-parole de la préfecture.
Le début de l'enlèvement des débris de l'appareil, puis la dépollution du site, doivent débuter la semaine prochaine. L'opération pourrait durer jusqu'à deux mois, selon le général David Galtier, commandant de la gendarmerie en Provence-Alpes-Côte d'Azur, et responsable du dispositif. Des tonnes de terre vont devoir être enlevées puis traitées. Par ailleurs, des contrôles sont réalisés sur les prélèvements d'eau potable en aval pour vérifier qu'il n'y a pas de pollution, liée au kérozène, en particulier.
Crash A320 : changement du dispositif mis en place par la préfecture sur place ce mardi
Le communiqué de la préfecture :
A compter du mardi 7 avril, le dispositif, mis en place dans le département à la suite de la catastrophe aérienne du 24 mars 2015, est modifié pour prendre en compte l’évolution des besoins exprimés et en particulier pour assurer dans les meilleures conditions l’accueil des familles et des proches des victimes.
Ce dispositif est constitué des éléments suivants :
- un lieu de recueillement à Seyne, installé au Bastion des pénitents, proche de la mairie devant laquelle leur accueil sera assuré ;
- un soutien psychologique spécifique disponible de 12h30 à 16h30 dans une salle à proximité du Bastion des pénitents. En dehors de ce créneau horaire, des médecins seront en mesure de prendre en compte d’éventuelles familles 7 jours/7.
- la stèle du Vernet, qui restera accessible aux familles pour se recueillir ;
Il est rappelé que le site reste interdit d’accès au public et qu’il est gardé. Toute personne interpellée en infraction fera l’objet de poursuites.