Régionales PACA: Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste FN. Il plaide pour sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen

Il a pris sa décision. Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, renonce à être tête de liste FN pour les prochaines élections régionales sur Paca. Il vient d'en faire l'annonce ce lundi. Il plaide pour que ce soit sa petite-fille, Marion Maréchal Le Pen qui soit la représentante du parti en région Paca.

Les élections régionales de novembre prochain promettent d'être comme on le sait animées. Le PS a choisi Christophe Castaner, le député maire de Forcalquier pour tenter de succéder à Michel Vauzelle, L'UMP doit choisir d'ici deux  semaines  entre Eric Ciotti des Alpes Maritimes et Renaud Muselier des Bouches du Rhône.

Du côté du Front National, on le sait Marine Le Pen a fait savoir qu'elle s'opposait à la candidature de son père en PACA suite à ses récentes déclarations. Vendredi, Jean-Marie Le Pen avait annoncé qu'il maintenait sa volonté d'être candidat en Provence-Alpes-Vôte d'Azur (Paca) aux régionales de décembre, en dépit de l'opposition de sa fille. Parlant d'une «crise sans précédent», la présidente du parti, Marine Le Pen, a décidé de s'opposer à cette candidature à la suite de nouveaux propos polémiques de son père sur RMC et dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol. La question sera soumise à un bureau politique le 17 avril.

Jeudi, le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, un proche de Marine Le Pen, a estimé que Jean-Marie Le Pen n'était pas «la meilleure locomotive» pour conduire la liste FN aux régionales, et que Marion Maréchal-Le Pen aurait «une légitimité certaine» à le faire.

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La commission d'investiture de l'UMP avait arrêté la date du 16 avril pour désigner sa tête de liste aux régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Hier midi, elle a décidé de repousser son choix d'une à deux semaines. La situation au Front national, adversaire plus que coriace dans la région malgré l'éventuelle dissidence de Jean-Marie Le Pen, ne serait pas étrangère à cette position d'attente. Car les jeux sont presque faits pour une désignation qui se jouera entre Renaud Muselier et Éric Ciotti.

Le Marseillais de 54 ans, député européen depuis 2014, a longuement calculé les risques avant de se lancer en début de semaine. Le député niçois de 49 ans, réélu président du Conseil départemental des Alpes-maritimes début avril, est dans la course depuis quelques mois. "Nicolas Sarkozy insiste pour que je m'engage, souligne cet ancien proche de François Fillon. Je suis prêt à prendre toute ma part. Il est urgent de tourner la page de 17 ans d'expérience socialiste. Et je ne veux pas que les prédateurs du FN en profitent."

Les semaines à venir indiqueront justement la manière dont le Front national abordera l'élection. S'il devra gérer une dissidence mortifère ou pas.

À l'UMP, le profil du leader devra correspondre. Proche de la première heure de Nicolas Sarkozy, Renaud Muselier a pour lui l'assise des Bouches-du-Rhône, plus grosse pourvoyeuse d'électeurs de la région et ne cumule pas les mandats. "Pour avoir beaucoup fréquenté les Le Pen dans les hémicycles, note-t-il, cette crise ne va pas leur bénéficier, c'est certain. Marine a fait une faute tactique en excitant le vieux tigre."

Mais il reste prudent. Tout comme Éric Ciotti qui, s'il n'a pas l'expérience de son concurrent, incarne un profil politique plus "droitier", donc plus à même d'aspirer une partie de l'électorat frontiste. Et a tout intérêt à le patriarche pousser vers l'extrême droite. "Ce que dit Le Pen est l'ADN du FN, assure-t-il. C'est son vrai visage et les propos de sa fille ne sont que de l'hypocrisie. Qu'ils lavent leur linge sale en famille. De toutes façons, on doit gagner sur nos valeurs." Des valeurs sur lesquelles s'appuiera Nicolas Sarkozy.

Le président de l'UMP tranchera au-delà d'une commission d'investiture présidée par... Christian Estrosi. Niçois, lui aussi, mais pas forcément désireux de voir Éric Ciotti lui faire de l'ombre.

Avec AFP et  La Provence