RD 1091: Le glissement s'accélère et l'Etat semble s'impliquer à l'issue d'une réunion à Matignon et relance les hypothèses dont celle du pont flottant

À la suite de la réunion interministérielle qui s’est tenue ce matin, les députés Marie-Noëlle BATTISTEL (Isère) et Joël GIRAUD (Hautes-Alpes) ont été reçus à l’hôtel de Matignon par 4 conseillers du Premier Ministre. Il en est ressorti les éléments suivants :

 

1)    l’État prend en main au plus haut niveau les conséquences du glissement de terrain du Chambon dans la mesure où de nombreux sujets (sécurité des populations notamment) ne sont pas de la compétence du département et impactent 2 départements, de surcroit dans 2 régions différentes

 

2)    l’État mobilise ses services spécialisés (restauration des terrains en montagne-RTM-, bureau de recherches géologiques et minières-BRGM-, centre d’études des tunnels –CETU-,  centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement –CEREMA-) aux fins d’expertise des phénomènes géologiques, des solutions retenues et de sécurité civile.

 

3)    l’État réétudie les solutions de maintien de la liaison par :

– barges

-pont de secours

- pont flottant motorisé

(sous 10 jours) et expertise la solution préconisée par le CD 38 d’une piste en rive gauche

4)    l’État prend contact avec la Société Française du Tunnel du Fréjus (SFTRF) en sa qualité d’actionnaire principal afin de faire bénéficier les populations impactées d’un accès facilité (réduction de tarif) au tunnel du Fréjus

5)    l’État désigne le préfet de l’Isère comme interlocuteur pour les questions liées au glissement de terrain, à la sécurité des personnes et à la liaison alternative, et le Préfet de Massif des Alpes pour les questions liées aux conséquences économiques, sociales, de transport, de santé , d’ éducation.

6)    l’État organise, sous la responsabilité du préfet de Massif des Alpes, une réunion des cofinanceurs (État/Régions PACA et Rhône-Alpes/Départements 05/38) le 6 juillet pour lancer l’étude de mise en place d’une solution définitive à moyen et long terme sur l’ex RN91.

 

 

Tout cela, on l'aura compris devient très urgent : le tunnel du Chambon menacerait de s'effondrer, indique le député Joel Giraud. Les travaux ont été interrompus et les navettes arrêtées sur le lac du Chambon. Les ouvriers qui travaillaient sur place ont entendu de gros craquements et ont pris la fuite. Selon les techniciens sur place, les choses ne seraient pas si graves  C'est une sonde qui aurait déclenché l'alerte. Preuve qu'elle fonctionne bien nous ont-ils indiqué. Quant aux éboulements, ils sont réguliers dans le tunnel. Une expertise va se dérouler dans l'après-midi pour autoriser ou pas la reprise des travaux et des navettes sur le lac. Cela démontre bien en tout cas à quel point la situation est délicate au tunnel du Chambon. Les deux conseils départementaux feront le point dans l'après-midi, mais ils confirment d'ores et déjà que le glissement de terrain s'intensifie. De 10 centimètres par jour, on serait passé à plus de 20 centimètres, et des blocs seraient tombés dans le tunnel et dans le lac du Chambon. 

Une information qui tombe au moment même où une réunion interministérielle se tient à Paris sur ce dossier brûlant qui touche tout le nord du département.

Quelques jours après que la population a été alertée d’un risque d’éboulement d’un pan de montagne au-dessus du tunnel du Chambon, en Isère, l’affaissement de la paroi rocheuse s’est accéléré mardi. «Des blocs sont tombés à l’intérieur du tunnel et à l’extérieur», a confirmé à 20 minutes Bernard Pérazio, vice-président du conseil général de l’Isère en charge des routes.
Les navettes fluviales à l’arrêt

Depuis le 10 avril, le tunnel est fermé à la circulation en raison de l’affaissement de la voûte constaté sur 20 m dans l’ouvrage de 700 m de long.. Le chantier a entraîné la coupure de la départementale, passant sous le tunnel et reliant l’Isère aux stations des Hautes-Alpes, et des navettes fluviales ont été mises en place sur le lac du Chambon pour permettre aux riverains de l'Oisans (Isère) et du Pays de la Meije (Hautes-Alpes) de se déplacer.

Ce mardi, au vu de l’imminence de l’effondrement d’une partie de la montagne, le chantier sous le tunnel a été suspendu. La circulation des navettes sur le lac a été stoppée, selon France 3 Alpes. Les accès au lac sont désormais interdits aux pêcheurs et promeneurs et le sentier longeant la rive opposée à la montagne a également été fermé. Une réunion de crise est en cours au Conseil général de l’Isère pour déterminer les mesures à prendre dans les prochaines heures.
L'équivalent de 10.000 camions iront dans le lac

Vendredi, le président du Conseil général, Jean-Pierre Barbier, avait signalé qu’une accélération du glissement de la partie haute du versant, de 10 cm par jour, était observée par les géologues. Il avait estimé qu’il était « quasiment certain qu’à moyen terme, la zone représentant au minimum 100.000 m3 (soit l’équivalent de 10.000 camions) allait glisser et tomber dans le lac ».(AFP)

 

Le point sur place en compagnie de Michel TOUPET :