RD 1091: Travaux et navettes suspendus; Le tunnel du Chambon de plus en plus menacé

C'était annoncé et les choses se confirment : le tunnel du Chambon menacerait de s'effondrer, indique le député Joel Giraud. Les travaux ont été interrompus et les navettes arrêtées sur le lac du Chambon. Les ouvriers qui travaillaient sur place ont entendu de gros craquements et ont pris la fuite. Selon les techniciens sur place, les choses ne seraient pas si graves  C'est une sonde qui aurait déclenché l'alerte. Preuve qu'elle fonctionne bien nous ont-ils indiqué. Quant aux éboulements, ils sont réguliers dans le tunnel. Une expertise va se dérouler dans l'après-midi pour autoriser ou pas la reprise des travaux et des navettes sur le lac. Cela démontre bien en tout cas à quel point la situation est délicate au tunnel du Chambon. Les deux conseils départementaux feront le point dans l'après-midi, mais ils confirment d'ores et déjà que le glissement de terrain s'intensifie. De 10 centimètres par jour, on serait passé à plus de 20 centimètres, et des blocs seraient tombés dans le tunnel et dans le lac du Chambon. 

Une information qui tombe au moment même où une réunion interministérielle se tient à Paris sur ce dossier brûlant qui touche tout le nord du département.  

“C'est à l'État de prendre ses responsabilités !” C'est  ce que réclame le député Joël Giraud. Et c'est d'ailleurs l'objet de la réunion interministérielle qui a lieu ce mardi à Paris. Pour le député PRG, certes la route est départementale, mais tous les enjeux liés aux risques, eux, sont de la responsabilité de l'État. Quid des risques sur le barrage et les populations en aval ? indique par exemple Joël Giraud, qui souligne les lourdeurs administratives, bien inutiles dans ce contexte. Il prend l'exemple des transports médicaux vers l'hôpital de Grenoble. Les ambulances et les patients sont contraints de passer par Embrun, Gap et Corps, car le passage par le Fréjus par l'Italie, pourtant plus court, est interdit par la Sécurité sociale. Selon lui, il faut enfin qu'il y ait un pilote dans cette opération pour en finir avec toutes les interventions désordonnées des uns et des autres. Quant à savoir si le tunnel rouvrira ou pas cet été, le député n'y croit guère, et considère qu'il faut faire comme s'il était fermé, pour préparer la rentrée des élèves. Plus largement, Joël Giraud évoque les conséquences désastreuses pour l'économie de tout le nord du département. Ce ne sont pas que les habitants de La Grave et de Villar d'Arène, mais 40 000 personnes qui sont touchées par ce problème, précise-t-il. Concernant les solutions, il faut que tout le monde prenne conscience de la gravité du problème, y compris EDF, en vidant s'il le faut le lac pour y construire une route au fond ! Quant à l'hypothèse d'une route en face, Joël Giraud n'y croît pas un instant. Il relève d'ailleurs perfidement que l'expert missionné pour le pont flottant est resté seulement 40 minutes sur le lac. Autre pique du député envers l'État : c'est lui qui est actionnaire du Fréjus et pourrait faire un effort. Mais c'est la sécurité qui le préoccupe le plus. Comment accepter que l'on interdise l'accès aux barges sur le lac aux touristes en raison du risque, alors que les riverains peuvent toujours y passer ? s'étonne-t-il... Quant aux autres sujets, Joël Giraud a de nouveau plaidé pour l'intercommunalité, en plaidant pour la construction de grandes communautés de communes pour construire des territoires de projets. Loin de l'exemple de l'agglo de Gap et de « ses deux lotissements ! »