Publié par Valentin Doyen le mar, 23/06/2015 - 20:39

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? C'est la question que se pose Joël Giraud à propos de la crise que traverse le nord du département à cause de la fermeture de la RD 1091.“C'est à l'État de prendre ses responsabilités !” C'est au bout du compte ce que réclame le député Joël Giraud. Et c'est d'ailleurs l'objet de la réunion interministérielle qui a lieu ce mardi à Paris. Pour le député PRG, certes la route est départementale, mais tous les enjeux liés aux risques, eux, sont de la responsabilité de l'État. Quid des risques sur le barrage et les populations en aval ? indique par exemple Joël Giraud, qui souligne les lourdeurs administratives, bien inutiles dans ce contexte. Il prend l'exemple des transports médicaux vers l'hôpital de Grenoble. Les ambulances et les patients sont contraints de passer par Embrun, Gap et Corps, car le passage par le Fréjus par l'Italie, pourtant plus court, est interdit par la Sécurité sociale. Selon lui, il faut enfin qu'il y ait un pilote dans cette opération pour en finir avec toutes les interventions désordonnées des uns et des autres. Quant à savoir si le tunnel rouvrira ou pas cet été, le député n'y croit guère, et considère qu'il faut faire comme s'il était fermé, pour préparer la rentrée des élèves. Plus largement, Joël Giraud évoque les conséquences désastreuses pour l'économie de tout le nord du département. Ce ne sont pas que les habitants de La Grave et de Villar d'Arène, mais 40 000 personnes qui sont touchées par ce problème, précise-t-il. Concernant les solutions, il faut que tout le monde prenne conscience de la gravité du problème, y compris EDF, en vidant s'il le faut le lac pour y construire une route au fond ! Quant à l'hypothèse d'une route en face, Joël Giraud n'y croît pas un instant. Il relève d'ailleurs perfidement que l'expert missionné pour le pont flottant est resté seulement 40 minutes sur le lac. Autre pique du député envers l'État : c'est lui qui est actionnaire du Fréjus et pourrait faire un effort. Mais c'est la sécurité qui le préoccupe le plus. Comment accepter que l'on interdise l'accès aux barges sur le lac aux touristes en raison du risque, alors que les riverains peuvent toujours y passer ? s'étonne-t-il... Quant aux autres sujets, Joël Giraud a de nouveau plaidé pour l'intercommunalité, en défendant la construction de grandes communautés de communes pour construire des territoires de projets. Loin de l'exemple de l'agglo de Gap et de « ses deux lotissements ! »
Le député est en tout cas ressorti après ces déclarations plutôt satisfait de la réunion de ce mardi à Matignon:
À la suite de la réunion interministérielle qui s’est tenue ce matin, les députés Marie-Noëlle BATTISTEL (Isère) et Joël GIRAUD (Hautes-Alpes) ont été reçus à l’hôtel de Matignon par 4 conseillers du Premier Ministre. Il en est ressorti les éléments suivants :
1) l’État prend en main au plus haut niveau les conséquences du glissement de terrain du Chambon dans la mesure où de nombreux sujets (sécurité des populations notamment) ne sont pas de la compétence du département et impactent 2 départements, de surcroit dans 2 régions différentes
2) l’État mobilise ses services spécialisés (restauration des terrains en montagne-RTM-, bureau de recherches géologiques et minières-BRGM-, centre d’études des tunnels –CETU-, centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement –CEREMA-) aux fins d’expertise des phénomènes géologiques, des solutions retenues et de sécurité civile.
3) l’État réétudie les solutions de maintien de la liaison par :
– barges
-pont de secours
- pont flottant motorisé
(sous 10 jours) et expertise la solution préconisée par le CD 38 d’une piste en rive gauche
4) l’État prend contact avec la Société Française du Tunnel du Fréjus (SFTRF) en sa qualité d’actionnaire principal afin de faire bénéficier les populations impactées d’un accès facilité (réduction de tarif) au tunnel du Fréjus
5) l’État désigne le préfet de l’Isère comme interlocuteur pour les questions liées au glissement de terrain, à la sécurité des personnes et à la liaison alternative, et le Préfet de Massif des Alpes pour les questions liées aux conséquences économiques, sociales, de transport, de santé , d’ éducation.
6) l’État organise, sous la responsabilité du préfet de Massif des Alpes, une réunion des cofinanceurs (État/Régions PACA et Rhône-Alpes/Départements 05/38) le 6 juillet pour lancer l’étude de mise en place d’une solution définitive à moyen et long terme sur l’ex RN91.