Assises Gap : Jour 4 les accusés et la témoin centrale de l’affaire donnent leurs versions des faits

4eme jour dans le procès en assises de Gap dans les Hautes-Alpes. Deux hommes, Bernard Blanc, un ancien légionnaire et Laurent Tedeschi comparent pour le meurtre par balles en janvier 2012 au lac du Sautet, située dans le Sud Isère, d'un couple qui, selon leurs amis, était "tombé dans le cercle vicieux" de la drogue.

Ce matin à 9h00 a démarré le 4eme jour d'audience dans le procès du lac du Sautet. Le doute sur la présence de Bernard Blanc au palais de justice de Gap est vite effacé. Pour rappel, ce dernier avait envisagé, mercredi soir, de ne pas venir ce jeudi, par lassitude «d'entendre des témoignages racontés par des drogués». L'homme de 62 ans est fatigué, mais bel est bien présent. Laurent Tedeschi revient le premier à la barre d'audience ; le procureur Raphaël Balland questionne l'homme amateur de boxe sur sa personnalité, sur sa vie avec son ex-compagne, sur ses habitudes. C'est à ce moment qu'il déclare monter chez Bernard Blanc trois à quatre fois par semaine, le plus souvent pour faire de la mécanique et boire l'apéro. Laurent Tedeschi explique également que sa relation avec Virginie est sur fond de drogue et de sexe. Puis l'homme âgé de 36 ans énonce sa soirée du 13 décembre 2011 (soir de la disparition des victimes). Il arrive chez son ami Bernard, habitant une ferme isolée du village de Saint-Julien-en- Champsaur, à la suite de l'appel de Virginie pour une panne de voiture. Mais ce problème vite réglé, Laurent Tedeschi reste pour boire un verre d'alcool. L'accusé poursuivi pour recel de cadavres est ensuite redescendu chez son ami Cyril, puis remonté avec l'aide de Virginie, descendue le chercher pour continuer la soirée chez l'ancien légionnaire. Tedeschi n'oublie pas de mentionner que Virginie était «explosée» ce soir-là, après avoir consommé une grosse quantité de drogue et d'alcool. Juste après les propos de Laurent Tedeschi, c'est au tour de Virginie de passer à la barre pour la deuxième fois du procès. Le témoin central de l'affaire confirme simplement être restée assise après les trois coups de feu entendus, de peur et de panique. Le dernier à s'exprimer est le principal accusé, Bernard Blanc. Il a répété à plusieurs reprises qu'il voulait garder son droit au silence, déclarant «je ne dirai rien». Pourtant, à chaque questions posée, le client de Me Philip s'est exprimé, pas forcément sur les faits, ni sur sa personnalité, mais sur certaines pièces du procès qui auraient été «volées», et qualifiant les témoins passés à la barre de menteurs et de toxicomanes, en insistant sur ses difficultés de santé personnelles. S'exprimant pendant près d'une heure, Bernard Blanc «a fait le show», selon l'un des avocats des familles des victimes, en maniant ses propos avec beaucoup d'ironie.

5 experts et 25 témoins sont appelés à la barre depuis lundi. Après la plaidoirie de la défense le verdict est attendu vendredi.