Publié par Jean Marc Passeron le sam, 18/07/2015 - 23:33

Des proches de victimes allemandes mortes en mars dans le crash de l'Airbus Germanwings ont décliné l'offre de 25 000 euros par victime proposée par Lufthansa, maison-mère de Germanwings explique l'AFP . Les familles réclament au moins 100 000 euros, a précisé ce samedi leur avocat.Lufthansa avait annoncé le 30 juin qu'elle proposait 25 000 euros par victime aux ayants droit des Allemands décédés dans le crash.
La compagnie avait aussi indiqué vouloir verser 10 000 euros à chaque proche selon une liste comprenant parents, enfants et conjoints.
«Vous ne serez pas étonné que mes clients m'aient demandé de refuser cette offre inappropriée», écrit Elmar Giemulla, qui conseille 35 proches de victimes allemandes, dans un document daté du 13 juillet adressé à l'avocat de Germanwings. L'avocat y réclame pour chaque victime «une somme à six chiffres», c'est-à-dire équivalente à au moins 100 000 euros. Il a aussi rejeté l'offre de 10000 euros à chaque proche (parents, enfants et conjoints), exigeant là encore «une somme à six chiffres».
Voila qui tombe en tout cas mal pour les autorités qui ont annoncé des obsèques œcuméniques ce vendredi 24 juillet au Vernet pour les parties non identifiées des corps;
Des familles «indignées»
Elmut Giemulla estime que Lufthansa a «clairement» défini cette liste «de façon trop étroite» et demande que les grands-parents, frères, sœurs et petits-enfants des victimes y soient intégrés. «L'indignation (de mes clients) est très grande (…) Nous attendons une nouvelle offre» de la Lufthansa, a ajouté l'avocat qui avait déjà jugé à l'époque «trop faibles» les sommes avancées par Lufthansa.
Trop tôt pour les familles des victimes non-allemandes
Outre ces sommes proposées fin juin, Lufthansa avait débloqué après l'accident une première aide de 50 000 euros par passager pour aider les familles à faire face aux dépenses immédiates. Le groupe avait aussi dit avoir mis sur pied un fonds de soutien à l'éducation de 7,8 millions d'euros pour les enfants des victimes, ainsi qu'un fonds de 6 millions d'euros destiné au soutien des proches.
Lufthansa prévoit d'indemniser les familles des victimes non-allemandes, mais avait jugé qu'il était encore trop tôt pour chiffrer le montant exact de ces compensations en raison des législations différentes selon les pays d'origine des passagers de l'avion. 150 personnes, dont 72 Allemands et 50 Espagnols, ont péri dans l'accident de cet Airbus de Germanwings, filiale à bas coûts du groupe Lufthansa.
De nombreuses familles des victimes du crash de l'Airbus A320 sont actuellement présentes à Prads-Haute-Bléone, au Vernet, et à Seyne les Alpes. "Nous faisons tout notre possible pour les accueillir et les accompagner durant ces vacances" précise Bernard Bartolini, le maire de Prads. L'élu pointe cependant du doigt un problème récurrent : la frustration des familles. En effet, la plupart des proches souhaite accéder directement au site de la catastrophe, et ne comprend pas pourquoi il ne peut se recueillir. "Nous ne savons pas quoi leur dire" regrette Bernard Bartolini. La dépollution du site doit commencer avant la fin du mois de juillet, et durera probablement jusqu'à l'automne.
En attendant, une stèle a donc été érigée à moins d'un kilomètre du lieu du crash, au col du Mariaud. "Une stèle qui sera inaugurée officiellement au mois d'août, peut-être en présence du Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui nous a promis une visite lors de notre dernière rencontre" explique le maire de Prads-Haute-Bléone.
Notez que Bernard Bartolini et Francis Hermitte, maire de Seyne-les-Alpes, étaient conviés mercredi à Marseille pour la venue du Président Mexicain. Des citoyens mexicains sont en effet présents parmi les 150 victimes du crash.
Anciens articles :
Une grande cérémonie religieuse aura lieu ce dimanche 26 juillet dans la montagne, au dessus de Prads Haute Bléone, à quelques centaines de mètres du site du crash de l'A 320 qui a coûté la vie à 150 personnes, le 24 mars dernier. Une cérémonie traditionnelle qui se déroule chaque été et qui prendra évidement, à cette occasion, une dimension bien particulière.
Deux jours auparavant, comme nous vous l'avons expliqué, le vendredi 24 juillet, une cérémonie d'inhumation des parties de corps non identifiées des victimes aura lieu au cimetière du Vernet ; de nombreuses familles seront présentes pour cette cérémonie œcuménique où toutes les religions seront représentées et où un cercueil rassemblant toutes ces parties de corps sera enterré. Cinq mois après les faits, cette cérémonie s'annonce difficile pour les familles, au moment où va (enfi !) commencer la dépollution du site qui va se poursuivre jusqu'à l'automne.
Comme la Lufthanza l'expliquait sur notre plateau, une partie de la terre polluée par le kérosène et les huiles va être évacuée par hélicoptère vers des centres spécialisés. Ce n'est donc a priori que l'année prochaine que le mémorial du col Mariaud devrait être construit sur ce site dont vous voyez les seules images depuis le drame grâce à l’hélicoptère de D!CI TV.
Par ailleurs, l’enquête se poursuit pour mieux cerner encore la personnalité d'Andreas Lubitz, le co-pilote dépressif qui a précipité l'avion dans le massif des Trois Evêchés, qu'il connaissait bien pour l'avoir survolé en planeur.
On le sait, en arrêt maladie au moment du vol, il avait consulté des dizaines de médecins, mais aussi des sites web sur le suicide et les meilleurs moyens de mettre fin à ses jours ou encore des sites de diurétiques pour conduire le pilote à quitter le cockpit et à aller aux toilettes. On apprend aujourd'hui aussi qu'il a laissé une montagne de dettes, si l'on en croit Joachim Glaeser, un avocat allemand qui vient de monter un dossier sur l'endettement du co-pilote qui a crashé intentionnellement l'avion de Germanwings dans les Alpes.
L'héritage de Andreas Lubitz se compose d'une dette de plus de 70.000 €, argent emprunté pour sa formation de pilote, semble-t-il, et ses parents n'ont eu d'autre choix que de le refuser. C'est à cette occcasion que l'administrateur testamentaire de Andreas Lubitz a fait appel à un avocat spécialisé, afin que les créanciers puissent faire état de leurs dettes et tenter d'obtenir réparation auprès d'un tribunal. N'ayant aucun héritier, et les parents ayant refusé l'héritage, il est fort probable que le remboursement des sommes dues ne se fasse jamais.
Le procureur qui est chargé du dossier sur le crash de l'avion de Germanwings a indiqué que le jeune co-pilote avait fait de nombreuses recherches sur les meilleures façons de se suicider, cyanure, Valium, ou combinaison de médicaments potentiellement mortels, mais qu'il avait également signé un document indiquant qu'il ne voulait pas de soins médicaux dans le cas où il ne pourrait plus communiquer. Brice Robin, le procureur, envisage de faire porter les charges sur la compagnie aérienne Lufthansa, s'il était reconnu l'erreur de la compagnie de n'avoir pas su diagnostiquer les problèmes mentaux du pilote.
Images réalisées avec Hélimax
A proximité de Seyne-les-alpes, le massif des Trois Evéchés et sur le versant sud, les communes du Vernet et de Prads Haute-Bléone.
Le 24 mars à 10 heures 50, c’est ici que s’est écrasé l’avion de la Germanwings. Et comme vous pouvez le constater, il ne reste plus aujourd’hui de trace de la catastrophe. En tout cas, vu du ciel. A quelques centaines de mètres du sol, la montagne semble avoir repris son apparence habituelle.
Sur le terrain, et dans des conditions particulièrement éprouvantes pour les secouristes et autres personnels engagés, plusieurs phases se sont succédées.
Il a tout d’abord fallu gérer l’urgence puis procéder au rapatriement des corps des victimes vers l’hôpital de la Timone à Marseille.
Puis c’était au tour des débris de l’appareil d’être extraits et évacués du site.
Un peu plus de deux mois après, si la montagne semble avoir éliminé les traces de la tragédie, le sol de marnes noirs a été pollué par les huiles et le kérosène de l’avion. Et aujourd’hui, il reste à finir de nettoyer le sol lui-même. Pour cela des entreprises ont été chargées de traiter une partie des terres souillées sur place tandis que le reste sera acheminé vers un centre spécialisé pour y être traité.
La Lufhansa et les entreprises pensent achever la dépollution du site d’ci la fin de l’automne . Et c’est seulement à ce moment là qu’on pourra dire que la montagne à retrouvé son visage d’avant le drame.
Les dépouilles des victimes après avoir été identifiées par les spécialistes de médecine légale ont pu être rapatriés dans leurs 18 pays d’origine. Quant aux restes humains qui n’ont pu être identifiés, ils seront inhumés le 24 juillet dans le petit cimetière du Vernet.
Enfin, au col de Mariaud, entre les communes du Vernet et de Prads Haut-Bléone, à l’endroit le plus proche du crash, sera contruit un mémorial. Pouront ainsi venir s’y recueillir les familles et les proches des victimes mais aussi tous les anonymes (et ils sont nombreux dans les alpes du sud et ailleurs) qui ont été particulièrement touché par ce drame.
Nous avons d'ailleurs fait le point cette semaine avec le responsable de la Lufthansa sur le site du crash de l'A320. Depuis le 24 mars dernier Harmig Carsten le pont 7j/7 quasiment. Cet employé de la Germanwings et de la Lufthansa a quitté son bureau de Francfort pour piloter toutes les opérations qui ont suivi le drame qui a coûté la vie à 150 personnes. Il y a eu d'abord la phase d'urgence, puis celle du rapatriement des débris de l'avion et enfin celle en cours qui vise à dépolluer le site et en lien avec les autorités françaises afin de le remettre dans la même situation qu'avant la catastrophe. Un travail délicat au regard du profil du site mais également de la route d'accès jusqu'au Col Mariaud. A cela s'ajoute, pour ceux qui travaillent sur le site, l'omniprésence des stigmates du crash. Après les éléments de corps tous dispersés, après les milliers de débris de l'appareil, demeure encore une pollution avérée liée au kérosène et aux huiles de l'avion.
Résultat : il va falloir traiter la terre pour une partie sur place, pour une partie en la transportant vers des sites spécialisés. Le point de vigilance le plus important est celui de la pollution de l'eau. En aval se trouvent en effet d'importantes communes dont celle de Digne. Les contrôles en la matière sont réguliers et sur ce point il n'y a pas de pollution de l'eau. Avant la fin de l'été tout doit être terminé, avant que ne s'engage une ultime partie, celle qui vise à créer un mémorial pour que les familles puissent venir se recueillir sur le site dans la sérénité. Un parc mémoriel au Col Mariaud que la compagnie allemande va financer.