Publié par Anthony PITON le dim, 26/07/2015 - 09:16

C'est passé presque inaperçu lors de la visite du premier ministre, vendredi à La grave; mais Manuel Valls a aussi évoqué l'avenir du train de nuit Paris-Briançon. Vous le savez, le premier ministre venait avant toute pour exprimer son soutien et sa solidarité envers les sinistrés du Chambon. Pour le chef du gouvernement le maintien du train de nuit Paris-Briançon est "indispensable pour l'équilibre du territoire". A l'issue de sa visite à La Grave, le premier ministre à rencontré Robert de Caumont, l'ancien député-maire de Briançon. Au nom des collectifs de défense du train de nuit, Robert de Caumont a remis au premier ministre un dossier comprenant une pétition en défense du train de nuit signée par 25 059 voyageurs.
Le communiqué de Robert de Caumont :
" Les collectifs de défense du train du val de Durance étaient avant tout représentés à la Grave vendredi pour manifester leur solidarité à l'égard des populations directement concernées par la coupure prolongée de la relation routière avec Grenoble. Mis au courant par ses collaborateurs (dont deux étaient présents sur place, MM Stephane Lecler, du pôle "énergie, transport, environnement" et Hugo Bevort, du pôle "réforme territoriale, aménagement du territoire") de la situation de notre train de nuit, il a proposé de nous rencontrer au café des glaciers, au terme de son déplacement dans la commune de la Grave. Ayant pris du retard sur l'horaire, il ne pouvait rester assez longtemps (comme nous l'avions prévu...) pour ouvrir un débat après avoir salué la population présente. Je l'ai donc accueilli chaleureusement à l'extérieur au nom de nos collectifs, cependant qu'un membre du collectif de Montdauphin Guillestre lui remettait symboliquement, en présence de M. Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux transports les pétitions pour la sauvegarde du train de nuit, revêtues de 25.659 signatures. Le Premier Ministre a pénétré ensuite brièvement dans l'établissement, pour signer ses deux livres d'or, et recevoir de mes mains,en présence d'autres membres des collectifs, le dossier constitué à son intention personnelle, pour marquer sa visite.
Ce dossier comportait... un message illustré de Vauban en couverture, dans lequel l'illustre ministre de Louis XIV, gros travailleur comme l'on sait, regrettait de ne pas avoir connu le train de nuit, qui lui aurait fait gagner des journées de travail, et plus sérieusement:
- notre mémoire intitulé "Donner et retenir ne vaut" qui démontre l'absurdité de ne maintenir qu'une liaison quotidienne en excluant de satisfaire les besoins en périodes de pointe touristiques, où les trains sont remplis à 100% à des tarifs élevés, et l'inanité de l'unique objection opposée par la SNCF, puisque les trains de nuit corail sont convertibles en une heure en trains de jour - comme d'ailleurs les matériels plus modernes -. Une convention peut être passée avec la Région pour la pleine utilisation de ces matériels comme rames tractées TER.
- le document de fond produit pour la rencontre de la Commission Duron à Marseille, qui illustre l'attachement des hauts alpins à notre train et la détérioration constante du service public à partir des années 90
- et les 22 pages A3 de revue de presse, qui démontrent éloquemment la motivation des usagers (y compris ceux des trains supplémentaires...) et par conséquent notre capacité de reprendre la mobilisation si besoin est.
Le Premier Ministre semble avoir bien compris notre message, mais bien entendu, puisque la feuille de route gouvernementale du 7 juillet a décidé, par la voix d'Alain Vidalies, de renforcer les moyens de l'Etat, autorité organisatrice des Trains d'Equilibre du Territoire (TET) et de nommer, en la personne de M. Philizot, un Préfet en mission jusqu'en juin 2016, il n'estime pas pouvoir anticiper ses propositions, la situation actuelle étant maintenue pour la prochaine saison.
A nos collectifs désormais de poursuivre leur action pour que ces propositions soient conformes à l'intérêt général comme à l'intérêt évident des usagers, de l'Etat et de la Région, et qu'en attendant la SNCF joue le jeu en mettant en place les nouvelles motrices et en assurant une maintenance convenable des matériels actuels et la commande pertinente des nouveaux matériels."