Hautes-Alpes : Le département veut promouvoir les filières courtes pour aider l'agriculture

Grogne des agriculteurs : pour le développement des filières courtes.

Des tracteurs qui barrent l’accès à certaines enseignes de la grande distribution. Dans le département, de tels agissements n’ont pas eu lieu. Certes, les éleveurs et les agriculteurs se sont insurgés contre la gestion de la population du loup, lors du passage du Tour de France à Gap, au cours du mois de juillet. Mais pour ce qui est de leur situation et des prix de vente de leurs produits, les filières courtes permettent de minimiser les dégâts. « Il ne faut pas imaginer pour autant que les agriculteurs haut-alpins n’ont pas les mêmes problèmes que les autres », note Sandrine Hauser, présidente des Jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes. « Nous affichons aussi une perte de 30 à 40 € sur la revente d’une tonne de lait. Et cette perte se fait sur les seuls frais de production. On ne parle pas de se prendre un salaire. » Au niveau de la viande, une partie de la production part en filière courte, mais pas tout. « Et nous avons les mêmes problèmes avec les grossistes que nos homologues partout en France », ajoute Sandrine Hauser. « La filière courte se développe en matière de viande, mais la demande est particulièrement faible pour la saison. Même combat en ce qui concerne l’arboriculture. Et au final, ceux dont la filière courte est la mieux organisée, et qui s’en sortent le mieux, sont les maraîchers. La situation est telle que les agriculteurs – toutes filières confondues – doivent se réunir ce mardi soir. Le but étant pour eux de déterminer s’il y a lieu de mener une action de sensibilisation de la population à leurs problèmes. Et laquelle. Sandrine Hauser évoque le développement des filières courtes. Elles sont largement soutenues par le Département. Et c’est dans les cantines que l’action a le plus de retentissement. Une charte de qualité de la restauration collective des collèges a été votée en 2013. Elle met l’accent sur le développement et l’approvisionnement en produits frais et produits locaux. Et après une année de fonctionnement, il en ressort que l’approvisionnement en produits locaux représente 12 % du volume d’achats (64 000 € pour les collèges du département), que les produits frais et bruts représentent 21,9 % du volume des achats (115 000 € par an), que la moitié de ces produits frais et bruts achetés par les collèges sont des produits locaux. Notons que le budget consacré aux cantines n’a pas bougé avec l’achat de ces produits frais et locaux. Le coût réel moyen d’un repas se monte à 5,60 € (hors amortissement des équipements et locaux). La participation des familles se monte à 3,60 € maximum, ce qui laisse 2 € par repas à la charge de la collectivité. Soit un budget annuel de 900 000 €. Outre ces achats, le Département promeut également la distribution de pommes locales auprès des collégiens, avec l’opération « un fruit pour la récré ». En plus de ce travail de filière courte dans les cantines, le Département accompagne les agriculteurs dans leur quotidien : en intervenant directement auprès des exploitations, en soutenant l’action des structures qui les accompagnent (Chambre d’Agriculture, 290 000€ en 2014) ou le syndicat des jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes, ou en octroyant des subventions à l’installation ou à la modernisation des exploitations. Les jeunes agriculteurs bénéficient d’un pack d’aide à l’installation regroupant les aides à l’électrification, à l’alimentation en eau de bâtiments, à l’installation de filets paragrêle, à la prise en charge d’une partie des frais notariés. En 2014, huit dossiers ont été subventionnés dans le cadre d’installations pour un montant de plus de 16 000 €. La même année,  dossiers ont été examinés pour valoriser les produits (aides pour le développement des industries agro-alimentaires, des ateliers de transformation animale ou végétale, l’installation de points de vente, etc.). Pour un montant de près de 165 000 €.

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