Publié par Jérôme DUROUCHOUX le mar, 10/11/2015 - 17:30

Une nouvelle fois la polémique revient à propos de la porcherie de Chabottes dans le Champsaur. Déjà en 1998, un agriculteur de la vallée une porcherie dédiée à l'engraissement des bêtes pour minimiser ses frais. Le projet a été porté devant la justice par l'association "Champsaur Vallée Saine" présidé par Chantal Sicard. 3 procédures judiciaires avaient été lancées contre ce projet. L'agriculteur a finalement arrêté son projet avant d'aller en cassation en 2008. Aujourd'hui en 2015, ce projet est de nouveau remis sur le devant de la scène.
Le collectif de défense environnemental de la Vallée du Champsaur emmené par Chantal Sicard, se mobilise ce vendredi matin dans le but d'informer la population de Chabottes. Une lettre va être envoyée au préfet pour montrer leur mécontentement.*
D!CI TV : La création d'une porcherie à... par dicitv31
De son côté, l'agriculteur a réagit par le biais d'un communiqué, il indique que sa volonté est d’intégrer son projet de porcherie dans l’environnement local en utilisant les dernières techniques d’élevage assurant une maîtrise des nuisances et la fabrication des aliments directement à la ferme. De plus, Serge Jousselme indique que le site d’élevage d’engraissement de l’Isère devient vétuste et nécessite des coûts de production de plus en plus lourds.
Le communiqué de Serge Jousselme :
L’EARL DES VILLETTES, créée en 1998, est gérée par M. Serge JOUSSELME et Mme Karine
JOUSSELME. Elle exploite actuellement un atelier porcin naisseur sur le site « Chemin des Villettes » sur la commune de Chabottes.
Actuellement, les porcs y sont élevés jusque 25 kg environ et sont ensuite engraissés sur un autre site dans l’Isère.
Les porcs produits sont aujourd’hui commercialisés au travers d’un collectif d’exploitants regroupés en SICA. Après avoir été abattus à l’abattoir de GAP, ils sont conditionnés par la SICA Le Montagnard des Alpes.
Les six exploitants porcins regroupés au sein de cette SICA fournissent près des 2/3 de l’activité de l’abattoir. Pour la partie découpe, ils emploient 9 personnes dans leur laboratoire qui est agréé CE.
Ce collectif permet de promouvoir le « porc montagne » produit dans la région du Champsaur et des Hautes Alpes et commercialise environ 20 000 porcs par an.
Après plusieurs années d’exploitation, le site d’élevage d’engraissement de l’Isère devient vétuste et nécessite des coûts de production de plus en plus lourds :
- bâtiment nécessitant des rénovations importantes
- surcoût alimentaire des porcs lié à la nécessité d’achat d’aliment prêt à consommer pour les porcs
- coût de transport du à la distance entre le site naissage et le site d’engraissement et entre le site d’engraissement et l’abattoir de GAP (2 x 65 km)
- coût pour porc à l’engraissement à façon (prestation au porc produit)
Ces coûts financiers s’accompagnent d’impacts supplémentaires :
- impact environnemental lié aux transports des animaux
- impacts économique et qualitatif lié à l’achat d’aliment du commerce
- impact sociétal pour l’éleveur dans les contrats de suivi de ses porcs lié à la distance
Compte tenu de ces différents contextes, l’EARL DES VILLETTES souhaite restructurer son élevage :
- en engraissant tous les porcs nés sur notre exploitation
- en fabricant nous-mêmes l’aliment distribué
- en produisant nous-mêmes les futurs reproducteurs de notre élevage
Ces mesures permettent non seulement de pérenniser notre activité, notre exploitation familiale mais également d’optimiser le fonctionnement de notre SICA de commercialisation de porcs et indirectement, l’activité de l’abattoir de GAP (multi espèces).
Notre projet s’inscrit dans l’environnement local en réalisant une production locale pour une commercialisation locale (circuit court pour assurer une traçabilité au consommateur, boucher charcutier salaisonnier et transformateur).
Le choix d’implantation a été fait en s’éloignant du bourg par rapport à notre exploitation actuelle.
L’épandage des lisiers (fertilisants organiques naturels pour les plantes) permettra aux exploitants prêteurs de terre de limiter l’achat d’engrais chimique importé de l’étranger pour fertiliser les cultures.
Notre volonté est d’intégrer notre projet dans l’environnement local en utilisant les dernières techniques d’élevage assurant une maitrise des nuisances (ventilation centralisée, couverture des ouvrages de stockage des effluents, isolation des bâtiments, conduite technique d’élevage optimisé (conduite en bandes, vide sanitaire, suivi quotidien des animaux, alimentation adaptée à chaque stade physiologique des animaux, logement des animaux sur caillebotis) et fabrication des aliments à la ferme.
Afin d’assurer une production de qualité « porc montagne », nous avons fait le choix de produire nous-mêmes l’aliment de nos cochons à partir de céréales, minéraux choisis par nos soins, afin d’être surs de la qualité de nos produits achetés localement dans les départements 04 et 05.
Le projet s’intègre dans un environnement touristique puisque nous sommes nous aussi liés à cette activité (location d’ânes à la journée pour des randonnées en montagne. Nous faisons également visiter notre ferme aux personnes rentrant de randonnée).
En vendant nous-mêmes notre production à nos clients via la SICA Le Montagnard des Alpes, nous nous engageons dans la production d’un porc de qualité.
Notre projet s’inscrit dans la continuité de notre activité d’élevage de porcs déjà existante sur la commune de CHABOTTES.