Crash A320: Le rapport final du BEA présenté ce dimanche recommande un renforcement du contrôle médical et psychologique des pilotes

Ce dimanche marque le début de 15 jours de commémoration d'un terrible anniversaire. Celui du crash de l'A320 de la Germanwings, le 24 mars 2015 dans le massif des Trois Évêchés au dessus de Prads Haute-Bléone et du Vernet dans les Alpes de Haute Provence.

10h41, le 24 mars 2015. L'airbus A320-211 de la compagnie Germanwings qui reliait Barcelone à Düsseldorf s'écrase sur le territoire de Prads Haute Bléone, moins de trois-quarts d'heure après son décollage... Les 144 passagers et les 6 membres d'équipage de l'Airbus sont tués sur le coup, dans ce massif des 3 évêchés, près du col Mariaud.

Très vite, la découverte des boites noires permet de comprendre que c'est le copilote, Andreas Lubitz, seul à bord du cockpit, qui a provoqué intentionnellement le crash de l'appareil alors que le pilote s'était rendu aux toilettes et lui avait laissé les commandes et malgré les vaines tentatives du pilote, coincé à l'extérieur du cockpit, de défoncer la porte et de ramener Lubitz à la raison.

Un drame terrible, sans précédent dans les Alpes du Sud. 18 nationalités sont touchées et autant de pays sous le choc mais aussi des interventions très douloureuses pour les secours contraints de rapatrier des restes de corps déchiquetés dans la montagne.

L'intervention durera huit mois, en trois phases : le rapatriement des corps, le ramassage des débris de l'appareil et le long travail de dépollution du site ... qui s'est achevé début novembre.

Une grande cérémonie de recueillement œcuménique aura lieu ce jeudi 24 mars au Vernet précédée la veille d'une cérémonie pour les familles des victimes à Marseille. Cette période est aussi l'occasion de mettre en valeur l'action extraordinaire qu'ont réalisé les secours, les autorités, les élus et les populations dans les jours, semaines et mois qui ont suivi. Tous ont reçu depuis des témoignages de reconnaissance de la nation et encore récemment par la remise des médailles du ministère de l'intérieur en préfecture de Digne et de Gap à tous ceux qui sont intervenus. L'Espagne et l'Allemagne directement touché par le drame ont aussi témoigné leur reconnaissance aux élus, aux autorités et aux populations.

Dans ce cadre d'ailleurs, D!CI remettra samedi prochain en votre nom au Vernet,  "le prix de la personnalité de l’année 2015" que vous avez décerné, il y a deux mois, à tous ceux (autorités, élus,secouristes, habitants...) qui sont intervenus de près ou de loin sur ce terrible drame, la pire catastrophe que les Alpes du Sud n'aient jamais connu.
Tous recevrons le trophée réalisé par Louis Chiorino symbolise ce triste et douloureux moment mais qui a permis de montrer que la solidarité montagnarde n'était pas un vain mot et que nous savions être à la hauteur y compris dans les plus terribles circonstances. C'est le cas en particulier de ces dizaines de personne qui très discrètement ont accueilli chez elles, les familles des victimes avec lesquelles d'ailleurs des liens indéfectibles se sont souvent créés.

Nous serons à cette occasion en direct du Vernet tout le week end comme nous le serons ce soir d'ailleurs aussi depuis le col Mariaud à côté du site du drame.

Ce que dit et préconise le rapport final du BEA (avec AFP)

Près d'un an après la catastrophe de Germanwings, l'aviation civile française a donc publié ce dimanche matin au Bourget des recommandations très attendues dans son rapport final sur ce crash qui a fait 150 morts.

Les experts du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) ont confirmé le scénario d'un crash volontaire commandé par le copilote.

Le BEA préconise notamment de renforcer le contrôle médical et psychologique des pilotes.

Le BEA a émis deux recommandations de sécurité "pour effectuer une analyse régulière des incapacités de vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques", indique-t-il dans son rapport final.
L'aviation civile française réclame la rupture du secret médical en cas de problème psychologique d'un pilote.

Les experts recommandent aussi "que les conditions de suivi des pilotes avec des antécédents de troubles psychologiques soient définies (précisément, ndlr) quand ils sont déclarés aptes à voler".
Il n'est pas fait pas mention en revanche de la présence obligatoire d'une deuxième personne en permanence dans le cockpit, mesure appliquée par la plupart des compagnies aériennes en Europe depuis le crash de la Germanwings.
Le BEA insiste aussi sur la nécessité de "mesures d'accompagnement" afin de prendre en compte une éventuelle "réticence des pilotes à déclarer leurs problèmes et à solliciter une assistance médicale par crainte de perdre leur licence".

Compte rendu du Monde.fr

Les experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) ont donc confirmé ce dimanche 13 mars le scénario d’un crash volontaire. Selon le BEA, le copilote, Andreas Lubitz, avait « intentionnellement réglé les consignes du pilote automatique pour commander une descente de l’avion jusqu’à la collision avec le relief ».

Le BEA a également recommandé un renforcement du contrôle médical et psychologique des pilotes afin d’améliorer la sécurité des vols. Le BEA a émis deux recommandations de sécurité « pour effectuer une analyse régulière des incapacités de vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques », indique-t-il. Le bureau insiste aussi sur la nécessité de « mesures d’accompagnement » afin de prendre en compte une éventuelle « réticence des pilotes à déclarer leurs problèmes et à solliciter une assistance médicale par crainte de perdre leur licence ». Le crash de l’appareil de la compagnie allemande avait fait 150 morts, dont six membres d’équipage.

Une information judiciaire ouverte en juin

En juillet, l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), chargée par la Commission européenne de repérer les failles ayant permis au copilote de Germanwings d’écraser volontairement l’avion dans les Alpes françaises, avait rendu des recommandations de sécurité, dont une évaluation psychologique obligatoire des pilotes avant leur embauche. L’Agence recommandait également qu’un pilote ne soit plus laissé seul dans un cockpit, mais le BEA ne fait pas mention de cette mesure dans son rapport final.

Une information judiciaire pour « homicides involontaires » contre X a été ouverte le 18 juin afin de déterminer comment Andreas Lubitz, le copilote, a pu être autorisé à voler malgré sa santé fragile. Il avait vu « 41 médecins en cinq ans », dont 7 dans le mois précédant le crash, avait déclaré le procureur de Marseille, Brice Robin.