Publié par Anonyme (non vérifié) le jeu, 12/05/2016 - 15:45

Ce jeudi à l'hôtel de la région PACA à Marseille se tiend une séance d'installation de la Conférence régionale consultative. Le but, selon Christian Estrosi, permettre à « toutes les forces politiques candidates au premier tour […] de disposer d'un espace d'expression et d'échanges autour des grandes orientations de la politique régionale. » Cette séance sera composée du Président actuel de la région PACA, Christian Estrosi, et de ses 3 prédécesseurs Michel Pezet, Jean-Claude Gaudin et Michel Vauzelle.
Communiqué de Christophe Pierrel PS/ Debout la Fauche
Nous avons participé cet après-midi à la Conférence régionale consultative installée par Christian Estrosi.
Nous y allions sans illusions: le Président de Région, en convoquant cette séance après le vote du premier budget de la mandature, a envoyé un mauvais signe en retirant toute utilité consultative réelle à cette assemblée. Espérons qu'il en sera autrement pour le budget 2017 !
Tout était mis en scène pour valoriser la nouvelle posture de Christian Estrosi, drapé dans les habits du rassembleur des forces vives de la région et entouré pour l'occasion, à la tribune des trois anciens présidents.
La composition de cette assemblée, qui associe de nombreuses composantes à la représentativité réelle variable nous laisse songeurs... Pourquoi associer par exemple les représentants des cultes, aux débats sur les questions de transports ou de développement économique ?
La capacité du Président Estrosi à favoriser le renouvellement de la vie politique est plutôt faible et nous devrons, à travers notre mouvement, porter cette dynamique.
Alors qu'il prétend ouvrir une "agora", Christian Estrosi s'est contenté de donner la parole à une série d'intervenants successifs, sans autoriser aucun débat.
Quant à nous, nous avons réaffirmé notre volonté de nous placer dans une démarche constructive et combative, pour défendre l'existant et faire de nouvelles propositions pour une région qui renforce les services publics au service de l'égalité entre les citoyens et les territoires, qui promeut une Economie régionale dynamique, riche de ses entreprises et de leurs salariés, une économie sociale et solidaire qui permet le respect de chacun, une Région stratégique et rassembleuse plutôt que repliée sur de petites féodalités.
Nous sommes déterminés à porter dans le débat public régional l'étendard des forces de progrès, dans une démarche constructive et combative.
Plus que jamais dans cette période de crise économique sociale et morale, notre région a besoin du camp du progrès.
Nous participerons aux différentes commissions mises en place au sein de la conférence, sur la base des exigences que nous avons formulées, en particulier la communication par le President à tous les membres de la conférence, des éléments de délibération du conseil régional.
Nous attendons toujours des précisions sur les modalités de travail de cette instance.
Cécile Muschotti, Ladislas Polski et Christophe Pierrel
Debout la Gauche !
Communiqué de presse du FN PACA:
Sauterie ébruitée : quand Christian Estrosi cache sa fête anti-suffrage universel...
Christian ESTROSI va enfin tenir sa première promesse : sa "conférence régionale" (sic) va se réunir ce jeudi 12 mai.
Rappelons la recette de ce brouet post-électoral indigeste ; prenez un président redevable à la gauche qui l'a fait élire, ajoutez une gauche sortie par la (petite) porte et qui rêve de rentrer par la fenêtre, mélangez une pincée de listes ravies de trouver une tribune que le suffrage universel ne leur a pas accordée, remuez le tout avec quelques grands mots creux du type "respiration démocratique" (alors qu'il s'agit plutôt de l'asphyxier), ajoutez une petite sauce estrosienne (beaucoup de mots pour peu de résultats) et vous obtenez un rassemblement hétéroclite et inutile comme le système les adore.
Problème : cette petite sauterie, qui se réunit quand même dans l'hémicycle de la Région, se fait (encore) aux frais du contribuable régional, et au mépris total du suffrage universel, que nous croyions naïvement souverain. De plus, cette "conférence" sans légitimité électorale, qui n'a pour seul but que de montrer la magnanimité à peu de frais de notre "super-résistant" soudainement touché par la grâce du pluralisme (sauf avec son opposition légitimement élue), tourne le dos aux principes mêmes de notre Constitution et du Code général des collectivités territoriales. L'expression de la souveraineté populaire? Elle s'exerce par le suffrage universel. Celle de la société civile ? Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) est la seule instance définie par la loi pour l'incarner.
Preuve du malaise autour de ce joyeux rassemblement : l'embargo quasi-total sur sa première réunion. Et le fait que que les conseillers régionaux, pourtant censés être les premiers avertis des affaires de la région, ne devaient semble-t-il avoir aucune information sur le sujet.
Ce contournement du suffrage universel ne nous étonne hélas pas de la part de Christian ESTROSI, qui préfère sans doute déplacer les débats prévus de notre assemblée vers des courants moins bruyants que le groupe d'opposition constructif que constitue le Front National en Région PACA.
Bien évidemment, le groupe Front National a refusé de participer à cette mascarade et entend bien rappeler par toutes les voies à sa disposition que le respect de la souveraineté populaire, des institutions et du suffrage universel prévaut sur les tentatives de détournement de Christian ESTROSI.
Discours de Christian ESTROSI Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Monsieur le Président, Député des Bouches-du-Rhône, cher Michel Vauzelle,
Monsieur le Président, Sénateur-Maire de Marseille, cher Jean-Claude Gaudin,
Monsieur le Président, cher Michel Pezet,
Mesdames et Messieurs les membres de la Conférence Régionale Consultative,
Je veux tout d’abord vous souhaiter la bienvenue dans l’hémicycle du Conseil régional et vous remercier d’avoir accepté de siéger au sein de cette Conférence.
Je veux également dire mon respect et saluer mes 3 prédécesseurs qui chacun ont servi Provence-Alpes-Côte-d’Azur, avec passion et engagement en présidant aux destinées de notre région et qui ont accepté de coprésider cette Assemblée
Vous le savez, les circonstances des dernières élections régionales ont été exceptionnelles.
Au lendemain du premier tour, les 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens ont choisi de se rassembler autour des valeurs de la République.
Ces électeurs de tous bords ont souhaité éviter une tache noire sur la Provence, sur les Alpes et sur la Côte-d’Azur.
Ils ont refusé l’affront national pour notre région !
Lorsque le 6 décembre dernier j’ai utilisé le mot de résistance, le gaulliste que je suis l’a fait en en mesurant le poids.
La résistance c’était un combat bien sûr mais c’est aussi un état d’esprit !
Alors, au soir du premier tour, certains adversaires ont fait le choix de se retirer et de ne pas être candidat au second tour.
Ce choix, je l’ai salué car il était profondément républicain et courageux.
Je mesure le sacrifice que renoncer à siéger au sein de l’hémicycle régional peut représenter.
Seul le prononcé fait foi
Mais pour que les choses soient bien claires face à ceux qui mentent et calomnient, rien, absolument rien, n’a été demandé ou offert en échange car les principes républicains ne se marchandent pas !
Faire ce choix, ce n’était pas la collusion des intérêts particuliers. Ce choix c’était faire primer l’intérêt général et les électeurs ne si sont pas trompés.
Aussi, je ne voulais pas faire comme si rien ne s’était passé pendant ces élections. Je ne voulais pas, à mon tour, tomber dans l’écueil qui fût celui de Jacques Chirac en 2002.
Malgré toute l’estime que j’ai pour l’ancien Président de la République, je pense qu’avoir refusé de voir celles et ceux qui ne partageaient pas nos idées et qui pourtant se sont mobilisés et ont voté pour lui était une erreur.
Dire cela ce n’est en rien renier les différences et les divergences que nous avons !
Le 13 décembre 2015, les électeurs de gauche qui ont voté pour nous n’étaient pas devenus estrosistes et je n’étais pas devenu socialiste.
Vous le savez tous, je suis et je reste un homme de droite, un gaulliste social.
Et je vais vous dire, je revendique mes désaccords avec les socialistes et il est naturel qu’ils fassent de même.
Ces désaccords, nous les retrouvons dans nos actions respectives.
Chacun a bien pu voir les mesures que je mets en oeuvre depuis mon élection à la Présidence de notre Région.
Elles sont conformes au projet que j’ai présenté dès le 1er tour et à ce que j’incarne avec ma majorité.
Et ce n’est pas vous faire insulte Monsieur le Président Vauzelle, que de dire cela.
Simplement je ne serai jamais de ceux qui tomberont dans le piège que nous tend l’extrême droite.
Le Front national voudrait faire croire aux Français que la droite et la gauche c’est la même chose, qu’au fond tout se vaut et que rien ne nous différencie.
Si tel était le cas, alors cette Conférence Régionale Consultative n’aurait pas lieu d’être.
Si tel était le cas, alors les représentants de la gauche ne seraient pas là aujourd’hui dans cet hémicycle.
Votre présence aujourd’hui est un démenti cinglant à ceux qui n’aiment ni la République, ni la démocratie.
Et je vais vous dire la vérité, lorsque j’entends qu’une jeune femme qui prétend incarner la jeunesse en politique déclare, il y a quelques jours seulement, être je cite: « saoulée par les valeurs de la République », je suis attristé. Comment peut-on si jeune ne rien incarner de plus que la vieillesse des idées ?
Car pour nous tous ici, la République, ce n’est ni l’ennemi à abattre comme le déclarent ceux qui ont choisi de pas prendre part à cette conférence ni une simple place !
La République c’est une exigence quotidienne et des principes avec lesquels on ne transige pas.
Seul le prononcé fait foi
La République comme la nation pour Renan c’est un plébiscite de chaque jour.
La France c’est ce pays qui a réussi la synthèse républicaine. Cette synthèse républicaine qui est sans doute la plus exigeante des institutions mais aussi la plus belle expression de la liberté.
Alors, Mesdames et Messieurs,
Cette Conférence Régionale Consultative, que je m’étais engagé à créer pendant les élections, nous l’installons aujourd’hui.
Mon devoir, c’est que toutes les sensibilités politiques puissent s’exprimer.
Mon devoir, c’est de mettre à disposition tous les outils afin que nous puissions travailler au service de l’intérêt général.
Mon devoir, c’est de ne pas être enfermé dans des débats stériles et partisans avec ceux qui voudraient faire croire qu’à eux seuls, ils représentent toute la région.
Mais ce que deviendra cette Conférence ne dépend pas que de moi.
Cela dépendra de ce que vous déciderez d’en faire, de votre engagement, de votre intérêt pour cette Conférence.
Pour ma part, je considère que sur certains sujets nous pouvons, nous devons, travailler au service de l’intérêt général.
C’est ce que nous ont demandé les électeurs et ne pas le faire, c’est se jeter dans les bras des extrémistes de droite comme de gauche.
Je constate d’ailleurs que seuls le Front national et Lutte ouvrière ont refusé de participer à cette Conférence.
Preuve s’il en fallait encore une que les extrémistes ont peur du débats d’idées et ne veulent surtout pas prendre le risque d’apporter des solutions concrètes pour améliorer la vie quotidienne des Français. Eux qui se nourrissent des problèmes de la France et de nos compatriotes.
J’avais pris l’engagement de combattre les extrêmes et c’est ce que je fais quotidiennement.
Non pas en insultant les électeurs ou en leur reprochant leur choix, mais par un travail de pédagogie, en combattant les contrevérités et en obtenant des résultats.
Obtenir des résultats, c’est la seule manière de démontrer que les extrémistes avec leurs idées courtes sont une impasse pour la France !
Mais, je sais aussi que ce combat je ne le gagnerai pas seul.
C’est la raison pour laquelle, je souhaite que cette Conférence soit bien évidement un lieu où vit la liberté d’expression.
La liberté d’expression dont le philosophe britannique John Stuart Mill, a parlé comme on n’en avait jamais parlé:
Seul le prononcé fait foi
« Si tous les hommes moins un partageaient la même opinion, ils n’en auraient pas pour autant le droit d’imposer silence à cette personne, pas plus que celle-ci, d’imposer silence aux hommes si elle en avait le pouvoir ».
Mais aussi un lieu de débats et d’échanges, où la critique si elle n’est pas indispensable sera possible et les propositions bienvenues.
Et bien aujourd’hui je me sens l’héritier de ce grand penseur mort en 1873, chez nous, en Avignon !
Nous avons la chance de participer à la création d’un nouveau mode d’expression politique alors je vous en conjure ne nous interdisons rien !
Cette Conférence Régionale Consultative, je veux qu’elle soit un lieu de liberté, un lieu de créativité.
C’est pourquoi j’ai également souhaité associer la société civile.
Par-delà l’engagement de certains d’entre vous, chefs d’entreprises, acteurs, directeurs de théâtres, prêtes, rabbins, imams, pendant la campagne pour défendre notre développement économique, notre culture et nos libertés, notamment celle de croire ou de ne pas croire, j’estime qu’il est indispensable d’abattre le mur qui s’est peu à peu érigé entre le monde politique et la société civile !
La défiance des Français vis-à-vis de leur classe politique est aujourd’hui si grande, que personne ne peut penser que l’on pourra continuer dans les années à venir à fonctionner comme ce fût le cas jadis au siècle passé.
L’idée qui voudrait que les électeurs continuent à accepter d’être convoqués aux urnes sans qu’aucun compte ne leur soit rendu par la suite est une folie.
Il faut en finir avec cette conception de la démocratie qui consisterait seulement à réclamer le suffrage des électeurs tous les 5 ou 6 ans. Je veux que les électeurs puissent redevenir de véritables citoyens.
Nous devons inventer une citoyenneté durable qui replacera le citoyen au coeur du débat et qui en fera son acteur principal.
Le citoyen, c’est celui qui participe à la vie de la collectivité, qui peut apporter ses idées et ses projets.
Celui à qui on fait confiance et que l’on écoute.
Celui qui parfois peut nous faire changer d’avis. Il m’arrive de changer d’avis lorsque je parle avec vous car je ne suis pas un idéologue.
Je n’ai rien oublié de cette campagne, ni les attaques des uns et des autres, ni le message que nous ont envoyé les électeurs au premier tour.
Ce message, doit nous servir de prise de conscience. Dans ce pays en proie à tant de divisions, à tant de crises, économiques, sociales, politiques, l’exigence nous est faite de nous rassembler, de nous dépasser et parfois même de transcender les clivages partisans.
Je veux renouer avec le débat d’idées en écoutant chacun, y compris mes adversaires !
Seul le prononcé fait foi
Et je vous le dis, si les avis et propositions de cette Assemblée consultative vont dans le bons sens et servent l’intérêt général, alors je n’aurai aucune peine à les soumettre à l’Assemblée plénière de notre Région pour qu’ils s’appliquent concrètement !
Je ne voulais pas arriver devant vous aujourd’hui en vous présentant une armature figée pour cette Conférence.
Bien sûr j’ai mon idée de la manière dont elle devrait s’organiser car j’y ai longuement réfléchi.
Mais avant de vous en faire part, de retenir les modalités d’organisation, je souhaite connaitre vos propres idées.
Je veux que nous construisions ce nouvel outil d’expression démocratique ensemble.
Je vous annonce donc que chacun des 11 groupes de la Conférence c’est-à-dire les 8 partis politiques présents à l’élection régionale qui ont accepté de siéger et les 3 groupes représentant le monde économique, le monde de la culture et celui des cultes et des institutions, devra désigner 2 de ses membres pour travailler collectivement sur le règlement intérieur qui sera le nôtre.
Dans le même esprit, chaque groupe aura tout à l’heure la parole pour s’exprimer sur le premier budget adopté le 8 avril dernier.
J’aurai souhaité que la Conférence Régionale se réunisse avant son adoption mais j’avais un devoir, celui de bâtir un budget de 2,1 milliards d’euros en quelques semaines seulement pour assurer la continuité de la Région et du service public !
Pour autant, nous aurons au mois de juin une décision modificative et un budget supplémentaire qui mérite que nous puissions connaitre votre sentiment.
Je vous proposerai aussi que la Conférence Régionale Consultative puisse apporter une contribution déterminante au Schéma Régional de Développement Economique d’Investissement et d’Internationalisation que nous devons élaborer.
Je proposerai aussi que notre Conférence puisse apporter une contribution à la politique de transports notamment dans le cadre de la renégociation de l’avenant avec la SNCF qui interviendra la semaine prochaine.
Nous allons également nommer dans les jours à venir un Secrétaire général de la Conférence pour coordonner les travaux et vous pourrez vous autosaisir de questions qui vous semblent importantes pour l’avenir de notre terre.
Tout ne viendra pas d’en haut et cette Conférence ne sera pas une simple chambre d’enregistrement.
Ce sera un lieu de débats et de controverses s’il le faut.
Nous allons inventer un nouveau mode d’expression démocratique et pour cela nous devrons faire preuve d’audace.
Cette audace elle est d’autant plus nécessaire que la France est bloquée par les conservateurs.
Au moment même où nous portons sur les fonts baptismaux ce lieu de débats, l’utilisation du 49-3 à l’Assemblée nationale signe l’échec du dialogue.
Ici, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur je vous propose de réformer dans le dialogue ! C’est aussi l’objet de notre Conférence.