Alpes de Haute-Provence : 150 capteurs sismologiques sur le glissement de terrain du Sauze

150 capteurs sismologiques ont été installé sur le glissement de terrain du Sauze, pour aider à améliorer la gestion du risque. C'est en juin et juillet dernier que l'Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre de l'Université de Strasbourg, avec le soutien du Centre National de la Recherche Scientifique CNRS, a installé ce réseau très dense.

Ci dessous, le communiqué de presse :

Cette expérience a été rendue possible grâce à l'utilisation de stations sismologiques miniaturisées et autonomes, utilisées habituellement par l'industrie de l’exploration sismique pétrolière, et déployées pour la première fois sur un glissement de terrain. En effet, comme l'indique Jérôme Vergne, chercheur à Strasbourg, le boom pétrolier des années 2005 à 2014 a développé l’exploration sismique à terre dans des régions difficiles d’accès favorisant ainsi l’émergence de systèmes d’acquisitions sans câbles (en opposition aux lignes câblées de géophones), plus simples à déployer.

Jean-Philippe Malet, également chercheur à Strasbourg et responsable du suivi de glissements de terrain dans la vallée de l'Ubaye, indique que l'intérêt de ces capteurs est de pouvoir détecter les sources sismiques, dans une gamme de fréquence très large, qui sont soit créés par la déformation du glissement, par des chutes de rochers ou par des circulations de fluide en profondeur. Les petits séismes régionaux liés au fonctionnement de la faille de Sérennes sont également enregistrés.

En outre, ces appareils ont enregistrés pendant plus d’un mois le mouvement continu du sol, aussi appelé « bruit sismique » et issu de l’activité humaine (circulation, usines …) ou même des tempêtes dans. Ces micro vibrations ambiantes vont être utilisées pour tester de nouvelles méthodes d’imagerie de la structure du versant à très haute résolution spatiale et tenter de suivre de son évolution au cours du temps. Cela dans le but de mettre en place un nouveau moyen de surveillance de ces glissements fonctionnant en continu et de manière entièrement passive.

Pour aider à l’interprétation de toutes ces données sismologiques, un suivi de la déformation de la surface du versant à des précisions de l'ordre de quelques millimètres a également été mené avec l'installation d'un radar interférométrique qui a permis d'imager les déplacements toutes les 5 minutes. Ces données, novatrices, sont actuellement analysées par Floriane Provost, une jeune doctorante, dont les objectifs de recherche sont de mieux comprendre la relation entre la dynamique des glissements de terrain et les différentes sources sismologiques associées pour essayer de trouver des précurseurs du déclenchement utiles pour la gestion du risque.

L’ensemble de l’équipe a bénéficié des services du centre Séolane pour son séjour en Ubaye.

Jean-Philippe Malet, Jérôme Vergne, Floriane Provost, Université de Strasbourg - EOST