CER de Tallard : Jean-Michel Arnaud souhaite "rassurer la population"

Un CER (Centre Éducatif Renforcé), va bientôt s'implanter dans la commune de Tallard, à la sortie de la commune en direction de l'aérodrome. Un CER qui accueillera au maximum 8 jeunes de 13 à 16 ans, originaires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, placés par décision judiciaire, pour des séjours de réinsertion dans la société. Cela ressemble à la dernière chance avant l'étape de la prison. Il y aura deux stages de quatre mois et demi et donc trois mois de repos sans activité dans le centre. Les jeunes doivent arriver en janvier. Certains voisins sont foncièrement contre. Jean-Michel Arnaud réagit :

Pourquoi Tallard ?

La dernière structure de ce type a fermé ses portes à Aspres sur Buëch il y a plus d'un an. L'association SOS, qui a remporté un appel d’offres lancé par le ministère de la Justice, souhaitait donc implanter une nouvelle structure à Gap. Refus de la Municipalité. L'Association s'est donc rapprochée de Sigoyer. Sans succès. La commune de Tallard a donc été sollicité il y a quelques mois. Deux belles maisons, qui appartenaient à une Tallardienne, ont été léguées à l'APF (Association des Paralysés de France). Face au manque de moyens, l'APF a donc décidé de solliciter une autre association pour prendre le relais. SOS s'est donc positionnée pour implanter le CER.

Les voisins montent au créneau

Cette nouvelle n'est pas vraiment appréciée dans le voisinage. "Nous n'en voulons pas pour plusieurs raisons" évoque un riverain. "Nous souhaitons aider ces jeunes. Mais en pleine campagne, loin du centre, des entreprises et du travail, nous ne pensons pas que cela est une bonne chose" précise ce proche voisin des deux maisons choisies par SOS. "Il y a des casernes militaires qui sont vides avec des terrains de foot, des salles de sports et des réfectoires. C'est mieux que deux villas au milieu des vaches" témoigne un voisin. Les riverains estiment aussi que "la perte immobilière sera énorme, en plus du bruit engendré par l'aérodrome". Autre sujet pointé du doigt : l'accès. Les riverains estiment "que le chemin n'est pas adapté aux croisements de voitures, qui seront encore plus nombreuses lorsque les jeunes et les salariés seront là". Les voisins ont été reçus par le maire, Jean-Michel Arnaud, et s'apprêtent à créer une association. Une pétition sera aussi lancée et distribuée dans les communes voisines comme Curbans, la Saulce, Lettret, Châteauvieux, Neffes et Avançon. 

La position de la Mairie

Jean-Michel Arnaud rappelle tout d'abord qu'il "n'a pas son mot à dire, puisque la transaction se fait entre deux associations sur un domaine privé". Mais compte tenu de l'aspect sensible de ce dossier, il tient à clarifier la situation. "Je souhaite tout d'abord évoquer les bonnes relations que j'entretiens avec l'Association SOS depuis des années, puisque c'est elle qui effectue un travail sérieux au centre les Guérins de Sigoyer" précise Jean-Michel Arnaud.

Le maire de Tallard assure qu'il a posé trois conditions pour la venue de ce CER. "Il y aura tout d'abord un retour d'expérience au bout d'un an, pour savoir si oui ou non, on maintient le CER sur Tallard. Le Conseil Municipal devra se prononcer". Puis, Jean-Michel Arnaud promet un comité de pilotage. "Je serai dans ce comité et je souhaite qu'un riverain, voisin du CER, soit aussi dans ce comité". Enfin, le maire de Tallard a obtenu la garantie que "les groupes de mineurs soient encadrés le plus sérieusement possible, à l'intérieur et à l'extérieur du CER". Pour ce qui est du chemin, Jean-Michel Arnaud assure "qu'un élargissement sera fait à la fin du retour d'expérience".

Jean-Michel Arnaud tient aussi à valoriser ce projet qui peut, selon lui, "devenir un projet magnifique pour le territoire". Quinze équivalent temps plein seraient ainsi créés dans le secteur du social à Tallard. "Il y a aussi un intérêt général, puisque nous tendons à la main à des enfants qui, bien souvent, n'ont pas des parents à la hauteur". 

Bon à savoir

Les travaux de mise en conformité du CER doivent commencer en septembre. Les premiers mineurs sont attendus dans ce centre à partir de janvier 2017. Jean-Michel Arnaud souhaite, avec les membres de l'Association SOS, rencontrer les riverains pour répondre à leurs questions. La date du 29 juillet a été retenu. Enfin, selon les statistiques de l'Association SOS, ce sont trois jeunes sur quatre qui sont remis dans le droit chemin suite au passage en CER.

 

 

 

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