Législatives 2017 : état des lieux dans les Alpes du Sud. Le dossier D!CI TV

Alpes du Sud : l’heure du changement a sonné au sein des Républicains. Le très sarkozyste et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a perdu la présidence par intérim qu’il occupait depuis juin. Il conserve toutefois un poste de vice-président. L’autre grand perdant du bureau politique qui s’est tenu ce mardi, c’est le président de la région PACA : le très sarkozyste Christian Estrosi. Il n’est plus dans l’organigramme du parti, alors qu’il était jusque là, président de la CNI (Commission nationale des Investitures). À gauche aussi, ça se bouscule, entre l'attente de la primaire et l'effet Macron. Le Front National arrivera-t-il à briser le plafond de verre ? Quelles conséquences dans les Alpes du Sud ? Éléments de réponse avec Samir Mathieu.

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C’est un grand chamboulement qui a eu lieu ce mardi au siège national des Républicains. François Fillon a placé ses proches à la tête du parti, et surtout, enlevé des postes stratégiques aux anciens sarkozystes. L’exemple le plus criant est celui du président de la région Christian Estrosi, démis de son poste de président de la commission nationale des investitures. Et c’est un élément clé de la stratégie du parti pour les prochaines législatives. Il a été remplacé par un proche de François Fillon, Jean-François Lamour. De quoi donner des ailes à toutes celles et ceux qui souhaiter revoir les investitures. Dans les Hautes-Alpes, Henriette Martinez, ancienne députée de Gap, qui avait présidé le parti, et gardé sa carte de 1984 à 2014, va reprendre sa carte au sein des Républicains. C’est aussi une proche du nouveau président des Républicains, Bernard Accoyer, qu’elle a secondé pour la francophonie lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale.

 

LA DROITE AGITÉE DANS LES HAUTES-ALPES

 

Henriette Martinez le dit et le redit, il faut revoir l’investiture sur la première circonscription, où Corinne Chanfray avait été choisie en juin dernier pour laisser la place à la fillonniste Catherine Asso, également adjointe à Gap. Mais d’autres prétendants frappent à la porte et sont quasiment en campagne : c’est le cas du maire de Tallard, Jean-Michel Arnaud, déjà candidat dissident et perdant à deux reprises sur cette circonscription. Du côté du maire de Gap, certains de ses proches ont laissé courir le bruit que Roger Didier serait aussi intéressé par le poste, sans plus de précision. Enfin, le Parti des Hautes-Alpes présentera un candidat aussi sur la circonscription de Gap, nous précise son président, le Gapençais, Georges Obninsky.
La maire de Laragne de rappeler que s’il y a bien une circonscription où Corinne Chanfray est implantée, c’est la seconde, celle de Briançon et du Champsaur. Elle avait été attachée parlementaire de Patrick Ollier, et avait aussi travaillé pour Alain Bayrou et Jean-Yves Dusserre. Mais sur la seconde circonscription, le président départemental des Républicains, Arnaud Murgia a été investi. Il lancera officiellement sa campagne dès le 6 décembre. Reste qu’à droite, la question d’une investiture centriste n’a toujours pas été écartée. Et le nom de la maire d’Embrun et vice-présidente de la Région, Chantal Eyméoud revient bien évidemment. C’est elle qui avait été la candidate malheureuse sur cette circonscription en 2012. Autre incertitude, l’éventuelle candidature, déjà envisagée en 2012, du maire de Savines, Victor Bérenguel. Celui qui a été viré de l’UMP l’an dernier est désormais le responsable départemental de Debout la France !, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, qui compte bien présenter des candidats dans chacune des circonscriptions en France. Pour l’heure, ni Chantal Eyméoud, ni Victor Bérenguel ne souhaitent s’exprimer à ce sujet. Notez, toujours à droite, la candidature du Front National, qui devrait présenter son responsable départemental Patrick Deroin.

DIVISIONS AUSSI À GAUCHE DANS LES HAUTES-ALPES

À gauche, l’unité n’est pas forcément de mise non plus, vous le savez. Joël Giraud, le député PRG sortant est investi officiellement par le parti socialiste, et aura donc son soutien. Mais, le mouvement Tous Capables dans les Hautes-Alpes, avec les écologistes très puissants sur cette circonscription, et des communistes, pourraient ébranler la base électorale de Joël Giraud au premier tour. Sur la première circonscription des Hautes-Alpes, celle de Gap, Karine Berger est la candidate investie par le Parti socialiste, mais elle est sous la menace d’une candidature dissidente, pour l’instant, évoquée et toujours reportée. Elle aura par contre fort à faire avec les écologistes : Thierry Baud devrait être candidat aussi. Tout comme le Front de gauche, Lutte Ouvrière et d’autres partis d’extrême gauche. Notez qu’une candidature d’un candidat d’En Marche pour Emmanuel Macron est fortement envisagée sur la circonscription de Gap, et pourrait bousculer la simple logique droite/gauche d’alternance, qui se déroule traditionnellement sur cette circonscription.

 

DIGNE PEUT-ELLE BASCULER ?

 

Dans les Alpes de Haute-Provence, le député sortant de la première circonscription, celle de Digne, Gilbert Sauvan, ne se représente pas. C’est Delphine Baggary, conseillère départementale du canton de Riez qui a été investie par le PS. Elle a le soutien de Paola Valenti, la secrétaire départementale du PS et proche de Christophe Castaner, ou encore de Patricia Granet, la maire de Digne, qui préfère se consacrer à 100 % à sa ville et à la future agglomération. Le danger majeur sur cette circonscription traditionnellement ancrée à gauche, vient du Front National qui est arrivé en tête de tous les derniers scrutins. Le FN, qui, comme dans les Hautes-Alpes, vient de se restructurer avec un nouveau responsable départemental, Grégory Rose. Notez enfin la candidature officialisée de Marie-Anne Baudoui-Maurel, ex UMP et ex FN. Elle est leader de l’opposition à Digne où elle s’était présentée sous l’étiquette frontiste. En 2017, elle portera sa candidature sous l’étiquette Debout la France ! de Nicolas Dupont-Aignan. Chez les Républicains, Magali Surle-Girieud, maire LR de Colmars a été investie en juin dernier. Notez enfin, au centre-droite, la candidature de Joëlle Tébard de Gréoux-les-Bains. La présidente de l’UDI dans le 04 reste pour l’instant candidate puisque le parti de Jean-Christophe Lagarde n’a pour l’heure pas trouvé d’accord avec Les Républicains dans ce département.

 

FORCALQUIER/SISTERON/BARCELONNETTE/MANOSQUE : LA GRANDE INCONNUE

 

Les jeux seront beaucoup plus serrés sur la seconde circonscription de Manosque, Sisteron et Barcelonnette. Le député sortant, Christophe Castaner, sera le candidat d’Emmanuel Macron. Le parti socialiste investira donc un autre candidat. Le Front National sera présent dans cette circonscription où il est arrivé en tête des dernières élections, et espérera être au second tour. Le candidat des Républicains est connu. Il s’agit de Sébastien Ginet, président du parti dans le 04, battu de 20 voix seulement aux municipales de 2014 par Christophe Castaner à Forcalquier. Il a le soutien de l’ancien député, et maire de Sisteron, Daniel Spagnou. Mais de nombreuses voix se font entendre. Et à l’instar des sénatoriales, la droite pourrait partir divisée avec une ou plusieurs candidatures dissidentes. Sachant par exemple que Jacques Despieds, le maire de Mane a soutenu depuis longtemps François Fillon. Et puis reste toujours l’inconnu Jean-Claude Castel, maire de Corbières. Il a régulièrement fait entendre sa voix dissidente au sein des Républicains sur cette circonscription. Pascal Antiq, est toujours sur la ligne de front. L’adjoint de Bernard Jeanmet Peralta à Manosque avait été battu en juin pour l’investiture, mais il conserve de l’ambition sur cette circonscription et sort renforcé des primaires puisqu’il présidait le comité de soutien de François Fillon dans le département, alors que Sébastien Ginet avait soutenu Nicolas Sarkozy. Et l’UDI a aussi son candidat en la personne de Michel Vittenet.

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