Publié par Valentin Doyen le mer, 01/02/2017 - 09:56

C'est une affaire que le Front National aurait préféré éviter. Marine Le Pen, Présidente du Parti, ainsi que plusieurs autres députés européens, dont Jean-Marie Le Pen ou Bruno Gollnisch, sont actuellement au cœur d'une enquête.
Ils sont soupçonnés d'avoir payé des attachés parlementaires qui exercent ou exerçaient aussi des fonctions au sein du Front National. En résumé : de payer, avec l'argent du contribuable, des collaborateurs qui travaillent pour le parti.
Des soupçons d'emplois fictifs qui font mal au parti, même si la Présidente du Front National a décidé de résister. Marine Le Pen avait jusqu'à ce mardi soir pour rembourser 298 000 euros. Elle ne l'a pas fait. 298 000 euros, une somme qui correspond aux "cinq années de salaires de son assistante Catherine Griset, soupçonnée d'avoir occupé un emploi fictif" écrit l'OBS. Autre proche de Marine Le Pen visé : Thierry Légier, salarié pendant quelques mois au Parlement Européen, alors qu'il était son garde du corps.
Autres cadres du parti au cœur de l'enquête : Jean-Marie le Pen, et Bruno Gollnisch à qui il est réclamé, selon l'OBS, 320 000 et plus de 250 000 euros par l’institution européenne pour d’autres assistants parlementaires.
Parmi les noms cités, il y a, naturellement, celui d'Amaury Navarranne. L'ancien secrétaire départemental FN dans les Hautes-Alpes, et actuel conseiller régional FN du 05, est un proche de Bruno Gollnisch depuis longtemps.
« Oui, je suis toujours son assistant parlementaire à temps partiel » reconnaît le Varois qui se déplace régulièrement dans les Hautes-Alpes.
Mais l'élu du FN se défend et balaie les accusations d'emploi fictif. « Cela n'a aucun rapport avec le cas Fillon. Le Parlement Européen reproche au FN d'avoir des assistants qui font aussi de la politique. Or quel est le rôle d'un assistant parlementaire ? C'est justement de conseiller politiquement » réagit Amaury Navarranne qui, en plus de son poste d'assistant parlementaire, exerce lui aussi des fonctions au sein du parti. « En effet, je suis au Comité Central du parti, c'est-à-dire que je suis dans une Assemblée d'élus qui sont les cent représentants en France » précise Amaury Navarranne.
Mais alors, est-il inquiété par cette enquête au Parlement Européen ? « Mon nom a été cité il y a plusieurs mois. On m'a cherché des poux. Mais je ne suis pas inquiété aujourd'hui. Un assistant n'a aucune obligation de se rendre au Parlement. Moi, j'y vais souvent » conclut Amaury Navarranne, qui est également conseiller municipal à Toulon.
En tout, le FN doit rembourser au moins un million d'euros au Parlement Européen. Et même si les cadres ne souhaitent pas payer cette somme, une retenue sur les salaires sera automatiquement effectuée.