Le département des Hautes-Alpes va-t-il fusionner à terme avec celui de l'Isère ? La réflexion est lancée

Le département des Hautes-Alpes n'échappe pas, comme la plupart des départements, aux problèmes financiers. Comme nous l'évoquions il y a peu, la situation budgétaire devient très tendue. Si cette année les habitants devraient échapper à une hausse d’impôt, elle paraît inévitable pour l'année prochaine. Ce ne sera pas aussi fort, mais il faudrait une augmentation de 50 % des impôts pour que le département retrouve ses marges de manœuvre. D'où une réflexion parallèle qui vise à envisager un rattachement à un département bien plus riche, celui de l'Isère.

Ils sont plusieurs à y penser au département, et en premier lieu les élus départementaux eux-mêmes.
Une perspective qui pose entre autres des questions identitaires. En effet, de tout temps, les Hautes-Alpes ont été partagées entre la Région Rhône-Alpes, dont fait partie l'Isère, et la Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. A titre d'exemple en matière judiciaire, la Cour d'Appel est toujours à Grenoble, alors même que le préfet de Région est celui de Marseille.

Les pieds dans les Alpes, mais le regard vers Marseille, les Haut-Alpins ont toujours été partagés sur ce sujet. En témoigne la presse quotidienne régionale, le Dauphiné Libéré vient de Grenoble, et la Provence du sud.

D'aucun avait proposé un regroupement des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence qui se ressemblent tant, à l'image de ce qu'ont réalisé les deux Savoie. En effet, dans les Alpes du Nord, chaque département continue d'exister mais une assemblée commune a pris en charge la responsabilité, par exemple, du tourisme. Problème, on n'a guère senti d'enthousiasme sur cette fusion du côté des Alpes-de-Haute-Provence et Digne-les-Bains, et guère plus dans celui des Hautes-Alpes sur le thème : "avec deux pauvres, on ne fait pas un riche".

Au bout, les plus partants d'une fusion "Alpes du Sud" sont les élus des communes frontalières du 04 et du 05 ; le maire de Sisteron ou les élus de l'Ubaye. Dans les Hautes-Alpes, on est partagé. Dans le Dévoluy, le Champsaur et le Briançonnais, on serait plus partant pour un rapprochement avec l'Isère. Quand à Gap et dans le Buëch, on a plus d’atomes crochus avec Marseille.
 Question identitaire, question économique, c'est un important débat qui s'ouvre aujourd'hui. Avec, pour arbitre, le département de l'Isère qui aura à faire savoir son intérêt ou pas pour cette fusion avec les Hautes-Alpes, le plus haut département de France mais aussi l'un de ceux au budget le plus faible et où les marges de manoeuvre deviennent de plus en plus délicates..