Publié par Anonyme (non vérifié) le lun, 06/03/2017 - 19:33

Chaque semaine durant cette campagne électorale 2017, Jean
Beveraggi, tels ces colporteurs qui autrefois transportaient
marchandises et nouvelles d'une ferme, d'un hameau, d'un village
à l'autre, viendra vous livrer quelques réflexions sur les coulisses
de cette Présidentielle. Un billet au ton parfois décalé, souvent
dubitatif, mais toujours placé sous le signe de la bonne humeur.
N°1 : des promesses, toujours des promesses
Nous voilà donc à 7 petites semaines du 1er tour de cette
Présidentielle 2017, et bien malin celui qui peut prétendre
détenir les noms des deux futurs finalistes. En fait, pour ce
scrutin, c'est un peu comme pour le tiercé au PMU ! Avant
de jouer, encore convient-il de connaître la liste complète
des partants… Ce qui rappelons-le ne sera effectif que le
17 mars prochain, jour où le Conseil Constitutionnel
livrera le nom des candidats ayant recueilli au moins 500
parrainages validés.
Pour l'instant, force est de constater que le légitime débat
démocratique autour des idées et des propositions de
chaque aspirant à la fonction présidentielle est occulté
par les derniers soubresauts de François Fillon. Lequel se
débat dans le marigot de la droite française comme un
enfant qui a perdu ses brassières dans le grand bassin du
centre nautique de Fontreyne !
Les bouées de soutien moral que lui ont lancé hier à Paris
ses fervents supporters parmi lesquels des bataillons de
« La Manif pour tous » et de « Sens Commun », n'ont
visiblement pas compensé les coups portés depuis
quelques jours par ceux qui, de l'UDI aux Juppéistes et
aux Sarkozystes en passant par ses plus fidèles
compagnons, lui maintiennent la tête sous l'eau.
L'abandonnant ainsi à son triste sort pour n'avoir pas
tenu la promesse de ne pas se présenter s'il advenait qu'il
soit mis en examen dans l'affaire d'emploi de Pénélope.
Promesse : le maître-mot est lâché ! Car ce sont bien les
promesses des hommes politiques qui fleurissent en
périodes électorales en rythmant ces dernières. Une très
grande majorité de citoyens a beau claironner qu'elle ne
croit plus au discours politique, qu'elle se méfie des
promesses et que les élus usent d'une pratique assimilable
à de la publicité mensongère, rien n'y fait !
D'aucuns pensent que les français sont faibles et qu'ils
préfèrent entendre des fausses promesses de bonheur
plutôt que des promesses de temps difficiles. Et comme
l'emprise de l'idéologie politique derrière laquelle
s'inscrit l'élu écarte l'action politique même de la réalité
et de la responsabilité, les promesses irréalisables
entretiennent inconsciemment le sentiment profond d'être
membre d'une communauté identique...
Quand un candidat promet qu'il va relancer l'économie en
sortant de l'Europe… que le chômage et la pauvreté vont
être éradiqués … ou que la délinquance va cesser, (la liste
n'est pas exhaustive), même si ce sont assurément des
promesses intenables, ces promesses amènent néanmoins
ceux qui les reçoivent -qu'ils soient de gauche, de droite,
du centre ou d'ailleurs- à penser qu'ils ont les mêmes
visions politiques que celui qui aspire au fauteuil de
président….
Qui n'a jamais entendu cette célèbre phrase : « les
promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ». Elle
avait été reprise en son temps par Charles Pasqua, puis
Jacques Chirac. Mais c'est à un autre politique qu'on la
doit, à Henri Queuille ! Un élu corrézien qui fut le
symbole de l'inefficacité d'une IVéme République,
empêtrée dans le régime des partis et otage d'une
conception de la politique synonyme d'impuissance
fataliste et cynique. Le « petit père Queuille » comme on
le surnommait, occupa néanmoins pas moins de 21 postes
de ministre et fut 3 fois Président du Conseil !!!
Je me souviens du jour où mon ami le sénateur Marcel
Lesbros reprit à son compte lui aussi cette fameuse
phrase alors que je l'interrogeais sur une promesse faite
par le maire de Gap et député européen de l'époque, et qui
allait un jour lui succéder sur les bancs de la grande
assemblée : Pierre Bernard Reymond.
PBR, puisque c'est de lui qu'il s'agit, avait promis -je cite-
que « pour fêter le Réveillon du Jour de l'an 2000, les
Gapençais se rendraient à Grenoble par l'A51 ! ».
Une belle promesse, du type de celles que l'on va entendre
à bout de discours ces temps-ci. Car depuis, pas mal de
réveillons se sont écoulés et l'on sait ce qu'il est advenu du
dossier de l'autoroute…
Une raison de plus de redouter les belles promesses des
programmes électoraux. Comme le dit avec humour
Philippe Bouvard, « Méfions nous des promesses des
hommes politiques puisqu'ils ne peuvent nous faire de
cadeaux... qu'avec ce qu'ils nous prennent ! »….
A bon entendeur… Le Colporteur vous salue bien !