Elysée D!CI - le billet du colporteur : des promesses, toujours des promesses

Chaque semaine durant cette campagne électorale 2017, Jean
 
Beveraggi, tels ces colporteurs qui autrefois transportaient

marchandises et nouvelles d'une ferme, d'un hameau, d'un village

à l'autre, viendra vous livrer quelques réflexions sur les coulisses

de cette Présidentielle. Un billet au ton parfois décalé, souvent

dubitatif, mais toujours placé sous le signe de la bonne humeur.

N°1 : des promesses, toujours des promesses

Nous voilà donc à 7 petites semaines du 1er tour de cette

Présidentielle 2017, et bien malin celui qui peut prétendre

détenir les noms des deux futurs finalistes. En fait, pour ce

scrutin, c'est un peu comme pour le tiercé au PMU ! Avant

de jouer, encore convient-il de connaître la liste complète

des partants… Ce qui rappelons-le ne sera effectif que le

17 mars prochain, jour où le Conseil Constitutionnel

livrera le nom des candidats ayant recueilli au moins 500

parrainages validés.

Pour l'instant, force est de constater que le légitime débat

démocratique autour des idées et des propositions de

chaque aspirant à la fonction présidentielle est occulté

par les derniers soubresauts de François Fillon. Lequel se

débat dans le marigot de la droite française comme un

enfant qui a perdu ses brassières dans le grand bassin du

centre nautique de Fontreyne !

Les bouées de soutien moral que lui ont lancé hier à Paris

ses fervents supporters parmi lesquels des bataillons de

« La Manif pour tous » et de « Sens Commun », n'ont

visiblement pas compensé les coups portés depuis

quelques jours par ceux qui, de l'UDI aux Juppéistes et

aux Sarkozystes en passant par ses plus fidèles

compagnons, lui maintiennent la tête sous l'eau.

L'abandonnant ainsi à son triste sort pour n'avoir pas

tenu la promesse de ne pas se présenter s'il advenait qu'il

soit mis en examen dans l'affaire d'emploi de Pénélope.

Promesse : le maître-mot est lâché ! Car ce sont bien les

promesses des hommes politiques qui fleurissent en

périodes électorales en rythmant ces dernières. Une très

grande majorité de citoyens a beau claironner qu'elle ne

croit plus au discours politique, qu'elle se méfie des

promesses et que les élus usent d'une pratique assimilable

à de la publicité mensongère, rien n'y fait !

D'aucuns pensent que les français sont faibles et qu'ils

préfèrent entendre des fausses promesses de bonheur

plutôt que des promesses de temps difficiles. Et comme

l'emprise de l'idéologie politique derrière laquelle

s'inscrit l'élu écarte l'action politique même de la réalité

et de la responsabilité, les promesses irréalisables

entretiennent inconsciemment le sentiment profond d'être

membre d'une communauté identique...

Quand un candidat promet qu'il va relancer l'économie en

sortant de l'Europe… que le chômage et la pauvreté vont

être éradiqués … ou que la délinquance va cesser, (la liste

n'est pas exhaustive), même si ce sont assurément des

promesses intenables, ces promesses amènent néanmoins

ceux qui les reçoivent -qu'ils soient de gauche, de droite,

du centre ou d'ailleurs- à penser qu'ils ont les mêmes

visions politiques que celui qui aspire au fauteuil de

président….

Qui n'a jamais entendu cette célèbre phrase : « les

promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ». Elle

avait été reprise en son temps par Charles Pasqua, puis

Jacques Chirac. Mais c'est à un autre politique qu'on la

doit, à Henri Queuille ! Un élu corrézien qui fut le

symbole de l'inefficacité d'une IVéme République,

empêtrée dans le régime des partis et otage d'une

conception de la politique synonyme d'impuissance

fataliste et cynique. Le « petit père Queuille » comme on

le surnommait, occupa néanmoins pas moins de 21 postes

de ministre et fut 3 fois Président du Conseil !!!

Je me souviens du jour où mon ami le sénateur Marcel

Lesbros reprit à son compte lui aussi cette fameuse

phrase alors que je l'interrogeais sur une promesse faite

par le maire de Gap et député européen de l'époque, et qui

allait un jour lui succéder sur les bancs de la grande

assemblée : Pierre Bernard Reymond.

PBR, puisque c'est de lui qu'il s'agit, avait promis -je cite-

que « pour fêter le Réveillon du Jour de l'an 2000, les

Gapençais se rendraient à Grenoble par l'A51 ! ».

Une belle promesse, du type de celles que l'on va entendre

à bout de discours ces temps-ci. Car depuis, pas mal de

réveillons se sont écoulés et l'on sait ce qu'il est advenu du

dossier de l'autoroute…

Une raison de plus de redouter les belles promesses des

programmes électoraux. Comme le dit avec humour

Philippe Bouvard, « Méfions nous des promesses des

hommes politiques puisqu'ils ne peuvent nous faire de

cadeaux... qu'avec ce qu'ils nous prennent ! »….

A bon entendeur… Le Colporteur vous salue bien !

Elysée D!CI
politique