Elysée D!CI - le billet du colporteur : d'un extrême à l'autre, ça la fiche mal !

Chaque semaine durant cette campagne électorale 2017, Jean Beveraggi, tels ces colporteurs qui autrefois transportaient marchandises et nouvelles d'une ferme, d'un hameau, d'un village à l'autre, viendra vous livrer quelques réflexions sur les coulisses de cette Présidentielle. Un billet au ton parfois décalé, souvent dubitatif, mais toujours placé sous le signe de la bonne humeur.

N°8

D'un extrême à l'autre, ça la fiche mal !

Il me semble vraiment que les affiches des onze prétendants à l’Élysée

sont à l'image de cette campagne, c'est-à-dire peu enthousiasmantes. La

sobriété paraît avoir été cette année le maître mot des grands

communicants qui officient autour des candidats, et ce au détriment de la

créativité. On retrouve de grands visages - souvent retouchés par

photoshop -, des sourires discrets, des couleurs pâles, beaucoup de

cravates, des slogans pas toujours évidents… et peu ou prou de logos de

partis politiques !

Regardez Jean-Luc Mélenchon, l'homme qui aime tant les journalistes. Lui

arbore désormais un col ouvert, certainement synonyme d’anti-système, et

des lunettes. Et a remisé la couleur rouge pour un ciel bleu gris. Encore

mieux, pour bien démontrer qu'il s'est assagi, les noms des partis qui le

soutiennent ont disparu, et seule la lettre grecque « phi » qui symbolise la

philosophie, figure à côté de son nom. Quant à son slogan, « La Force du

Peuple », il est bien loin du « Prenez le Pouvoir » de 2012…

D'un extrême à l'autre, l'affiche de Marine Le Pen s'inscrit un peu dans le

même esprit visant à démontrer qu'elle s'est assagie elle aussi. Oubliés le

nom de famille de Le Pen - trop clivant - et le logo du FN. Gommés la

flamme frontiste et autres gadgets tricolores. Quant à l'habituel rictus des

plateaux TV, il est remplacé par un sourire de madone. Enfin, côté slogan,

le « Remettre la France en ordre » tout comme le « Au nom du peuple »

qui signe son affiche, affirment sa volonté de faire la révolution en

s'appuyant sur la base…tout comme Monsieur Mélenchon !

Loin d'être anodines, les affiches de certains candidats portent un message

qu'il convient de décrypter. En matière d'élection, c'est un peu comme avec

une bouteille de vin. L'étiquette peut être alléchante, attirante et

promettre une douce ivresse… Reste à savoir si le contenu n'est pas en fait

une mauvaise piquette de nature à vous refiler des aigreurs d'estomac à

vie … et une belle gueule de bois au lendemain du second tour de cette

Présidentielle.

Peut-on imaginer un tel 8 mai, soixante-douze ans jour pour jour après la

victoire des Alliés sur les Nazis et la fin de la seconde guerre mondiale en

Europe ?

Mon prof de philo, grand défenseur de la démocratie, ne cessait de nous

répéter qu'il convenait de garder toujours à l'esprit que les thèses

extrêmes, pour alléchantes qu'elles sont, se devaient d'être consommées

avec une grande modération.

Quand je vous disais que c'est un peu comme pour le vin.
 

A bon entendeur… Le Colporteur vous salue bien. 

Elysée D!CI
politique