Publié par Valentin Doyen le ven, 28/04/2017 - 17:21

Un appel à la grève générale illimitée à Gap à partir du 4 mai prochain a été lancé par les syndicats de la FSU, la CGT et la CFDT. Les syndicats dénoncent le silence du maire de Gap Roger Didier sur leurs revendications, à savoir l'amélioration des conditions de travail, l'amélioration du pouvoir d'achat et le respect des représentants du personnel. Ils pointent du doigt l'explosion des arrêts de travail dans les collectivités de Gap, du CCAS et de la communauté d'agglomération Gap-Tallard-Durance.
Ainsi, "en l'absence de réponses favorables" à leurs revendications, les trois syndicats appellent l'ensemble des personnels à une grève illimitée à compter du jeudi 4 mai minuit.
Communiqué de Christophe Pierrel :
Les salariés de la ville de Gap, de la communauté d’agglomération et du CCAS ont déposé aujourd’hui un préavis de grève à compter du jeudi 4 mai 2017.
Au-delà des revendications en grande majorité légitimes concernant leurs droits, cette situation démontre surtout un profond malaise parmi le personnel de nos collectivités territoriales gérées par Roger Didier.
Le dialogue semble en effet totalement rompu entre ceux qui assurent le service public de notre commune et notre intercommunalité et le Maire de Gap, par ailleurs Président de la communauté d’agglomération.
Le constat est tragique. De nombreux agents sont malmenés et déconsidérés dans les services alors que toujours plus de travail leur est demandé en étant de moins en moins nombreux.
Roger Didier justifie souvent ses choix concernant le personnel par des logiques d’économie et de bonne gestion. Est-ce à cela que se résume le service public de proximité ?
Le personnel mis à rude épreuve s’épuise et ne peut plus être aussi à l’écoute des usagers qu’il souhaiterait l’être. Certaines directions sont totalement dépeuplées par manque de recrutements ou suite à des départs non remplacés et le service public est de moins en moins bien rendu.
Dans nos crèches, nos écoles, nos Ehpad et dans tous les services du quotidien comme les transports urbains, le manque d’agents commence à se ressentir cruellement et peut parfois créer des problèmes inquiétants lorsqu’il s’agit de l’encadrement de nos enfants ou l’accompagnement des personnes âgées.
A titre d’exemple, la ville de Blois compte pour son service de propreté 65 agents quand la ville de Gap n’en a plus que 9 alors qu’ils étaient 25 à l’époque de Pierre Bernard-Reymond alors que le nombre d’habitants était bien moindre. La propreté de la ville, en-dehors du centre-ville, n’est plus assurée de manière égale sur l’ensemble de la commune. Il ne s’agit en rien de la remise en cause de la compétence de nos agents mais bien un problème profond de manque de personnel, d’organisation et cela sans compter la vétusté du matériel mis à disposition pour effectuer leur mission.
Le CCAS a perdu plus de la moitié de ses agents sans remplacements alors qu’ils ont comme mission d’assurer le suivi de toute la politique sociale de la ville, d’être à l’écoute de nos concitoyens les plus fragiles, ce qu’ils ne peuvent plus faire.
Et les exemples ne manquent hélas pas à tous les étages de la mairie, du CCAS et de l’agglomération…
Roger Didier souhaite lutter contre l’absentéisme. Il engage un travail sur cette question sans se poser la question majeure de ses propres responsabilités face à cette situation, son management pose en effet des grandes difficultés dans tous les services. Sa gestion et son comportement en interne entraînent de nombreux arrêts maladies pour cause de souffrance au travail.
Le maire de Gap voudrait renvoyer auprès des habitants l’image déformée mais tellement démagogique de fonctionnaires qui ne voudraient pas travailler. Il a souvent un discours très dur sur ses agents. Je crois qu’il n’en mesure pas la qualité et pour connaître beaucoup d’entre eux, je peux affirmer qu’ils sont en grande majorité compétents, attachés au service public et aimeraient pouvoir travailler dans un climat de confiance.
Alors que pour les villes de plus de 10 000 habitants les charges de personnel représentent en moyenne 57 % du budget de fonctionnement, à Gap elles ne sont qu’à hauteur de 45 % ce qui démontre que nous sommes en sous-effectif avéré.
Faire des économies est important mais, à travers ses choix, c’est le service aux Gapençaises et aux Gapençais que Roger Didier remet en cause et ce n’est plus acceptable. Il serait temps que la transparence soit faite sur les pratiques d’un homme qui n’a pas le sens du service public.
Le personnel municipal peut être d’une grande efficacité s’il a les moyens de ses ambitions. Je crois qu’il faut leur permettre de se libérer de la pression agressive qui leur est imposée et libérer les énergies dont ils sont animés.
Les idées, les innovations ne manqueraient pas si la confiance leur était donnée. C’est le sens de ce que je crois bon pour les agents mais plus largement pour notre ville !
Christophe PIERREL