Elysée D!CI - le billet du colporteur : entre deux tours, que vogue la galère

Chaque semaine durant cette campagne électorale 2017, Jean Beveraggi, tels ces colporteurs qui autrefois transportaient marchandises et nouvelles d'une ferme, d'un hameau, d'un village à l'autre, viendra vous livrer quelques réflexions sur les coulisses de cette Présidentielle. Un billet au ton parfois décalé, souvent dubitatif, mais toujours placé sous le signe de la bonne humeur.

N°9 :Entre deux tours, que vogue la galère

Alors que l'échéance fatidique se rapproche, à un moment où la

France s'apprête à dévoiler au monde entier combien la déchirure est

profonde au sein de sa société, la peur et l'angoisse des uns comme

l'espoir et l'arrogance des autres rythment les dernières heures de

cette campagne électorale.

Soyons clairs : chacun est placé désormais devant ses responsabilités

et n'aura à rendre de comptes qu'à sa conscience ! C'est un peu ce que

doivent se dire les 68 maires des Hautes-Alpes qui ont donné cette

année leurs parrainages pour les onze candidats en lice le 23 avril

dernier.

A l'évidence, nombre d'entre eux, et particulièrement ceux qui ont

permis à M.Dupont-Aignan de postuler à l’Élysée, se retrouvent

maintenant avec un goût amer dans la bouche… et la sérieuse

impression d'avoir été trompés. Le jeu électoral et l'ego sur-

dimensionné de tous ces hommes et femmes politiques en quête de

pouvoir conduisent souvent à une forme d'adultère.

En l'espèce, celles et ceux qui - en référence aux accents gaullistes du

maire d'Yerres et président de Debout La France - avaient pris son

sillage, ont désormais compris que ce dernier n'était en fait que le

sous-marin du FN, agissant corps et âme pour une Marine très

nationale pour ne pas dire nationale-populiste.

Au bord du lac de Serre-Ponçon, ce subit changement de cap a fait

quelques vagues. Et le maire de la commune, Victor Berenguel,

premier soutien à Dupont-Aignan, a bu quelques tasses avant d'enfiler

ses brassières. Pour finalement annoncer ce mardi midi qu'il quittait

Debout La France tout en respectant la décision de Nicolas Dupont-

Aignan.

« Une décision que je ne comprends pas, que je ne partage pas... » a-t-

il martelé.

Nonobstant ce constat , l'ancien élu RPR, UMP et du LR a rappelé

qu'il avait déjà annoncé il y a plusieurs mois qu'il ne rallierait jamais le

FN . On doit souligner le fait que lui est resté fidèle à sa parole et à

ses engagements, contrairement à M.Dupont-Aignan. Mais aussi qu'il

n'entendait pas pour autant voter en faveur de M. Macron dimanche

prochain.

Ni système, ni extrême : comme les lycéens dans la rue ces derniers

jours, le mot d'ordre du maire de Savines le Lac semble devoir venir

grossir les rangs d'un nouveau parti qui se lave les mains. En signe

d'innocence ? Et dont les tenants auront tout loisir de dire, au

lendemain... de lendemains qui déchanteraient,  qu'ils ne sont pour

rien dans les malheurs de la France !

Elysée D!CI
politique