Champsaur : les clichés de Vivian Maier de nouveau au coeur d'une guerre judiciaire

C'est une histoire sans fin. Les clichés de la photographe Vivian Maier, originaire du Champsaur dans les Hautes-Alpes, se retrouvent encore au coeur d'une guerre judiciaire entre, cette fois-ci, les États-Unis et le Canada. 

L’œuvre de Vivian Maier a été révélée au grand public après sa mort par le collectionneur John Maloof qui avait fait l’acquisition de ses négatifs au cours d’une vente aux enchères en 2007. John Maloof, à l’époque, avait embauché des généalogistes pour rechercher les descendants de l'artiste. Il était remonté jusqu'à Sylvain Jaussaud, basé à Saint-Laurent-du-Cros dans le Champsaur, qui avait cédé les droits d'auteur.

Entre temps, David C. Deal, ancien photographe et avocat, a livré une guerre sans merci à John Maloof en tentant de démontrer que le vrai héritier de Vivian Maier n'était pas Sylvain Jaussaud, mais Francis Baille, un Gapençais.

Finalement, il y a un peu plus d'un an, la Justice américaine a tranché en autorisant John Maloof à exploiter l'oeuvre de Vivian Maier, qui rapporte des grosses sommes au collectionneur.

Or, un autre collectionneur, Jeffrey Goldstein, avait également acquis une partie des négatifs de l'artiste et les a cédés à une galerie canadienne. La presse canadienne parle de 17 000 négatifs, vendus à Stephen Bulger, qui dirige une galerie à Toronto.

Aujourd'hui, un nouveau rebondissement vient déchaîner encore un peu plus les passions autour de l'héritage de Maier.

Alors que la photographe n'a fait aucun héritage pour léguer ses biens, un mandataire du Comté de Cook dans l'Illinois ordonne à la Justice Canadienne d'interdire l'exposition de l'oeuvre de Vivian Maier afin de protéger les droits d'auteur qu'il doit faire respecter. 

Dans une déclaration déposée auprès du tribunal, le mandataire de Maier affirme que "Goldstein a commencé à produire des tirages non autorisés des négatifs Maier en 2010 et les a vendus pour plus de 1000 $ chacun, voire plus". 

Ainsi, il est reproché à Stephen Bulger, le Canadien, d'avoir acheté et d'utiliser le travail de Vivian Maier sans l'autorisation des successeurs, notamment de John Maloof.

Sana Halwani, avocate de Stephen Bulger, a fait savoir au Toronto Star "qu'il allait se défendre devant les tribunaux". 

Dans les Hautes-Alpes, l'avocat de Francis Baille, Gapençais présenté comme l'un des héritiers de Maier, "ne souhaite faire aucune déclaration".

C'est donc reparti pour un tour. Le talent de Vivian Maier, cette Américaine au sang champsaurin, reconnu mondialement après sa mort, se retrouve de nouveau au coeur d'une histoire de gros sous. Elle, cette nurse si discrète qui a vécu dans la plus grande des simplicités tout au long de sa vie. 

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