Le colporteur : pour... tous ceux qui sont « Contre »

Pour... tous ceux qui sont « Contre »

Il faut bien avouer que nous vivons dans un drôle de

monde. Et que le comportement de certains de nos

compatriotes pousse quelquefois à s'interroger

légitimement sur les véritables aspirations de la nature

humaine.

En découvrant il y a quelques jours les résultats

toujours aussi alambiqués de l'élection municipale de

Vars, je me suis dit que les Varsincs s'étaient livrés au

petit jeu préféré des Français lors d'un vote : éliminer

plutôt que choisir ! Au fil des scrutins, on a pu constater

en effet que dans notre pays, les électeurs votaient

généralement contre un individu plutôt que pour son

programme…

Être « contre » semble bien de fait s'ériger en mode de

vie dans notre société. Au fil des journaux télévisés et des articles de presse, nous avons droit ainsi

quotidiennement à un long inventaire des actions,

pétitions, manifestations et autres opérations conduites

par des citoyens s'opposant à un projet ou à un autre.

Contre la loi travail, la fin des contrats aidés, la baisse

de l'APL ou l'augmentation de la CSG pour les

retraités…

Contre le cumul des mandats, le mariage pour tous, la

légalisation du cannabis, l'islamophobie.

Contre l'immigration, les vaccinations, le port du voile

ou du burkini. Ou encore contre les corridas….

Et cette petite liste estivale ne se veut pas exhaustive, nos

amis savoyards venant de rajouter une pétition contre

les clarines...

Partant de là, je me suis alors interrogé sur les

motivations profondes de tous ces gens qui se posent constamment en opposants. Qui aiment taper du poing,

qui nagent souvent à contre-courant, qui défient la

mode, l'opinion, les conventions et le politiquement

correct.

Ces femmes et ces hommes estiment-ils que dire non

c'est exister, s'appuyant peut-être sur cette citation du

philosophe Alain qui affirmait que « penser c'est dire

non ! »

Après quelques recherches sur le net, j'ai vite découvert

que dans nos deux départements alpins, les mouvements

d'opposition et de contestation poussaient à profusion

comme des crocus à la fonte des neiges ! Compte tenu de

la faible population de ce territoire, nous détenons

certainement le record de France des « jamais

contents ».

Je suggère donc que soit organisée cet automne ni plus

ni moins qu'une grande « Journée de la Contestation »

destinée à toutes les personne menant combat « contre »

un projet, une situation, une décision.

Une sorte de grande kermesse d'opposition regroupant

l'ensemble des Hauts et Bas Alpins soucieux de

promouvoir leurs actions.

Lesquels retrouveraient là à leur disposition des stands

abritant tous les services et administrations

généralement visés (La Poste, l'Education Nationale, la

Justice, l'ONF, TDF, la SNCF ), les représentants des

ministères ( Transport, Défense, Environnement,

Justice… ) sans oublier les maires, conseillers

départementaux et autres parlementaires.

Tout ce beau monde aurait tout loisir de s'expliquer à

partir des doléances de ceux qui sont :

contre le loup

contre la présence des chiens patous en montagne

contre la suppression du train Paris/Briançon

contre le Centre Educatif Renforcé de Tallard

contre les fermetures de classe, de bureaux de poste, de

casernes de gendarmerie

contre les écrans noirs dus à une mauvaise réception de

la TNT (Guillestrois)

contre le massacre des marmottes (Queyras)

contre l'implantation d'antennes relais

contre les zones blanches où les portables ne passent pas

contre un projet de téléski

contre la poursuite de l'A51

contre la fermeture d'une maison d'enfants vers

Embrun

contre l'expulsion d'un artiste peintre d'origine cubaine

à Gap
contre la chasse

contre la création d'une piste forestière (Sigottier)

contre le développement des activités sur l'aérodrome de

Tallard

contre la fermeture d'un espace culturel dans le Buëch

(le Fourmidiable)

contre les lignes THT dans le val de Durance

contre les éoliennes

et un petit dernier pour la route :

contre l'interdiction de nourrir les chats dans les rues de

Gap !

Ah, j'allais oublier. Il s'en trouve aussi pour être contre

les journalistes, ces cibles faciles désignées bien

souvent à la vindicte populaire. Pour ceux-là, je verrai

bien un stand de tir à la carabine avec - à la place des

petits canards ou des ballons - les effigies de tous les

membres de la rédaction Dici…
 

A bon entendeur, le Colporteur vous salue bien !

Le Colporteur