Hautes-Alpes : René Moreau, le maire de Veynes, fait le point sur l'occupation par des migrants de la Maison des "Chefs de gare"

La Maison des "Chefs de gare" à Veynes, située avenue des Martyrs, est occupée depuis plusieurs jours maintenant par des citoyens, pour certains membres du collectif Centre d'hébergement d'urgence des mineurs exilés. Une petite vingtaine de personnes environ sont accueillies en son sein, où les membres envisagent de donner des cours de français et d'aider les migrants pour leurs démarches administratives. La maison était, selon eux, abandonnée.

Pour le maire de Veynes René Moreau, il s'agit là d'une effraction pure et simple de la part des membres du collectif : "la Maison des Chefs était parfaitement fermée, il y a eu effraction. Ce bâtiment est en très mauvais état, il est insalubre, sans eau ni électricité. Il ne peut décemment servir de logement. Elle est en vente depuis plusieurs mois et un acquéreur potentiel était sur le point d'en faire l'acquisition." Le maire reconnaît un problème d'accueil des migrants à résoudre mais condamne l'action qui a été réalisée.

Ce mercredi soir, lors du conseil municipal de la commune, René Moreau a de nouveau fait le point sur la situation :

"Depuis samedi 9 septembre après-midi, date de l’effraction, les Veynois se posent des questions. Je vais donc répondre à leurs interrogations.  Deux principes s’imposent normalement à tout citoyen, principes qui sont censés les protéger :

1er principe : la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. On trouve cette maxime dès la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 (art 4) et dans le préambule de la constitution de 1793. Cette définition de la liberté a été bafouée

2ème principe : le droit de propriété et de jouissance de son bien est inaliénable. Ce second principe a été piétiné puisqu’il y a eu effraction pour pénétrer dans les lieux

Ces deux principes, élémentaires dans toute vie en société, ont été volontairement bafoués, non pour venir en aide à des migrants qui seraient à la rue à Veynes mais à des fins de publicité d’un groupuscule qui n’a même pas le courage de s’identifier clairement envers la population ou les autorités. Cette action n’est pas en faveur des migrants, car nous accueillons à Veynes depuis de nombreux mois un certain nombre de migrants mineurs non accompagnés, répartis dans plusieurs lieux d’hébergement. Ils sont pris en charge par différents organismes départementaux

Ils se comportent très bien. Avec Jacqueline MARCELLIN, adjointe aux Affaires sociales et Nathalie FERRERE, notre conseillère déléguée, avec différentes institutions de la ville, nous veillons à la qualité de l’accueil qui leur est fait. Tout se passe bien. Je n’ai jamais entendu de griefs ou de remarques de la part de nos concitoyens et nous en sommes très heureux. Lorsque, voici 2 ans, les services de l’Etat m’avaient annoncé la venue possible d’un certain nombre de migrants sur Veynes, j’avais pris soin de réunir le Bureau municipal afin de mettre en place un dispositif d’accueil digne. Nous avions pris soin de réunir toutes les associations caritatives, présentes à Veynes, pour les en avertir et mettre en place avec elles les dispositions nécessaires à cet accueil. Nous avions travaillé sérieusement. Nous n’avions pas cherché à faire le buzz

L’effraction et l’occupation illégale du bâtiment « Maison des chefs » est un mauvais coup porté à la ville et aux migrants qui sont suffisamment en souffrance d’avoir eu à quitter leur pays et qui n’ont jamais demandé à être instrumentalisés de la sorte. C’est un mauvais coup porté à l’image de Veynes. C’est aussi un mauvais coup qui est porté aux finances de la ville et donc aux contribuables de Veynes. Il faut qu’ils le sachent.

En effet, ce bâtiment est porté par un établissement public régional, l’EPF PACA, à la demande de mon prédécesseur depuis 2006. Il n’y avait aucun projet sur ce bâtiment mais la convention signée à l’époque fait obligation à la ville de racheter ce bien.

La date limite d’achat est fixée au 30 novembre 2017. D’un commun accord avec l’EPF, il avait été décidé de vendre ce bien. Un acquéreur avait été trouvé. Le compromis devait être signé la semaine dernière.La commune est donc dans l’obligation de racheter ce bâtiment au plus tard le 30 novembre sans pouvoir le vendre. Ce sont donc les Veynois qui seront mis à contribution aux travers de leurs impôts locaux.

Pour conclure, je rappelle que ce bâtiment est insalubre, il n’y a ni eau, ni électricité, ni chauffage. Les installations sont particulièrement vétustes et dangereuses s’agissant de l’électricité. Nous avons constaté que les squatters avaient mis en service de manière « sauvage » l’eau et l’électricité.Je considère que la vie des occupants peut être mise en danger. Et ce sont peut-être les Veynois qui devraient encore payer le résultat de telles inconséquences."
 

Photo : Google Maps

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