Hautes-Alpes / Gap : 573 000 € pour régler définitivement la menace de la pénurie d'eau, la solution du Canal de Gap

Vous le savez, depuis plusieurs semaines, la sécheresse touche les Alpes du Sud. L'eau se fait de plus en plus rare dans les rivières et les nappes phréatiques. L'inquiétude gagne tous les Gapençais, puisqu'il avait été dit début octobre qu'il n'y avait plus que 50 jours de réserve aux Jaussauds. Il resterait à ce stade une petite quinzaine de jours de réserve d'eau potable selon l'opposition, d'autres sources parlent de 26 jours. Après la municipalité et l'opposition, c'est au tour du Canal de Gap de se faire entendre. Son président, Robert Nebon, a fait toutes les études nécessaires à la réalisation rapide du captage de l'eau dans la nappe des Choulières, sur St Léger les Mélèzes. Pour 573 000 € en 42 jours, la menace de la sécheresse à Gap serait définitivement réglée ! Robert Nebon n'attend plus que le feu vert de la mairie...

 

Communiqué du président du Canal de Gap :

COMMUNIQUE DU PRÉSIDENT DU CANAL DE GAP

ÉTAT HYDRIQUE DES MILIEUX ET L’ACCÈS À LA RESSOURCE – POUR LE PRESIDENT LA SITUATION EST GRAVE, IL FAUT DÉMARRER LES TRAVAUX DANS L’URGENCE

Pour le Président du Canal de Gap, la solution d’un prélèvement aux Ricous n’est pas une solution pérenne pour sortir de la crise dans laquelle la ville de Gap s’est laissé prendre.

Il faut agir très vite, urgemment  et déployer les entreprises de travaux publics pour conduire les travaux.

Reprenons le dossier.

La CLEDA qui gère l’eau du Drac depuis des années a identifié la puissance de la nappe des Choulières. Elle y a pratiqué des pompages d’essai, des études qui confirment les qualités de cette nappe.

Étonnamment, lors du comité de gestion des débits du Drac amont du 24 octobre 2017, la ville de Gap a défendu la solution d’un prélèvement aux Ricous supplémentaire des eaux de surface avec passage des débits du cours d’eau sous le seuil des débits réservés. C’est-à-dire une proposition ni pérenne, ni respectueuse de l’environnement du Drac.

C’est inconcevable.

La ville aurait dû accepter la solution des Choulières proposée en début de réunion par le Président de la CLEDA, épargnant ainsi les déséquilibres écologiques sur le Drac qui vont désormais se manifester et surtout pour se tourner vers une ressource plus puissante.

Je ne comprends pas que tout le monde n’ait pas compris ce choix élémentaire, avec tous les travaux et études conduites par la CLEDA sur la nappe des Choulières.

Je ne comprends pas les motivations de la commune qui visent au statu quo.

L’urgence est là, chaque jour d’immobilisme nous rapproche d’une rupture d’alimentation en eau de la ville de Gap.

Aujourd’hui, c’est 26 jours d’autonomie alors que nous entrons en étiage d’hiver et qu’il ne pleut toujours pas.

Cela me laisse constater que la mesure des risques et des conséquences n’est pas perçu à sa juste hauteur.

En plus, il faut rappeler que des accords écrits sous forme de conventions existent entre le SIENAD et le Canal. Convention entre Canal et Champsaur pour un juste partage de cette ressource avec les irrigants et collectivités riveraines. Il s’agit bien sûr de coopérer avec les acteurs du bassin. Les collectivités de la zone doivent être desservis en priorité et la ville de Gap dans la foulée. C’est un minimum lorsque le territoire fourni cette ressource précieuse qu’est l’eau pour le territoire de Gap.

Pour ma part, dès la réunion du 24 octobre, j’ai soutenu la solution des Choulières et sa mise en œuvre immédiate. À peine sortie de cette réunion, je n’ai pas voulu que la situation reste bloquée. J’ai donc exposé au CGDDA la nécessité de poursuivre les études en vue de l’exploitation de la nappe des Choulières, et ai proposé que nous engagions cette fois les études d’exécution, ce qui, compte tenu de nos moyens humains et techniques, m’a été accordé.

Le président de la CLEDA connaît parfaitement le dossier depuis des dizaines d’années. Il sait vraiment de quoi il parle et sur ce terrain de l’efficacité nous n’avons pas de difficultés.

De retour à Gap, j’ai donc aussitôt demandé à mes services de conduire toutes les études techniques, hydrauliques, économiques sur le projet initié par la CLEDA sur l’exploitation de la nappe des Choulières. Rappelons que ce projet est localisé sur la commune de St LEGER les Mélèzes. Le Maire monsieur MARTINEZ nous a reçus plusieurs fois précisément sur ce projet. Il a plusieurs attentes parfaitement légitimes dont celle de sécuriser l’eau pour les ASA de sa commune. C’est important aussi.

Il s’agissait donc de faire évoluer ce dossier vers une mise en œuvre opérationnelle en prenant en compte que pour le futur le périmètre de protection des Ricous devrait être reconsidéré.

J’ai demandé un dossier concret conduisant cette fois à faire couler l’eau de la nappe des Choulières jusqu’au stade de l’appel d’offre et pour que l’eau coule cette fois dans les tuyaux. Tous les employés du canal s’y sont mis depuis nos ingénieurs aux techniciens, en passant par notre juriste spécialiste entre autres des marché publics.

Résultat, le vendredi 10 novembre, soit à peine 15 jours après la date du 24 octobre, la CAO (commission d’appel d’offre) du Canal de Gap se réunissait pour procéder à l’ouverture des plis contenant les offres techniques et financières des entrepreneurs.

L’analyse des offres a eu lieu au cours du week-end du 11 au 12 novembre compte tenu de ce que je considère comme une situation d’urgence absolue. Je suis ce jour lundi 12 novembre en possession d’un marché public d’achat de canalisation livrable en 8 jours pour 173 000 euros et d’un marché de travaux pour 350 à 400 000. Soit 573 000 euros divisé par 15 ans = 38 200 euros/an ou encore 0.95 euros/habitant et par an en première tranche de travaux pour garantir la sécurité de l’accès à l’eau à toute la population de Gap, depuis ses habitants à ses entreprises et divers services publics.

Qu’attend la commune de Gap pour réagir ? Tout est prêt, qu’attend-on pour lancer l’exécution ?

Les entreprises les plus performantes nous présentent des plannings avec 42 jours de travaux.

La capacité de la réserve des Jaussauds est quant à elle de 26 jours.

Le prélèvement d’eau exceptionnel de surface sur le Drac défendu par la commune de Gap a été obtenu mais la durée accordée est limitée.

Imaginez un instant ce qui est aujourd’hui possible, à savoir les dentistes, les crèches, les lycées, les foyers de Gap, l’hôpital se retrouvent sans eau !!! Nous avons perdu trop de temps.

Quelle est la situation hydrométrique sur le terrain ?

La CLEDA nous a informés le 24 octobre que la nappe des Ricous est à son plus bas niveau depuis 40 ans et depuis, selon ces mêmes sources la situation ne s’est pas améliorée. De ces même sources encore nous dit-on, le débit superficiel du Drac baisserait chaque jour. Le débit du Drac ne permet déjà plus de captage d’eau sans entrer en concurrence avec les poissons et toute la vie écologique du cours d’eau.

Alors qu’attend on ?

Je me le demande bien.

Pour notre part, nous sommes prêts.

Les  marchés permettant de conduire les travaux sont prêts à entrer en exécution, il n’y a qu’à attendre que la commune de Gap manifeste son intention de réaliser les travaux !

Les études, les consultations, les marchés, nous les avons préparés pour elle.

Le Président du Canal de Gap

Bras de fer