Hautes-Alpes : le conseiller municipal Christophe Pierrel reproche au maire de Gap la distribution d'albums Panini offerts aux enfants gapençais

Christophe Pierrel n'est pas content. Le conseiller municipal de Gap est complètement opposé à la distribution d'albums Panini qui a été faite dans les cantines de écoles gapençaises, à l'approche de la coupe du monde de football. Il s'en explique :

Voici la lettre qu'il a envoyée à Roger Didier, maire de Gap :

" La distribution de ces albums bien connus des petits et des grands pour leurs autocollants à collectionner crée un précédent, en faisant rentrer le marketing commercial à l’école. Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le Maire, que le principe de neutralité dans nos écoles est imposé par la loi. Les seuls partenariats possibles et autorisés ne peuvent se faire que dans le cadre du programme scolaire ou être liés à l’éducation. Pour l’occasion, ce caractère n’est pas avéré. Les enfants d’aujourd’hui sont déjà sous la contrainte des effets marketing de la télévision, du web et des réseaux sociaux et l’école se doit de rester un lieu de prise de conscience et d’éveil à la consommation raisonnée. Bien évidemment, je ne renie pas l’ampleur exceptionnelle de la coupe du monde de football et vais moi-même suivre cette compétition avec attention, en apportant tout mon soutien à notre équipe nationale. Il n’en reste pas moins que la coupe du monde de football est également une grande opération commerciale à l’échelle planétaire.
La mémoire attendrie des adultes devant les vignettes Panini ne doit pas troubler notre jugement. Ainsi, je vous soumets le calcul d’un professeur de mathématiques du Pays de Galles : le professeur Harper, mathématicien à l’université de Cardiff, a démontré qu’il fallait acheter 4832 autocollants, ou 967 paquets, pour compléter l’album avec les images des joueurs, entraîneurs, stades et légendes de la coupe du monde. Tout ça pour la modique somme de 882 €. En échangeant avec beaucoup de ses camarades, un enfant pourra abaisser cette somme à 282 €, ce qui reste particulièrement important pour le portefeuille d’une famille ! À la lecture de ces données, vous conviendrez comme moi, Monsieur le Maire, que cette opération commerciale qui a été organisée dans nos écoles était fort peu judicieuse."