Maison du Gouverneur occupée à Briançon : la municipalité affiche sa fermeté et dénonce la passivité de l'Etat pour procéder à l'expulsion

Vous le savez, la Maison du Gouverneur en bas de la vieille ville est occupée à Briançon par des militants se présentant comme anti-frontières et pro-migrants : la municipalité de Briançon affiche sa fermeté et dénonce la passivité de l'Etat pour procéder à l'expulsion. Très remontée, la municipalité n'épargne pas ces "squatteurs" dont "Les revendications mises en avant ... ne sont que prétextes et ne doivent tromper personne quant à leurs motivations réelles".

 

Le communiqué

Squat du Pavillon du Gouverneur : Les revendications mises en avant par les squatteurs ne sont que prétextes et ne doivent tromper personne quant à leurs motivations réelles.

Les squatteurs qui occupent en tout illégalité le Pavillon du Gouverneur depuis mardi 23 octobre ont dévoilé mercredi 31 octobre, une banderole « A qui profitent les frontières ? » sur une façade du bâtiment.

Le même jour, les squatteurs distribuaient dans la Gargouille un tract invitant la population et les commerçants de la cité Vauban à pendre la crémaillère les 3 et 4 novembre dans le cadre d’un week-end d’ouverture contre les frontières !

Les squatteurs assurent même la promotion de leur squat sur internet (https://fr.squat.net/…/briancon-05-ouverture-dun-nouveau-l…/) et invitent d’autres personnes à les rejoindre ou à les soutenir !

Les revendications mises en avant par les squatteurs ne sont que prétextes et ne doivent tromper personne quant à leurs motivations réelles.

Ces individus qui ne travaillent pas et qui ne sont pas dans une démarche de recherche d’emploi, venus de Notre Dame des Landes pour certains ou du squat récemment évacué « Chez Jésus » à Clavières pour d’autres, n’ont rien à faire à Briançon où ils n’ont d’ailleurs jamais formulé de demande de logement avant de pénétrer en toute illégalité dans ce bâtiment appartenant à la commune.La municipalité condamne fermement l’action de ces groupuscules extrémistes qui se prétendent anarchistes et qui instrumentalisent le drame des migrants à des fins politiques quitte à desservir la cause qu’ils prétendent défendre.
Les revendications politiques liées à l’accueil des migrants comme celles en faveur du droit au logement constituent une stratégie de défense bien connue des squatteurs qui ont tout intérêt à jouer sur « l’utilité publique du squat » (activités culturelles autogérées et gratuites) et à entretenir de bonnes relations avec le quartier (invitation à partager un verre ou un café) pour « légitimer » leur présence illégale dans les lieux.

Ne nous y trompons pas. L’entreprise de ces jeunes personnes qui prennent possession du bien d’autrui en toute illégalité et qui narguent et méprisent les représentants de la commune n’a rien de sympathique. Pire, ces occupants sans droit ni titre ne comptent pas uniquement occuper les lieux mais les aménager comme bon leur semble, ce qui risque de dégrader irrémédiablement ce bel immeuble qui contient des parquets du XIXème Siècle, des moulures, et cheminées en marbre.

S’attaquer au Pavillon du gouverneur, bâtiment emblématique de la vieille ville chargé d’histoire, c’est s’attaquer à un symbole fort de la République. Nous ne pouvons l’accepter.

Au-delà du préjudice financier pour la Ville de Briançon, mais aussi pour L’Etat, intéressé au produit de la vente du bâtiment, les squatteurs empêchent également Joe Veber et Jelena Banjac, de pouvoir mener à bien leur projet de « backpackers hostel » pour lequel ces deux jeunes trentenaires ont travaillé de longues années en vue d’obtenir les financements nécessaires à la concrétisation de leur rêve. Ce beau projet, à mi-chemin entre l'auberge de jeunesse, pour l'ambiance et les prix, et les hôtels, pour la qualité, correspond pleinement aux besoins de la destination touristique et à la volonté de la municipalité de redynamiser l’économie de la Cité Vauban qui aurait dû bénéficier dès le début 2019 de l’apport de cette nouvelle activité économique et touristique.

Malgré l’urgence avérée d’un point de vue sécuritaire, notamment en raison du risque incendie, la commune n’a malheureusement pas pu obtenir de l’Etat une expulsion des lieux avec concours de la force publique sous 48H qui aurait permis un dénouement rapide de la situation avant que celle-ci ne s’aggrave et ne dégénère.

L’incapacité de l’Etat à faire respecter le Droit confère à ces squatteurs un sentiment d’impunité et peut donner à la population locale l’impression que la gravité de la situation n’est pas suffisamment prise en compte ou que rien n’est entrepris pour stopper l’action de ces malfaiteurs.
Nous nous inquiétons à l’idée que n’importe qui puisse entrer chez autrui pour en faire son domicile sans pouvoir être inquiété et des répercussions de cette situation ubuesque qui risque de faire le lit des discours extrémistes et populistes.

Dans l’attente d’une décision judiciaire d’expulsion qu’elle espère la plus rapide - une procédure d’expulsion en référé a immédiatement été engagée par la commune -, la municipalité se retrouve complètement démunie et prise en otage. Elle n’a aucun moyen de mettre fin à l’occupation des lieux et assiste, impuissante, aux balais incessants des occupants qui introduisent en toute liberté dans le bâtiment valises, mobilier, jerricanes, bouteilles de gaz sans être inquiétés !

Retour sur le témoignage de Jelena et Joé qui devaient investir dans cette même maison

Ils devaient acheter la maison du Gouverneur à Briançon, le 25 octobre dernier. Mais deux jours plus tôt, un groupe de squatters investissait les lieux empêchant la ville, propriétaire du bâtiment, et les acheteurs de conclure la vente. Mais pendant que la mairie essaye de trouver le moyen de libérer les lieux, Joé Veber et Jelena Banjac ne renoncent pas (du moins pour l’instant) à leur projet de création d’une auberge internationale à bas coût.

Colère
Briancon
Hautes-Alpes