Publié par Jean Eymar le ven, 23/11/2018 - 15:09
Avant la nouvelle grande mobilisation de ce samedi dont la manifestation parisienne, plusieurs centaines de Gilets jaunes ont poursuivi leurs actions dans les Alpes du Sud.
Au 7ème jour de la mobilisation, on a noté ce vendredi des barrages entre autres à Manosque, Sainte-Tulle, Forcalquier, Sisteron-nord, Peyruis, Laragne au rond-point du Sénateur au-dessus de Gap et bien entendu à La Saulce à la sortie de l'A51 qui constitue depuis samedi dernier l'un des points les plus importants.
Dans les Hautes-Alpes :
A Gap, au rond-point du sénateur à Charance après avoir bloqué les camions ce matin, le barrage est devenu filtrant tenu par une trentaine de personnes.
A Laragne, une trentaine de Gilets jaunes continuent à se relayer dans l'attente de la grande journée de samedi où ils bloqueront le rond-point de Laragne-Montéglin à partir de 7h
A La Saulce, pas de blocage, là aussi en ce 7ème jour on reste mobilisé mais on laisse passer les véhicules.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence :
A Sisteron nord, Peyruis, Manosque, Forcalquier, Sainte-Tulle... on retrouve là aussi une vingtaine de "Gilets jaunes" ou un peu plus qui tentent malgré le froid et la pluie de garder le sourire dans des barrages filtrants.
Mais la tension monte et de tous côtés : chez les gilets jaunes qui ne voient aucun signe d'avancée du côté du gouvernement et dans le monde économique. Des patrons se sont rassemblés ce vendredi après-midi dans Gap pour dénoncer la situation : des livraisons qui ne sont pas, des magasins qui se vident de marchandises et un début de pénurie d'essence et en particulier de gazole. L'UPE 05 a donné son sentiment considérant la situation très dommageable à l'économie.
Quant à l'UDE04, son nouveau président Didier Long dit comprendre l’exaspération fiscale des concitoyens et respecter le droit de manifester mais ne peut pas cautionner le processus de blocage de notre économie qui en découle actuellement. Il a interpellé le Préfet sur les conséquences de cette mobilisation des "gilets jaunes".
Quelques élus montent aussi au créneau. C'est le cas du maire de Sisteron qui a lancé un appel au calme. Pour Daniel Spagnou, la situation est particulièrement inquiétante du point de vue de la sécurité et d'un point de vue économique. Le maire appelle donc les manifestants à la modération, à l’apaisement et à garder le caractère bon enfant de leurs actions. Et il demande au gouvernement d’annoncer une décision forte, un moratoire sur les tarifs et taxes des carburants en direction des Français sur cette situation qu'il juge "intenable et surtout dangereuse".
Le message de Didier Long à ses adhérents
Si nous comprenons l’exaspération fiscale des concitoyens et respectons le droit de manifester nous ne pouvons pas cautionner le processus de blocage de notre économie qui en découle actuellement. Au-delà de la problématique économique, certains d’entre vous nous ont fait par de leurs craintes quant au climat social général qui pourrait continuer à se dégrader.
J’ai adressé, hier, un mail à Monsieur le Préfet afin de l’alerter sur les conséquences financières pour nos entreprises des initiatives de blocages mises en place depuis le week-end dernier. Je lui ai également demandé d’agir avec la plus grande fermeté face aux dérives de cette mobilisation qui tend à se radicaliser.
Des manifestations sont attendues ce week-end et pourraient, malheureusement, prendre de nouveau la forme de blocages d’accès aux centres commerciaux. Nous vous invitons donc à la plus grande vigilance et, pour les secteurs d’activités concernés, à échanger avec vos salariés sur la conduite à tenir face à cette situation.
Nous devons tenter de maintenir le calme et d’apaiser la situation afin d’éviter tous débordements qui pourraient mettre en danger nos salariés, nos clients et nos entreprises. Il nous faut communiquer avec nos salariés sur l’état d’esprit à avoir dans de telles situations, s’armer de patience, rester calme et ne pas répondre à la provocation.
J’invite également ceux qui le souhaitent à nous faire remonter toutes les difficultés : économique, sociale, logistique… liées à ces manifestations.
Bien cordialement,
Didier Long
Président