Publié par Jean EYMARD le lun, 18/02/2019 - 16:55

L'affaire du loup présenté comme agressif et qui a été abattu à Bormes les-Mimosas dans le Var jeudi dernier alors qu'il prenait la direction du centre-ville fait toujours polémique : l'association pro-loup Ferus condamne "sans appel " ce tir dans un communiqué où ils indiquent que "Pour peu qu’il montre les dents pour des raisons qu’on voudrait toutes être liées à son agressivité potentielle, alors feu ! " FERUS rappelle"au passage que le loup est une espèce sauvage dont le retour naturel, encore récent, reste fragile.
Loup abattu à Bormes les-Mimosas dans le Var jeudi dernier : l'association Ferus condamne "sans appel " ce tir dans le communiqué à lire ci-dessous :
Nous ne savons définitivement pas, ou plus, comment faire avec le vivant sauvage. Alors nous nous inventons des raisons plus improbables les unes que les autres !
Un loup surpris en zone péri-urbaine ? A Bormes-les-Mimosas dans le Var ? Sans doute un danger pour nous les Hommes ? Pour peu qu’il montre les dents pour des raisons qu’on voudrait toutes être liées à son agressivité potentielle, alors feu ! Après tout, on en tue déjà bien plusieurs dizaines par an de manière officielle, alors un de plus…
FERUS rappelle tout de même au passage que le loup est une espèce sauvage dont le retour naturel, encore récent, reste fragile. Au regard de son statut vulnérable, il fait partie des espèces strictement protégées. Le seuil de 500 que l'on voudrait nous faire passer pour le cap salvateur de l’espèce n’a de sens que pour des gestionnaires bien loin des réalités en matière de survie de l’animal.
L’Etat définit, à travers un plan quinquennal, - le fameux Plan loup - le cadre dans lequel il autorise chaque année la destruction d’un certain nombre de loups. FERUS condamne toujours fermement par ailleurs ces tirs qu’il considère comme illégaux et surtout inutiles et inefficaces. Rien dans ce plan n’autorisait les forces de l’ordre à pratiquer l’élimination d’un individu.
Alors que faire ?
Les interactions, observations de loups par des randonneurs, des automobilistes, des exploitants agricoles, des « vttistes », bien qu’exceptionnelles, ne sont pas rares aujourd’hui, et tout le monde s’accorde à dire que le loup est un animal qui nous fuit quasi systématiquement.
Nous demandons à ce qu’un protocole permette rapidement aux forces de l’ordre de pouvoir faire appel à des spécialistes, notamment de l'ONCFS, qui sauront donner une réponse circonstanciée et proportionnée. Rien, et surtout pas la réaction de peur de l'animal qui semble avoir été observée plus que de l’agressivité, rien ne justifie d’abattre une espèce que nous avons décidé ensemble - au-delà même de nos frontières nationales - de protéger.
Cohabiter, coexister, connaître sont et resteront les seules pistes que FERUS considèrera acceptables pour accompagner le retour naturel du loup. Le reste, nous le condamnerons toujours fermement.
Pour mémoire, un loup au comportement agressif a été abattu dans le Var. Il a été tué ce jeudi en fin de matinée à proximité du centre-ville de Bormes-les-Mimosas. C'est une personne effectuant des travaux au sein d'un camping qui a alerté la gendarmerie après s'être réfugié dans son véhicule. Une patrouille s'est rapidement rendue sur place. Plusieurs tirs ont été effectués car le loup prenait la direction du centre-ville.
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a alors été immédiatement prévenu. Un abattage qui a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux mais également de la part des habitants. Les gendarmes ont reçu plusieurs menaces de mort. Une plainte contre X a été déposée.
Il s'agit du 6e loup prélevé sur le territoire national pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2019. Rappelons que le quota est fixé à 43 individus.