Hautes-Alpes : le Conseil départemental s'engage à défendre les trésoreries de fermeture

Dans l'optique d'une concertation avec les élus locaux, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, vient de leur transmettre la carte des implantations du réseau territorial de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) dans leur territoire à l'horizon de 2022.

Il en ressort une possible transformation des trésoreries et la création de deux nouveaux types de structures : des services de gestion comptable et des conseillers de collectivités locales installés dans des accueils de proximité. C’est ainsi que certaines trésoreries pourraient être reconverties en ‘‘Maisons France service’’ afin de permettre l’accès de tous à ces services publics de la DGFIP, mais également d’autres.

Dans son courrier, Gérald Darmanin note que ‘‘le maillage de la Direction générale des finances publiques est l'un des plus denses des administrations d'État, avec près de 3600 points de contact pour les usagers’’ et assure en même temps que les Français garderont ‘‘accès aux services publics à moins de trente minutes’’.

Pour Marcel Cannat, vice-Président du Département, ‘‘ces propos introductifs ressemblent beaucoup à une révision de la voilure assez considérable. Je ne m’oppose pas à la révision des institutions ou de leur organisation de manière systématique mais je tiens à rester très vigilant quant à l’évolution de cette réflexion qui est présentée comme en cours mais qui semble quand même très engagée. J’en veux pour preuve que pour mener à bien cette restructuration, le Gouvernement va s'appuyer notamment sur le projet de loi sur la fonction publique en cours d'examen au Parlement. Un projet de loi qui prévoit des indemnités de départ et des primes à la mobilité pour les agents des services concernés, dont certains de la DGFIP. La majorité départementale et moi-même sommes très attachés au service public de proximité et de qualité. Il n’est pas question que certains services disparaissent ou deviennent moins accessibles.’’

Cette question de l’accessibilité touche également Patrick Ricou, lui aussi vice-Président du Département. ‘‘Je crains que cette réforme parte d’une logique de concentration des services publics vers les centres urbains. Certes, certaines mesures compensatrices accompagnent ce mouvement de fond. Mais des points multiservices de proximité ne pourront jamais remplacer intégralement le départ d’un service de l’État complet. En milieu urbain, les services des Communes sont organisés et dimensionnés pour apporter toute leur expertise. En milieu rural, ce n’est pas le cas et le Trésorier apporte souvent ses conseils aux élus locaux. La concentration vers les villes est donc d’autant préjudiciable dans des zones rurales de montagne comme les nôtres que les temps de trajet peuvent être longs, par exemple entre Gap et Briançon via Embrun et que ce sont toujours les mêmes qui pâtissent de cet allongement du temps pour accéder aux services publics.’’

Marcel Cannat se souvient de la fermeture de la Trésorerie du Queyras, qui a été transférée à Guillestre. Désormais, les regroupements vont se faire encore plus loin, dans des centres urbains plus importants... ‘‘Les élus départementaux vont suivre de très près cette réforme et entendent porter la voix des Haut-Alpins dans le cadre de la concertation annoncée’’, conclut-il.

long combat
Hautes-Alpes