Publié par Barbara Tornambé le mar, 09/07/2019 - 10:00

De jour en jour, l'affaire du suicide de l'instituteur de Barrême dans les Alpes de haute-Provence prend une ampleur de plus en plus importante et surtout un caractère de gravité de plus en plus marqué mettant en cause l’Éducation Nationale. Ceux qui estimaient "qu'il n'y avait pas de fumée sans feu" en sont, à priori, pour leur compte.
En effet, selon les premiers éléments de l'enquête, Jean-Pascal Vernet, cet instituteur de 32 ans, était très loin de la "suspicion d'attitude déviante" qui avait conduit à sa mise à pied "par principe de précaution", puis à une erreur de copier-coller dans la notification puis... à son suicide le 2 mai dernier.
Les premiers éléments de l'enquête conduite par la gendarmerie sont clairs : Aucun attouchement, rien de sexuel, rien de troublant chez lui ou sur ses ordinateurs... En clair, un instituteur classique et d'ailleurs plutôt très apprécié. Tout juste aurait-il offert des Légos ou, dit-on, écrit, "Bravo ma princesse" sur un cahier de notes.
Les enquêtes administratives et judiciaires confiées à la brigade de rechercher de Forcalquier vont se poursuivent mais à ce stade se posent déjà de lourdes questions et on comprend mieux que la famille ait décidé de déposer plainte contre X pour dénonciation calomnieuse, harcèlement moral, homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. De son côté, le syndicat national des Instituteurs (SNUDI) Force Ouvrière a demandé l'ouverture d'une enquête administrative.
Le drame s'est, en effet, produit, quelques jours après qu'il a été mis à pied "à titre conservatoire" par l'administration de l'Éducation Nationale pour "suspicion d'attitude déviante" dans un courrier qui indiquait une "mise en examen et un placement sous contrôle judiciaire". Or, il s'avère que ce n'était pas le cas. Le copier-coller de l'Education Nationale visait une autre affaire distincte... survenue près de là, à Entrevaux. Une erreur reconnue par l'inspection académique qui a envoyé une lettre rectificative le 2 mai... jour où Jean-Pascal Vernet a mis fin à ses jours à son domicile traumatisé par une erreur par les accusations et... cette erreur de copier-coller.
Interrogé sur ce drame et cette affaire pour le moins troublante, Stéphane Kellenberger, le Procureur de la République de Digne-les-Bains, n'a pas souhaité dévoiler les éléments de l'enquête mais confirme ce contexte très particulier :