Hautes-Alpes / le frère Cerbelaud de Boscodon accusé d'agressions sexuelles : le maire de Crots abasourdi

C'est un coup de tonnerre dans l'Embrunais et à Crots : le journal La Croix a révélé récemment que le frère Dominicain Dominique Cerbelaud de l'abbaye de Boscodon était accusé de trois plaintes pour agressions sexuelles y compris sur des mineurs.

Connu aussi pour avoir organisé des événements autour de Tintin en 2016, le Frère Cerbelaud était aussi conseiller municipal à Crots, mandat dont il a démissionné il y a quelques jours.

Les faits reprochés remontent à la période où il était vers Toulouse. Trois plaintes viennent  en effet d’être déposées devant le procureur de Toulouse pour des agressions sexuelles, y compris sur mineurs. Les faits sont prescrits sur le plan pénal, mais les victimes espèrent qu’un nouveau procès canonique pourra s’ouvrir, après une peine prononcée en 2008 qu’elles jugent trop légères.

Après ces affaires, Dominique Cerbelaud avait été condamné en 2008 par le tribunal ecclésiastique à l’exil dans des monastères étrangers en 2008 en Israël et en Italie avant d'être envoyé à Boscodon où il s'était énormément impliqué dans la vie locale. En juin 2017, après toutes les autres affaires que l'on connaît, le nouvel évêque de Gap avait pris la décision au regard de son passé sulfureux de le retirer du diocèse. A l'automne dernier, Le frère Dominique Cerbelaud avait été victime d'un AVC avec une rééducation depuis à l'Ehpad de Savines le Lac, indique le Dauphiné.

 

Le Journal la Croix a donc recueilli les témoignages de  trois victimes qui racontent à visage découvert ce qu'ils ont subi.

« Que peut-on faire ? » C’est la question que se pose Éric Boone, 46 ans, depuis la création de La Parole libérée et plus encore depuis la Lettre au peuple de Dieu publiée par le pape François le 20 août 2018. À partir de l’âge de douze ans, il a subi les attouchements du frère dominicain, Dominique Cerbelaud, dans le cadre d’une retraite de profession de foi chez les dominicaines de Fanjeaux, « lors d’un cours d’hébreu dans la cellule » du religieux. Puis « durant l’année 1985-1986 », lors d’une randonnée de plusieurs jours dans les Pyrénées, le religieux lui a imposé une fellation, après l’avoir fait boire et en lui promettant de le « laisser tranquille après ».Quelle réponse imaginer alors qu’un procès canonique a déjà eu lieu en 2008, pour celles des agressions sexuelles sur majeures et mineurs qui étaient connues à l’époque ? Il a abouti à une sanction qu’Éric Boone juge étonnamment légère : une suspension de ministère de deux années supplémentaires (après quatre à titre provisoire).

Quant à la justice pénale, elle avait buté à l’époque sur la prescription des faits et l’absence de plaintes. Comme toujours dans l’Église, la sanction n’a pas été rendue publique – elle n’a pas même été communiquée aux victimes – et Dominique Cerbelaud a été envoyé à l’étranger pour la purger.À son retour, c’est à l’abbaye de Boscodon (Hautes-Alpes) que ses supérieurs lui ont demandé de s’installer. Il y a repris son ministère et, jusqu’à tout récemment, participait à des colloques, publiait des ouvrages ou répondait aux journalistes. « C’est cela qui est le plus difficile pour nous aujourd’hui : qu’il continue ses activités en toute impunité », reconnaît Françoise Noël (1).Victime d’attouchements à plusieurs reprises lors de fêtes de famille quand elle avait entre 13 et 15 ans – parfois avec une de ses cousines et pendant que Dominique Cerbelaud, après avoir « beaucoup bu », lui récitait des textes religieux.

Seule expression du père Dominicain : il  demande pardon dans un texte adressé au journal la Croix et dit "sa profonde empathie vis-à-vis des victimes au regard de la souffrance qu'il leur a causée".

Du côté de Crots, on est abasourdi. On savait que Dominique Cerbelaud entretenait des relations avec la gente féminine mais on était très loin d'imaginer qu'il ait pu commettre de tels actes, à l'image de ce témoignage de Jean-Pierre Gandois, le maire, qui peine à trouver ses mots.

L'article du journal la Croix à lire  ICI                                  
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