Publié par Jean Eymar le mer, 28/08/2019 - 21:32

Les éleveurs ont décidé ce mercredi soir de mettre un terme (provisoire?) au siège de la Préfecture des hautes-Alpes et ce, avant la charge des gardes mobiles pressentie au petit matin. Après 3 jours et deux nuits d'occupation; ils ont préféré éviter l'affrontement mais non sans avoir pris soin de déverser tout ce qu'il avaient en particulier du lisier sur les différentes entrées de la Préfecture.
Trois jours ou plutôt quatre si on prend en compte le bruit énorme qu'a fait la vidéo du front de Libération du Champsaur que nous vous avons dévoilé samedi soir et où les éleveurs annonçaient des actions contre le loup. Elles ont donc eu lieu et cette manifestation restera dans l'histoire. Il y aura un avant et un après et personne ne peut plus ignorer leur détresse face aux attaques incessantes du loup.
Ils auront obtenu une grande résonance médiatique et quelques menues avancée comme la visite d'Elisabeth Borne la ministre de l'écologie qui va venir sur le terrain où l'envoi de la brigade loup dés ce jeudi dans les Écrins pour
"effaroucher" le loup.
Mais ils n'auront pas obtenu d'avancés concrètes en particulier sur leur demande à la fois nécessaire et symbolique visant à ce que soient autorisés les tirs de défense en particulier dans les parcs nationaux.
Attendre d'être délogés par les gendarmes mobiles, ou partir d'eux même, la question s'est longtemps posée ce mercredi soir chez les éleveurs devant la préfecture des Hautes-Alpes. Partagés entre la crainte de débordement à l'image des petits qui avaient commencés ( jets de projection, feux dans la cour, lisier) et d'un autre côté par l'envie d'aller jusqu'au bout le choix était cornélien pour les responsables agricoles.
Il s'agit là du point de vue des éleveurs. Rappelons nous qu'il y a toujours beaucoup de pro-loup ou de gens qui n'ont pas de point de vue. Il est aussi impossible pour l'État d'accepter qu'une préfecture soit dégradée et assiégée.
Non les éleveurs victimes de la prédation ne sont pas une "vermine agricole"
Bien que peu adepte de la vidéo parodiant un groupe terroriste, le député des Hautes-Alpes et Rapporteur général du budget Joël Giraud tient à dénoncer les propos inadmissibles de l'association FERUS qualifiant des éleveurs qui ne demandent qu'une légitime protection de "vermine agricole".
Faire ainsi fi de la détresse des éleveurs par ces propos ne peut que rajouter de l'huile sur un feu qui couvait déjà.
Devant l'augmentation de la population de loups, le "plan loup" pourtant bien mieux adapté que son prédécesseur est déjà dépassé. C'est un constat que nous devons tous faire.
Aujourd'hui, la sauvegarde de circuits courts et de qualité dans l'élevage ovin passe par un durcissement de ce plan.
Joël Giraud a personnellement demandé à cette fin le soutien du Ministre de l'Agriculture et sa venue rapide sur le territoire car, dans l'équilibre à trouver, la balance doit pencher en faveur du maintien de l'élevage