Publié par Montpied Xavier le mer, 11/09/2019 - 13:25

Contre toute attente, l'obligation de s'équiper avec des équipements spéciaux en montagne pendant l'hiver ne sera pas obligatoire au 1er novembre prochain. Alors que tout était pourtant dans les bons rails, et que le décret n'attendait qu'une publication au Journal Officiel pour rentrer en vigueur, l'obligation d'avoir dans son véhicule des équipements spéciaux, ou des pneus neiges, ne sera pas appliquée. Selon le député haut-alpin Joël Giraud, les transporteurs routiers auraient remporté la partie grâce à "leur lobbying incessant".
Néanmoins, sur certains territoires, un arrêté préfectoral peut obliger les usagers à s'équiper sur route enneigée. C'est le cas dans les Hautes-Alpes chaque hiver, où un arrêté est également pris par le Département sur le réseau routier départemental.
Joël Giraud déplore que ce décret ne soit pas mis en place dès cet hiver, alors que dans les pays montagneux et frontaliers, ce système fonctionne très bien, selon lui. Les scènes d'embouteillages hivernaux et nocturnes ne risquent pas de disparaître de sitôt.
Communiqué de presse du député Joël Giraud :
Tout était pourtant dans les clous. Le décret rédigé avait l’avis favorable de toutes les instances : Conseil national de la montagne, Conseil national de la sécurité routière…, les montagnards l’attendaient pour mettre un terme à des blocages récurrents d’axes majeurs avec hébergements d’urgence massifs à la charge des collectivités, et risques importants pour la sécurité des personnes et bien non, les transporteurs routiers l’ont encore emporté par leur lobbying incessant : les équipements spéciaux ne seront pas cet hiver obligatoires de novembre à mars sur les routes de montagne déterminées par arrêtés préfectoraux en période hivernale.
Le système est pourtant en vigueur dans la plupart des pays voisins comme l’Italie, la Suisse. Quant à l’Allemagne, la sanction est encore plus dure, c’est la perte des droits à l’assurance en cas d’accident si les équipements ne sont pas adaptés. Le président de la Commission permanente du Conseil national de la montagne (CNM), le député des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget Joël GIRAUD a rencontré début septembre le Premier ministre en personne mais le décret n’est pas signé et le temps de la concertation pour définir les périmètres concernés est désormais trop court.
« La gabegie sur les routes de montagne et en particulier dans les Alpes va donc pouvoir se poursuivre », tonne Joël GIRAUD, furieux de ce nouveau report, qui fustige les « lobbys de l’insécurité routière ». Les élus de la montagne et les professionnels qui attendent l’application de cette mesure votée en 2016 dans la nouvelle loi montagne ne décolèrent pas et sont à l’image de ce fonctionnaire de la Police aux Frontières rencontré ce matin à Montgenèvre (frontière franco-italienne) : « Les poids lourds continueront à se mettre en portefeuille et à tout bloquer, c’est la prime à l’incivilité ».
