La fibre optique pour l’observatoire NOEMA : du très haut débit entre les Hautes-Alpes et l’Isère

Grâce au partenariat entre les Départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, l’observatoire NOEMA, un site de recherche de pointe et de haute technologie géré par l’IRAM, dispose désormais d’une liaison directe et très haut débit par la fibre optique.

Après plusieurs années de travail intense, la fibre optique entre l’institut de recherche IRAM, sur le domaine universitaire de Grenoble, et son observatoire NOEMA, à 2550 mètres d’altitude sur le Plateau de Bure (Hautes-Alpes) est installée.

Des milliers de scientifiques dans le monde entier bénéficient désormais d’une liaison ultra-rapide qui augmente l’efficacité des observations et qui leur permet de disposer de leurs données plus rapidement. Au total, 160 km de ligne directe, conçus avec des fibres optiques minuscules - 5 fois plus fines qu’un cheveu humain - relient NOEMA au monde entier et permettent de transmettre les résultats des observations cosmiques jusqu’à 200 Gb/sec, soit la vitesse de la lumière.

NOEMA est le radiotélescope le plus puissant de l’hémisphère Nord. Avec ses 12 antennes de 15mètres de diamètre, il fait partie d’une toute nouvelle génération de télescopes conçus pour répondre aux questions les plus fondamentales de l’astronomie moderne. Contrairement aux télescopes optiques, NOEMA sonde l’Univers froid et permet ainsi aux astronomes de voir des étoiles en train de naître, d’identifier des molécules pré-biotiques, éléments clefs de la vie sur Terre, et d’observer les premières galaxies et trous noirs à plus de 13 milliards d’années lumière.

NOEMA est un instrument de pointe extrêmement complexe. Aussi, ce sont les scientifiques de l’IRAM qui effectuent les observations à la place des astronomes du monde entier. Ces derniers séjournent ensuite au siège social de l’IRAM pour analyser leurs données. Le défit de ces dernières années était d’adapter l’accès numérique de NOEMA à la technologie de pointe dont dispose l’observatoire par ailleurs et de créer une connexion qui permette d’exploiter pleinement la puissance de cet instrument.

De nombreux acteurs et partenaires sont intervenus pour mener à bien cette liaison. Dès le début du projet en 2012, les Communauté des Communes du​ Dévoluy et Préfecture des Hautes-Alpes ainsi que les Départements des Hautes-Alpes et de l’Isère se sont clairement engagés dans l’aménagement numérique du territoire.

‘‘En janvier 2011, les opérateurs privés de téléphonie ont transmis au Commissariat Général à l’Investissement leurs intentions de déploiement de très haut débit en Provence Alpes Côte d’Azur. Si l’impact de l’initiative privée à l’horizon 2020 était relativement important à l’échelle de la Région, il masquait des disparités importantes entre les différents territoires, entre la zone du littoral et le haut pays, risquant d’accentuer la fracture numérique. C’est ainsi que le Département des Hautes-Alpes a pris l’initiative de s’engager dans le déploiement de ces nouvelles technologies.

Il a eu raison. Des avancées ont pu être constatées et l’accès de NOEMA à la fibre optique en est certainement une des plus belles démonstrations. La configuration du territoire – l’altitude et la faible densité de population – aurait fait que sans cette intervention de la force publique, il aurait été très difficile d’apporter le niveau de technologie et les débits requis par l’observatoire.

Une page nouvelle s’est écrit pour l’IRAM et une autre s’ouvre désormais aux Hautes-Alpes avec l’intérêt que l’opérateur SFR montre pour son territoire. D’ici fin 2022, l’ensemble des Haut-Alpins auront accès à la fibre optique, au monde connecté et donc aussi à l’univers. Grâce notamment aux travaux des chercheurs de l’IRAM.’’ Jean-Marie Bernard, Président du Département des Hautes-Alpes.

Une bonne coopération entre les Départements de l’Isère et des Hautes-Alpes s’est instaurée, à laquelle il convient d’ajouter les soutiens des Régions Provence Alpes Côte d’Azur et Rhône-Alpes, ainsi que le soutien de l’Union Européenne grâce au fond structurel FEDER.

Différents tronçons de la ligne ont été installés de façon progressive, d’abord entre l’observatoire et la station de ski de Superdévoluy, ensuite jusqu’à Corps pour finir avec le dernier tronçon qui arrive à Saint-Martin-d’Hères, au siège de l’IRAM. C’est grâce à la synergie des efforts aux niveaux régionaux, départementaux, et grâce au concours de la Commune du Dévoluy que cette connexion trans-départementale et trans-régionale a pu être achevée en mai 2019.

L’IRAM dispose aujourd’hui d’une ligne optique de 160 km de long composée de deux tronçons, l’un de 8km mis à disposition jusqu’en octobre 2045 par la commune du Dévoluy, l’autre de 152km fourni jusqu’en décembre 2042, par un opérateur commercial.

Karl Schuster, Directeur de l’IRAM, a exprimé sa gratitude envers tous les intervenants politiques et industriels : ‘‘C’est grâce à cette liaison directe et très performante que nous pouvons faire avancer la science du 21ème siècle où d’énormes quantités de données sont au cœur des projets astrophysiques internationaux. IRAM et ses partenaires (CNRS, MPG, IGN) sont très heureux de la collaboration technique, administrative et politique sans laquelle ce projet n’aurait pu aboutir.’’

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L’IRAM est un institut international de recherche qui se consacre à l’exploration de l’Univers ainsi qu’à l’étude de ses origines et de son évolution. Fondé en 1979 par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) en France et la MPG (Max-Planck-Gesellschaft) en Allemagne, puis élargi en 1990 à
un troisième partenaire, l’IGN (Instituto Geográfico Nacional) en Espagne, l’IRAM est un modèle de coopération scientifique multinationale. L’institut exploite deux sites d’observation : un télescope de 30 mètres situé au Pico Veleta près de Grenade en Espagne et NOEMA, un réseau de 12 antennes de 15 mètres de diamètre, sur le Plateau de Bure dans les Hautes-Alpes.

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