Publié par Adrien CITEAU le mar, 01/10/2019 - 16:57

Le dialogue est rompu entre les agriculteurs et la députée Pascale Boyer. Après la plainte de cette dernière suite au dépôt de deux carcasses de brebis devant sa permanence à Gap vendredi dernier, la FDSEA 05 et les JA 05 ont répondu par voie de communiqué. Par sa réaction, disent-ils, la député Boyer "met en lumière son incompétence sur le dossier agricole". Les syndicats auraient souhaité que la députée les soutiennent contre la prédation du loup, pour les tirs de défense en zone coeur de parc. Le communiqué se termine sur une note bien amère : "Pascale Boyer est une députée déconnectée des réalités agricoles, elle est cependant bien en marche avec le gouvernement."
Communiqué des JA 05 :
"Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA tiennent à répondre à Pascale Boyer, Députée des Hautes Alpes. Madame la Députée a déposé une plainte pour intimidation auprès d’un chargé de mission publique, pour donner suite au dépôt de deux carcasses de brebis prédatées devant sa permanence le vendredi 27 septembre.
Celle-ci montre une nouvelle fois son manque de considération pour la profession agricole. Malgré son titre très « pompeux » de Membre du Groupe National Loup, et de co-présidente du groupe d'études élevage pastoral à l'Assemblée nationale, sa réaction met en lumière son incompétence sur le dossier agricole. Si Madame Boyer été tant favorable qu’elle peut le dire à l’activité agricole, son positionnement devrait être en faveur du tir de défense en zone cœur parc, elle devrait soutenir l’obtention du matériel thermique pour tous, ou bien encore le rehaussement du plafond de prélèvement de loups. Ce n’est pas le cas. Nous ne sommes plus à l’heure des études mais bien en phase d’actions.
LA FDSEA et les JA n’ont plus de mots quant à de tels agissements. Le dialogue est rompu.
Madame Boyer s’est déplacée cet été sur le Concours Départemental de Labour accompagnée d’un escadron de gendarmerie, armé et protégé de gilets par balle, dans la crainte de représailles suite à son vote en faveur du CETA. Prendrait-t-elle les agriculteurs pour des terroristes ?
La FDSEA et les JA 05 ont tenté de déposer une plainte suite aux menaces reçues par des groupes extrémistes de protection du loup. Notre demande a été refusée, les forces de l’ordre n’ayant pas pu la qualifier. Nous avons été obligés d’écrire au Procureur de la République pour faire examiner notre requête. A l’heure actuelle, nous sommes toujours en attente d’une réponse.
Madame Boyer, elle, Députée, dépose plainte pour une banderole « soutenez notre agriculture » et le dépôt deux brebis égorgées. Où est la menace ?
Par cette action, Madame la Députée ne souhaiterait elle pas nous intimider pour faire cesser la mise en lumière des dégâts quotidien du loup qu’elle protège si bien ? Est-ce seulement à la profession agricole et à leurs familles d’en assumer les difficultés et le poids moral ?
Pas de doute, Pascale Boyer est une députée déconnectée des réalités agricoles, elle est cependant bien en marche avec le gouvernement. En bon « loup », elle suit sans dévier son chef de meute."
Article précédent :
La députée Pascale Boyer a annoncé ce lundi par voie de communiqué qu'elle avait porté plainte après le dépôt de deux cadavres de brebis vendredi dernier. Elle a déposé plainte "pour acte d'intimidation auprès d'un chargé de mission de service public", avec des peines minimales de 30 000 € d'amende et 2 ans de prison. Pascale Boyer rappelle qu'elle est co-présidente du groupe d'études élevage pastoral à l'Assemblée nationale, et membre du Groupe national loup.
Communiqué de presse de la députée Boyer :
"Suite aux dépôts de deux brebis mortes devant ma permanence vendredi 27 septembre 2019, je vous informe que j’ai déposé plainte ce jour pour acte d’intimidation auprès d’un chargé de mission de service public pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de sa mission. Les peines minimales encourues sont 30 000 euros d’amende et 2 ans d’emprisonnement.
Je remercie pour leur rapide intervention les forces de l’ordre qui ont évacué les deux carcasses dans les plus brefs délais, ce qui a permis d’épargner ce spectacle macabre à des jeunes enfants qui auraient pu se trouver dans les rues de Gap à ce moment précis.
Membre du Groupe Nationale Loup, co-présidente du groupe d’études élevage pastoral à l’Assemblée nationale, je tiens à rassurer ceux qui penseraient que je ne me préoccupe ni de notre agriculture, ni de notre élevage. Leur préservation est une des priorités de mon mandat et suis extrêmement consciente des contraintes que subissent nos agriculteurs.
Ceux qui souhaitent déconstruire le dialogue avec ces actes n’ont pas compris que justement c’est tous ensemble et unis que nous pourrons avancer !"
Article précédent :
On pouvait s' y attendre. La permanence de la députée LREM Pascale Boyer a été la cible du mécontentement des agriculteurs au sujet du loup. Les cadavres des brebis tuées ces derniers jours ont été déposés devant son local, rue Carnot à Gap assortis d'un message explicite à la peinture rouge : Soutenez notre agriculture.