Publié par Jean Eymar le dim, 06/10/2019 - 21:02

Le groupe de prêt-à-porter et de puériculture, Orchestra-Prémaman, qui a des magasins à Gap, Manosque, Sisteron et Briançon placé en procédure de sauvegarde pour une période de six mois.
Depuis quelques jours, le groupe Orchestra spécialisé dans le prêt-à-porter pour enfants et le matériel de puériculture a été en effete placé, à sa demande, en procédure de sauvegarde par le tribunal de Montpellier. Plusieurs administrateurs judiciaires sont mandatés et Pierre Mestre, son président fondateur, actionnaire majoritaire via sa holding Yeled Invest, prend lui-même la direction générale.
L’enseigne héraultaise, basée à Saint-Aunès près de Montpellier, paie une fusion ratée, il y a deux ans, avec l’Américain Destination Maternity, qui a pesé lourdement sur ses stocks. Autre erreur stratégique, un manque d’anticipation dans la transition digitale.
« Les jeunes mères de famille privilégient de plus en plus les achats sur Internet pour leurs enfants », admet Pierre Mestre qui souligne aussi que la récente activité a été plombée notamment par le mouvement des gilets jaunes.
Après avoir dû renégocier sa dette auprès de ses créanciers en 2018, le groupe de distribution doit lever entre 5 et 6 millions d’euros avant novembre, dans le cadre de leur accord.
Dans une interview à Midi Libre, Pierre Mestre envisage une rationalisation de ce réseau de 545 magasins qui emploient 2500 salariés.
"Chaque année, nous ouvrons 30 à 50 magasins et en fermons autant. On ne va pas en ouvrir beaucoup, mais nous allons rationaliser, que ce soit par des négociations sur les loyers, par des transferts ou des rénovations. Tout en privilégiant l’aspect social afin de ne pas perdre des collaborateurs."
Sur un marché du bébé chahuté par la baisse des naissances et la montée du digital et de l’occasion, Orchestra-Prémaman avait réalisé un mauvais millésime 2018–2019 avec des ventes en recul de près de 7%, accompagnées de pertes à hauteur de 88M€. En revanche, la carte Club compte désormais 2,1 millions d’abonnés, en hausse de 15,3% sur un an, un atout sur lequel le groupe pourra s’appuyer pour redresser la barre.
La procédure de sauvegarde permet de protéger les entreprises qui ne sont pas en état de cessation de paiements avec pour objectif de réaménager leur endettement et l’établissement d’un plan de sauvegarde. Pendant cette période de six mois, prolongeable de 18 mois, l’exploitation du groupe et de ses magasins se poursuivra normalement.
Avec le journal Sud Ouest