Publié par Montpied Xavier le mer, 13/11/2019 - 15:54

C'est du jamais vu : des brebis égorgées et éventrées à l'intérieur même de la préfecture des Hautes-Alpes à Gap. C'est en agissant par surprise que les éleveurs ont réussi à déposer dans la maison de l’État les cadavres des brebis tuées par le loup en occurrence celles victimes d'une attaque la nuit dernière à Ancelle dans le Champsaur, à quelques mètres des maisons, et à l'endroit même ou une autre attaque avait eu lieu vendredi.
C'était l'attaque de trop après la série noire de ces derniers jours à Montclus près de Serres, à côté de Digne, à Saint-Julien le Montagnier près de Vinon mais surtout dans le Champsaur avec des attaques tous les jours dans le secteur d'Ancelle et du col de Manse.
Au bout, plus de 1500 brebis tuées dans le 05 soit une augmentation de plus de 20% et des éleveurs désemparés qui se disent "perdus".
D'où ce véritable coup de sang des jeunes agriculteurs ce mercredi à Gap où il s'étaient déjà mobilisés 3 jours et 3 nuits fin août, vous vous en souvenez.
Les JA étaient une trentaine autour de Thomas, l'éleveur victime de l'attaque la nuit dernière à Ancelle où il a perdu 16 brebis.
Pas de blessés malgré la bousculade avec les services de sécurité de la préfecture surpris par l'action spontanée qui a permis aux agriculteurs de rentrer dans la préfecture. L'effet de surprise a donc marché, puisqu'ils ont réussi à introduire l'une des carcasses en pleine préfecture. Ils ont laissé les huit autres devant l'entrée et les blessées dans le jardin de la préfecture...
L'éleveur du troupeau attaqué par le loup était présent avec les Jeunes agriculteurs, réunis en session montagne dans le Champsaur. Ils y ont laissé les cadavres qui depuis ont été dégagés sachant que les brebis blessées ont été euthanasiées par des vétérinaires dépêchés sur place.
Sur place devant la préfecture de Gap Jean-Marc Passeron
Communiqué de presse de la préfecture :
Alors que la prédation reste importante en cette période de descente d’alpages, la préfète des Hautes-Alpes, Cécile BIGOT-DEKEYZER, a sollicité, dès la semaine dernière, l’intervention de la Brigade Loup. Le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup lui a confirmé hier, mardi 12 novembre, la venue de la Brigade Loup durant toute la semaine prochaine dans le département des Hautes-Alpes.
Suite à la mobilisation des éleveurs ce jour à la préfecture, la préfète des Hautes-Alpes leur a proposé un entretien, qu’ils ont in fine décliné.
Pour rappel, le groupe national loup sera réuni, sous l’égide du préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup, le 27 novembre prochain.
Retour sur l'attaque d'Ancelle :
Pas un jour, pas un jour sans attaques du loup sur les troupeaux. Cela a été le cas à nouveau la nuit dernière à Ancelle à 200 m de l'attaque qui a fait tant de bruit vendredi dernier à 30 m des maisons et quasiment en plein village. Ce mercredi matin, l'éleveur a retrouvé 9 de ses bêtes égorgées et 9 blessées qui vont devoir être abattues.
C'est une période particulièrement difficile que les agriculteurs ont connu avec des attaques attribuées au loup de tous côté, probablement en raison des intempéries qui ont conduit les loups à descendre plus bas prés des villages la où se trouvent à présent les brebis. Des attaques de tous côté comme à la Batie-Neuve, près de Digne les bains ou à Montclus près de Serres avec 5 alpagas tués et une bonne dizaine de brebis.
Mais le secteur le plus touché est le Champsaur particulièrement le secteur entre le col de Moissière , le Puy de Manse, Ancelle et Forest Saint-Julien: des attaques quasiment chaque jour dont une impressionnante vendredi quasiment en plein dans le village d'Ancelle qui a beaucoup fait parler. Dimanche c'était au pied du Puy de Manse où l'on a retrouvé Marie-Pierre et Roland, les éleveurs désemparés comme vous l'avez vu.
Retour sur l'attaque de vendredi
Au petit matin ce vendredi , c'est un spectacle de désolation qu'ont découvert les éleveurs et les habitants en plein dans le village d'Ancelle.4 brevis tués et 3 qu'il vont devoir euthanasier;
Les éleveurs n'entendent pas en rester la comme on devrait le voir dans les heures qui viennent.