Hautes-Alpes : la ligne Grenoble-Gap ne fermera pas, mais le trajet du train de nuit Paris-Briançon se fera en bus

Après un nouveau comité de pilotage de la ligne Grenoble-Gap à Valence, l'Etat et les co-financeurs ont annoncé que le tronçon ne fermerait pas. 34 millions d'euros ont été actés pour démarrer les travaux dès novembre 2020, pour une réouverture totale en 2022. Ces travaux auront lieu en même temps que ceux sur l'axe Valence-Veynes, à partir de la fin 2020 jusqu'en 2021. Le trajet du train de nuit Paris-Briançon devrait donc être assuré via une desserte par autocar. La suite au prochain épisode...

 

Communiqué de la préfecture des Hautes-Alpes :

L’État, les collectivités et SNCF Réseau investissent 105 millions d’euros d’ici 2022 pour les trains du quotidien !

Le Comité de pilotage interrégional de l’Étoile de Veynes s’est réuni ce mercredi 4 décembre à Valence, sous la présidence de Pierre DARTOUT, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le préfet a présenté aux élus le scenario arbitré, par la Ministre de la Transition écologique et solidaire et le Secrétaire d’État chargé des transports.

Ainsi, le Comité de pilotage a décidé d’investir pour pérenniser la ligne en réalisant une première tranche de travaux (28,3 M€) entre Vif et Aspres à partir de novembre 2021 (pour moins d’1an), de conforter le tunnel de l’Encombrouze pour 2,85 M€ sur la ligne Veynes-Briançon en 2021, tout en préservant les circulations des TER entre Vif et Clelles en 2020 et 2021 par une maintenance renforcée à charge de SNCF Réseau. Comme c’est le cas pendant les périodes de travaux qui ont pour effet de suspendre les transports, les deux régions, autorités organisatrices de transports, veilleront à organiser les solutions de substitution.

Et enfin, le train de nuit (TET) sera dérouté par Modane complété par une desserte par autocar pour le bassin briançonnais. Gap et la vallée de la Drôme seront desservis depuis Paris par un autocar direct et à haut niveau de confort.

Le plan de financement à hauteur de 34 M€ de travaux a été bouclé lors de ce comité à partir des financements des collectivités (Région Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Conseils départementaux des Hautes-Alpes, de la Drôme, de l’Isère et, la Métropole grenobloise), de l’État et de SNCF Réseau. Ces travaux permettront une réouverture totale de la ligne entre Grenoble et Gap en 2022, dès les travaux réalisés. Au-delà, l’étude en cours, qui s’achèvera à l’été 2020, permettra de définir un programme de travaux complémentaires post 2023, nécessaire pour assurer la pérennité de la ligne à plus long terme.

Dès septembre 2018, le comité de pilotage interrégional de l’Étoile de Veynes avait décidé, avec les élus cofinanceurs, un programme cohérent de 71 M€ d’études et de travaux, de fin 2019 à 2021, sur les différentes branches de l’étoile ferroviaire de Veynes, permettant la sécurisation de la branche Valence-Briançon sur laquelle circulent à la fois le Train d’Équilibre du Territoire (TET) Paris-Briançon et les TER desservant la Drôme et les Hautes-Alpes, et de préparer l’avenir de la branche Grenoble-Gap par des travaux sur la section périurbaine Grenoble -Vif.

La ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth BORNE, a ensuite demandé fin août dernier au Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en lien avec le Préfet de la région Auvergne Rhône-Alpes, de mener une concertation locale avec les collectivités concernées afin d’assurer le maintien de la desserte de nuit Paris-Briançon en 2021, pendant les 9 mois de travaux sur la ligne Livron-Veynes.

La réunion de concertation du 26 septembre dernier à Gap avait permis de trouver un consensus sur une solution mixant fer et route. Mais les élus avaient souhaité replacer la question du maintien du train de nuit durant les travaux de la ligne Livron-Veynes, dans le cadre plus global des réflexions sur les différentes branches de l’ Étoile ferroviaire de Veynes lors d’un prochain comité de pilotage.

Avec ce nouvel engagement des collectivités aux côtés de l’État et de SNCF Réseau, qui s’ajoute aux 22 M€ déjà mobilisés pour moderniser la section Mont-Dauphin-Briançon en 2017, c’est donc un montant global de 127 M€ qui aura été investi sur les branches de l’Étoile de Veynes dans le cadre des contrats de plans Etat-Région en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Auvergne-Rhône-Alpes sur la période 2015-2022, afin de préserver la mobilité du quotidien.

 

Communiqué du Département des Hautes-Alpes :

Ligne Gap-Grenoble / maintien de la ligne au-delà de 2020 : le Département financera 500 000€ de travaux

Une réunion du Comité de pilotage interrégional de l’Étoile ferroviaire de Veynes avait lieu ce mercredi à Valence, dans la Drôme. Une réunion à laquelle Bernadette Saudemont représentait le Président du Département, Jean-Marie Bernard.

Des solutions ont été trouvées pour la sauvegarde des lignes Gap-Valence et Gap-Grenoble, moyennant des premiers travaux à réaliser en 2021. Le Département des Hautes-Alpes s’engage à les financer à hauteur de 500 000€ sur la ligne de Grenoble. Cette somme vient en complément du financement déjà acté pour la ligne de Valence. 

‘C’est considérable puisqu’il s’agit du même montant que celui mis par la SNCF Réseau sur le tronçon situé en Provence Alpes Côte d’Azur,’’ souligne Bernadette Saudemont. Le solde sera pris en charge par l’État et la Région Provence Alpes Côte d’Azur.

Les premiers travaux de sauvegarde auront lieu en 2021 pour un montant global de 28,3 millions d’euros. La région Provence Alpes Côte d’Azur sera concernée pour 5,8 millions d’euros. ‘‘Le Département n’a plus du tout de compétence en matière de ferroviaire’’, rappelle Bernadette Saudemont. ‘‘Pour autant, et au regard des enjeux pour notre territoire et son attractivité, il a décidé de s’engager dans ce projet à hauteur de 500 000€ pour permettre de boucler le plan de financement de cette opération.’’ Cette réunion de Valence a permis de boucler le plan de financement de la partie de la ligne se situant en Auvergne Rhône Alpes.

Reste que les deux lignes Gap-Valence et Gap-Grenoble seront en chantier en 2021. ‘‘Des solutions de substitution sont prévues par les deux Régions pendant la période des travaux’’, poursuit Bernadette Saudemont. ‘‘Avec la desserte du Briançonnais par train de nuit jusqu’à Modane avec une poursuivre du trajet en car. Pour la desserte du bassin gapençais, des cars seront affrétés depuis et en direction de Paris.’’

‘‘Grâce à la participation du Département des Hautes-Alpes et à la bonne volonté de l’ensemble des intervenants, des solutions pour l’avenir de la desserte ferroviaire de notreterritoire sont trouvées’’, conclut la Conseillère départementale du canton de Veynes. ‘‘Il va désormais falloir capitaliser sur cette première tranche de travaux sur la ligne Gap- Grenoble et poursuivre le travail. Le besoin pour l’ensemble des branches de l’étoile de Veynes est estimé à plus de 330 millions d’euros d’ici 2027.’’

 

Communiqué de presse du député Joël Giraud :

L’État et les co-financeurs ont donc tenu parole et la ligne Grenoble - Gap ne fermera pas. Cela a définitivement été acte ce matin lors d’un comité de pilotage à Valence.

L’addition est salée car SNCF Réseau est parvenue à convaincre tous les partenaires de mettre lourdement les mains à la poche : 34 millions d’euros de travaux débutant dès novembre 2020 qui permettront une réouverture totale en 2022, là où sur les autres réseaux européens (Autriche, Italie du Nord, Allemagne), la facture serait trois fois moindre… La faute à des normes techniques non différenciées en France suivant les modes d’exploitation.

Ces travaux se dérouleront simultanément avec la réfection complète de l’axe Valence – Veynes, qui a lieu de la fin des vacances d’hiver 2021 jusqu’aux vacances de Noël 2021, où devrait être prêt le nouveau train de nuit new-look.

« La SNCF a donc fait évoluer ses travaux en garantissant qu’ils seraient pérennes alors qu’au précédent comité de pilotage, elle n’avait prévu que de faire financer des travaux provisoires à fonds perdus. Nous sommes donc sur un sauvetage de la ligne et c’est à mettre à l’actif du Gouvernement qui ne voulait pas d’un cautère sur une jambe de bois vouée à la disparition » constate Joel Giraud. Le député des Hautes-Alpes tempère : « mais restent les moyens de substitution pour se rendre dans les Hautes-Alpes prévus par SNCF Mobilités qui relèvent du surréalisme avec un train de nuit qui sera détourné par... Modane où seront assurées des correspondances routières pour le Briançonnais via le tunnel du Fréjus, l’Italie et le col du Montgenèvre… tandis que les gapençais auront droit à un car de nuit… »

Pour le Rapporteur général du budget, ce montage rocambolesque est à revoir d’autant que le passage par l’Italie va nécessiter une autorisation de sortie de territoire pour les mineurs, et que les aléas routiers dus au climat sont importants au col du Montgenèvre, jusqu’en mai et dès octobre.

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