Hautes-Alpes : les éleveurs à bout de souffle contre les prédateurs

De nombreux troupeaux ont été attaqués cette année dans les Alpes du Sud. La prédation est au coeur de nombreux débats, mais les choses n'avancent pas rapidement selon les syndicats agricoles. La FDSEA 05 et les JA 05 ont pris la parole ce jeudi par voie de communiqué, ils se disent " à bout de souffle contre les Prédateurs". Tout au long du communiqué, des mots crus sont employés pour qualifier le ras-le-bol du monde agricole. 

Voici le communiqué : 

Veut-on encore de troupeaux de bovins dans les estives Haut-Alpin ? Est-ce que l’avenir de l’élevage extensif en montagne est condamné au profit d’un élevage intensif en hors sol ? Aujourd’hui, les éleveurs se posent la question ! Il faut que les pouvoirs publics aient le courage d’assumer les  conséquences de leurs actes ! Le plan loup ne parvient pas à protéger les ovins et le nombre d’attaques est en continuelle hausse : plus 1 500 attaques cette année. En ce qui concerne les éleveurs de bovin, ils sont les grands laissés-pour-compte des mesures de protection avec les éleveurs équins. Rien n'est prévu pour eux dans le plan loup, et rien ne sera proposé. Par facilité, ils ont été classés : « espèce non protégeable ». Les pouvoirs publics ont abandonné les éleveurs, les laissant seuls et sans moyen pour défendre leurs bêtes face au loup. Et le loup a vite compris ! On dénombre cette année plus de 50 bovins morts, suite à des attaques dont un important dérochement sur les estives de La Grave. Mais que fait le gouvernement ? Les éleveurs sont à bout. Depuis que le loup est présent, le comportement des bêtes a complétement changé. Les bovins qui croisent le loup deviennent craintifs et sauvages. Le travail d'éleveur est irrémédiablement modifié : on passe désormais des journées pour retrouver et rassembler nos troupeaux, pour calmer les bêtes et les réapprivoiser pour faire adopter des veaux dont les mères ont disparu. On arrive à des situations extrêmes comme à Rabou où les éleveurs ont mis plus d’un mois et
demi pour récupérer 17 génisses Charolaise dont deux sont mortes suite au sauvetage. Les bêtes étaient complètement affolées. Les éleveurs ont dû avoir recours à des héliportages de foin pour nourrir leurs vaches enclavées, sans la moindre ressource fourragère ; le chemin n'étant pas entretenu par la commune. Monsieur le Maire préférait voir mourir 17 bêtes plutôt que de rouvrir le chemin d’accès. La vie de nos bêtes à leurs yeux, a moins de valeur que les élections municipales à venir (et on ose parler de bien-être animal et d'écologie).

ils en ont marre
Hautes-Alpes