Hautes-Alpes : Le président du département se paye la ministre de l'écologie Elisabeth Borne

Hautes-Alpes : Le président du Conseil départemental, Jean-Marie Bernard, se paye la ministre de la transition écologique ce vendredi. Dans un communiqué, le président du Département envoie les pieds sur la question de l'enneigement des stations. Jean-Marie Bernard rappelle que ce sont des méthodes exceptionnelles. Il rappelle aussi les conditions d'enneigement actuelles des stations et fait un retour historique sur ces situations. Il "déplore" les propos de la ministre Elisabeth Borne.

 

 

Le communiqué de presse :

Jean-Marie Bernard, Président du Département des Hautes-Alpes, suit avec une très grande attention les échanges qui ont lieu depuis une semaine au sujet de l’enneigement des stations, qu’il soit naturel ou artificiel. ‘‘L’hiver 2019-2020 a très bien commencé avec de la neige tombée en quantité importante, qui a permis une ouverture aux vacances de Noël dans les meilleures conditions possibles. Depuis les périodes anticycloniques successives ont fait que peu ou pas de neige est tombée sur les massifs et que les températures n’ont pas permis aux équipements prévus pour ça de sécuriser l’enneigement des stations.’’ ‘‘Ce n’est pas la première fois que ça arrive et ça ne sera pas la dernière. On peut se souvenir de l’hiver 1989-90, avec l’inauguration du Prorel de Briançon dans des conditions assez inédites. Ou encore de l’hiver 1963-64, qui avait lui aussi vu se succéder de telles périodes anticycloniques ayant le même effet sur l’enneigement. Les archives rappellent également l’hiver 1931-32. On était à l’époque bien loin des questions de réchauffement climatique. Pour autant, 25 cm en station cet hiver-là était un luxe exceptionnel.’’ ‘‘Je ne dis pas que le réchauffement climatique n’existe pas et qu’il n’a pas d’impact sur nos activités. Je ne dis pas non plus qu’il ne faut pas préparer l’avenir en orientant nos stations vers leurs activités futures. Je dis simplement que la fermeture de Céüze n’est pas forcément liée qu’au réchauffement climatique. Et j’aspire à faire de cette petite station
de moyenne montagne un exemple en matière de transition à la fois énergétique mais aussi en matière de diversification des offres touristiques en montagne.’’ ‘‘Je déplore que Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, ait eu une position aussi arrêtée sur le sujet de l’enneigement artificiel – motorisé – des stations de Haute-Durance, du Jura ou des Pyrénées.

Un recours à de tels dispositifs n’avait pas eu lieu en France depuis 2015 et de tels recours restent exceptionnels, pour tenter de maintenir la vie et l’activité économique dans ces stations. En stigmatisant ces quelques exemples, Madame la Ministre oublie que 60% de l’empreinte carbone des activités de sports d’hiver sont liés aux déplacements des vacanciers jusque dans les stations, parfois en avion parce que les trains ne répondent plus à la demande. Cette empreinte carbone, donc, ne relève pas tant des activités de montagne, que de la politique des transports dans notre pays.’’ ‘‘J’aspire aujourd’hui à plus d’apaisement dans ce débat et que les stations de ski et leurs professionnels ne soient pas stigmatisés comme étant des zones de non-transition écologique. C’est faux. Des efforts considérables sont déployés dans l’ensemble des massifs. Serre Chevalier, dans les Hautes-Alpes, est un exemple en la matière mais elle n’est pas la seule station à se soucier de compenser l’énergie qu’elle produit. Il en est de même pour l’utilisation de l’eau. Les équipements aujourd’hui permettent d’en utiliser moins et elle repart, de toute façon, dans le milieu naturel au moment de la fonte des neiges. Le Président de la Région, Renaud Muselier, et moi-même avons été à l’initiative d’un vaste programme d’investissement dans les stations de ski des Alpes du Sud. Ce programme est aujourd’hui réalisé dans sa quasi-totalité et nos stations sont très attractives. Si nous souhaitons qu’elles le restent et que l’on puisse toujours skier au soleil dans les années à venir, un nouveau programme devra être initié. Tenant compte de l’ensemble des nouvelles problématiques. Et répondant au mieux aux attentes des habitants locaux - exploitants de ces infrastructures - des vacanciers qui en bénéficient, et de l’ensemble de nos concitoyens. Pour la mise en œuvre de ce nouveau programme, je ne vois pas comment l’État ne pourrait pas être à nos côtés sur un sujet de développement du territoire aussi important pour l’avenir’’.

 

Pour rappel, lundi, en déplacement à Manosque, la ministre Elisabeth Borne s'était exprimée sur D!CI TV :

C'est sa 1ère intervention médiatique sur ce sujet, celui de la polémique depuis quelques jours : l'enneigement de certaines stations dans les Pyrénées par hélicoptère comme on l'avait vu il y a quelques semaines chez nous à Montclar.

"Hors de question d'accepter ce type de chose" nous confie Elisabeth Borne, qui s'exprime pour la première fois médiatiquement sur le sujet. Et la ministre de la transition écologique d'ajouter au micro de D!CI TV qu'il s'agit bien là d'une alerte très concrète des effets du réchauffement climatique. Elle va réunir cette semaine les représentants des domaines skiables de France.

 

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